Résumé des Caractéristiques du Produit

RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT

ANSM - Mis à jour le : 26/09/2011

1. DENOMINATION DU MEDICAMENT

NALTREXONE INTAS PHARMACEUTICALS 50 mg, comprimé pelliculé sécable

2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE

Chlorhydrate de naltrexone ................................................................................................................. 50 mg

Pour un comprimé pelliculé sécable.

Excipient: lactose monohydraté (203 mg).

Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.

3. FORME PHARMACEUTIQUE

Comprimé pelliculé sécable.

Comprimé pelliculé ovale, biconvexe de couleur jaune et portant une barre de cassure sur une face.

Le comprimé peut être divisé en deux demi-doses égales.

4. DONNEES CLINIQUES

4.1. Indications thérapeutiques

Dans le cadre de la toxicomanie aux opiacées, traitement de soutien:

· après la cure de sevrage en consolidation,

· dans la prévention tertiaire pour éviter les rechutes.

Traitement de soutien dans le maintien de l'abstinence chez les patients alcoolo-dépendants.

4.2. Posologie et mode d'administration

Posologie

Posologie en traitement de soutien, dans le cadre d'une toxicomanie aux opiacés

Les cures de naltrexone doivent être conduites par des médecins bien entraînés à la prise en charge de toxicomanes.

L'administration de naltrexone ne peut être envisagée qu'après sevrage depuis 7 à 10 jours (voir rubrique 4.4).

Une dose orale de 50 mg de naltrexone a une action préventive et antagoniste de l'ordre de 24 heures.

La dose initiale de naltrexone est de 25 mg (un demi-comprimé). Le patient doit rester sous surveillance médicale pendant 1 heure. Si aucun syndrome de sevrage n'est observé, le patient peut recevoir une nouvelle dose de 25 mg.

La dose d'entretien de naltrexone est de 50 mg par jour (1 comprimé).

L'administration tri-hebdomadaire peut être envisagée si elle permet d'obtenir une meilleure compliance, soit par exemple 100 mg le lundi, 100 mg le mercredi et 150 mg le vendredi.

Une période initiale de 3 mois est conseillée. Elle peut être prolongée en fonction de l'appréciation clinique.

Compte tenu de l'état de dépendance psychique du toxicomane, il est conseillé de prolonger le traitement par naltrexone aussi longtemps que le patient en éprouvera le besoin.

Posologie en traitement de soutien dans le maintien de l'abstinence chez les alcoolo-dépendants

La naltrexone n'est pas un traitement de la période de sevrage.

Le traitement par la naltrexone ne peut être institué qu'après la phase de sevrage alcoolique, et doit être associé à la prise en charge psychologique.

Ce traitement est adapté aux patients souffrant d'une alcoolo-dépendance psychique.

La posologie est d'un comprimé à 50 mg par jour par voie orale.

La durée du traitement est de 3 mois en l'absence de donnée clinique pour des durées supérieures.

Lors des essais cliniques, son efficacité a été montrée chez des patients présentant une alcoolo-dépendance psychique, sans autre dépendance associée (sauf nicotinique) ni comorbidité psychiatrique telle que psychose, démence, dépression sévère.

4.3. Contre-indications

Ce médicament NE DOIT JAMAIS être utilisé dans les cas suivants:

· hypersensibilité à la naltrexone,

· insuffisance hépato-cellulaire sévère ou hépatite aiguë,

· sujets en état de dépendance aux opiacés en raison du risque d'apparition d'un syndrome de sevrage aigu (voir rubrique 4.4),

· présence de symptômes de sevrage aux opiacés, de réaction de sevrage à l'injection de naloxone et/ou d'opiacés dans les urines,

· en association avec la méthadone (voir rubrique 4.5),

· sujet âgé en l'absence d'étude spécifique.

4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi

Mises en garde spéciales

Chez les sujets en état de dépendance aux opiacés, l'administration de naltrexone peut provoquer un syndrome de sevrage grave, d'installation rapide (5 min) et durable (48 h).

Aussi, la mise en route d'un traitement par la naltrexone ne doit être effectuée:

· qu'après une période d'arrêt suffisante du morphinique (de l'ordre de 5 à 7 jours pour l'héroïne et d'au moins 10 jours pour la méthadone),

· et après vérification de l'absence d'élimination de substances morphiniques dans les urines du malade. Dans ces conditions, la confirmation de la non-dépendance aux opiacés peut éventuellement être réalisée en utilisant la naloxone, antagoniste morphinique de courte durée d'action (voir rubrique 5.1).

L'administration simultanée de naltrexone avec un produit contenant un opiacé devra être évitée.

En cas de nécessité d'un traitement antalgique opiacé, une dose plus forte pourra être nécessaire pour soulager la douleur. La dépression respiratoire et les autres symptômes en résultant peuvent donc être d'intensité accrue et de durée prolongée. Et d'autres effets peuvent apparaître: gonflement de la face, démangeaisons, érythème généralisé dû à une libération d'histamine.

Dans ce cas, le patient doit être gardé sous surveillance.

Le patient sera prévenu qu'une prise massive d'opiacés dans le but de surmonter l'effet de la naltrexone peut entraîner une intoxication aiguë qui engage le pronostic vital.

Des états dépressifs et des tentatives de suicide ont été rapportés chez quelques sujets recevant la naltrexone ou le placebo dans les études contrôlées menées dans le cadre du traitement de l'alcoolo-dépendance. Bien qu'aucune relation de cause à effet avec la naltrexone n'ait été établie, il apparaît que l'administration de naltrexone ne réduit pas le risque de suicide chez ces patients.

Ce médicament contient du lactose. Son utilisation est déconseillée chez les patients présentant une intolérance au galactose, un déficit en lactase de Lapp ou un syndrome de malabsorption du glucose ou du galactose (maladies héréditaires rares).

Précautions d'emploi

Chez l'insuffisant rénal et l'insuffisant hépatique, une surveillance particulière doit être exercée.

En cas d'insuffisance hépato-cellulaire grave, la naltrexone est contre-indiquée (voir rubrique 4.3).

En raison de la fréquence de l'altération de la fonction hépatique chez les sujets alcoolo-dépendants, du métabolisme hépatique de la naltrexone, et de modifications des tests hépatiques rapportées sous naltrexone, une surveillance des fonctions hépatiques (notamment transaminases et γGT) doit être exercée, particulièrement en cas d'insuffisance hépatique. La naltrexone ne doit pas être administrée en cas d'insuffisance hépato-cellulaire sévère (voir rubrique 4.3).

De même, en raison de l'élimination rénale de la naltrexone, une surveillance particulière doit être exercée chez l'insuffisant rénal.

4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions

Médicaments sédatifs

Il faut prendre en compte le fait que de nombreux médicaments ou substances peuvent additionner leurs effets dépresseurs du système nerveux central et contribuer à diminuer la vigilance. Il s'agit des dérivés morphiniques (analgésiques, antitussifs et traitements de substitution), des neuroleptiques, des barbituriques, des benzodiazépines, des anxiolytiques autres que les benzodiazépines (par exemple, le méprobamate), des hypnotiques, des antidépresseurs sédatifs (amitriptyline, doxépine, miansérine, mirtazapine, trimipramine), des antihistaminiques H1 sédatifs, des antihypertenseurs centraux, du baclofène et du thalidomide.

Associations contre-indiquées

+ La méthadone en traitement de substitution

Risque d'apparition d'un syndrome de sevrage.

Associations déconseillées

+ Analgésiques morphiniques agonistes

Risque de diminution de l'effet antalgique.

Si nécessaire, augmenter les doses du dérivé morphinique.

+ Consommation d'alcool

Majoration par l'alcool de l'effet sédatif de ces substances. L'altération de la vigilance peut rendre dangereuse la conduite de véhicules et l'utilisation de machines.

Eviter la prise de boissons alcoolisées et de médicaments contenant de l'alcool.

+ Morphiniques agonistes-antagonistes

Risque de diminution de l'effet antalgique et/ou d'apparition d'un syndrome de sevrage.

Si nécessaire, augmenter les doses du dérivé morphinique.

+ Morphiniques en traitement de substitution (hors méthadone voir associations contre-indiquées)

Risque d'apparition d'un syndrome de sevrage.

Associations à prendre en compte

+ Barbituriques

Risque majoré de dépression respiratoire, pouvant être fatale en cas de surdosage.

+ Benzodiazépines et apparentés

Risque majoré de dépression respiratoire, pouvant être fatale en cas de surdosage.

4.6. Grossesse et allaitement

Grossesse

Les données animales sont rassurantes et les données cliniques sont encore insuffisantes. Cependant, le maintien de l'abstinence en cours de grossesse étant primordial, l'utilisation de la naltrexone est envisageable quel que soit le terme de la grossesse.

L'utilisation de la naltrexone chez les patientes alcooliques et traitées par ailleurs au long cours par des opiacés ou en traitement de substitution aux opiacés ou dépendantes aux opiacés, expose à un risque de syndrome de sevrage aigu qui peut avoir des conséquences graves pour la mère et le fœtus (voir rubrique 4.4).

En cas de prescription d'antalgiques opiacés, le traitement par naltrexone devra être interrompu (voir rubrique 4.5).

Allaitement

En l'absence de données, l'utilisation de la naltrexone est déconseillée pendant l'allaitement.

4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines

NALTREXONE INTAS PHARMACEUTICALS peut diminuer les aptitudes mentales et/ou physiques nécessaires à la réalisation de tâches potentiellement dangereuses telles que la conduite d'un véhicule ou l'utilisation d'une machine.

4.8. Effets indésirables

Chez les toxicomanes, un certain nombre de troubles sont d'observation courante, pour lesquels il n'est pas facile d'apprécier la responsabilité exacte du traitement.

Chez les sujets alcoolo-dépendants, un certain nombre d'effets ont été rapportés, pour lesquels la responsabilité exacte du traitement n'a pas été déterminée.

Les réactions suivantes ont été signalées, soit en début, soit en cours de traitement:

· avec une incidence, supérieure à 10 %:
Insomnie, anxiété, nervosité, crampes et douleurs abdominales, nausées et/ou vomissements, manque d'énergie, douleurs articulaires et musculaires, céphalées.

· avec une incidence, inférieure à 10 %:
Inappétence, perte de poids, diarrhée, constipation, sensation de soif, irritabilité, tristesse, étourdissement, rash cutané, éjaculation retardée, baisse de la libido, écoulement nasal, douleur thoracique, hypersudation.

Une surveillance périodique des fonctions hépatiques est nécessaire car elles sont souvent altérées chez les toxicomanes et certaines modifications des tests hépatiques ont été rapportées.

Un cas de purpura idiopathique thrombopénique réversible a été rapporté.

4.9. Surdosage

Aucun cas d'intoxication par surdosage du produit n'a été rapporté. Si un tel cas se produisait, le patient devra être traité de façon symptomatique en milieu hospitalier.

L'administration massive de 800 mg de naltrexone par jour pendant 7 jours n'a pas entraîné d'effets indésirables.

5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES

5.1. Propriétés pharmacodynamiques

Classe pharmacothérapeutique: MEDICAMENTS UTILISES DANS LES PHENOMENES DE DEPENDANCE , Code ATC: N07BB04.

La naltrexone est un antagoniste des opiacés. Elle agit par compétition stéréospécifique avec la morphine et les opiacés sur les récepteurs localisés principalement dans le système nerveux central et périphérique.

Administré seul, le produit a des actions pharmacologiques minimes: élévation modérée transitoire de la pression diastolique, baisse de la température, diminution de la fréquence respiratoire.

La naltrexone est susceptible de prévenir ou de supprimer les effets habituels des opiacés: dépendance, euphorie, myosis.

Le mécanisme d'action de la naltrexone chez le sujet alcoolo-dépendant n'est pas complètement élucidé.

Il a été montré, chez des rats, que l'alcool entraîne une secrétions d'opiacés endogènes qui met en jeu le système limbique. La naltrexone bloquerait ce phénomène de renforcement.

La naltrexone n'est pas un antidote et ne provoque pas de réaction de type antabuse en cas de consommation d'alcool.

5.2. Propriétés pharmacocinétiques

Lorsqu'il est administré par voie orale, le produit est rapidement et presque complètement absorbé.

Il subit un effet de premier passage hépatique et la concentration plasmatique maximum est atteinte en une heure environ.

Il présente un large volume de distribution apparent, et 21 % environ de la dose absorbée est liée aux protéines plasmatiques.

Le produit est hydroxylé dans le foie essentiellement en 6 bêta-naltrexol, et de façon minoritaire en 2-hydroxy-3-méthoxy-6 bêta-naltrexol. Le 6 bêta-naltrexol présente une activité pharmacologique proche de celle de la naltrexone.

La naltrexone est éliminée principalement dans les urines sous forme conjuguée.

La demi-vie plasmatique est de 4 heures environ pour la naltrexone, et de 12 heures pour le 6 bêta-naltrexol.

5.3. Données de sécurité préclinique

Les essais précliniques n'ont pas révélé de risques particuliers pour les études de sécurité d'emploi, de pharmacologie, de toxicité à dose répétée, et sur le potentiel de génotoxicité et de cancérogenèse. Cependant, il existe des données en faveur d'une hépatotoxicité du chlorhydrate de naltrexone à dose élevée. En effet, des élévations réversibles d'enzymes hépatiques ont été observées chez l'Homme à des doses thérapeutiques et à des doses supra-thérapeutiques (voir rubriques 4.4 et 4.8).

La naltrexone (à des doses de 100 mg/kg, soit environ 140 fois la dose thérapeutique chez l'homme) a entraîné des pseudo-grossesses chez le rat. Une diminution du taux de fécondité chez le rat femelle a également été observée. Aucune extrapolation de ces données ne peut être faite chez l'homme.

Les études réalisées chez le rat et le lapin ont mis en évidence un effet embryotoxique à des doses 140 fois supérieures à la dose thérapeutique chez l'Homme.

Cet effet a été démontré chez le rat à la dose de 100 mg/kg avant et pendant la gestation et chez le lapin à des doses de 60 mg/kg au cours de l'organogenèse.

6. DONNEES PHARMACEUTIQUES

6.1. Liste des excipients

Noyau

Lactose monohydraté, cellulose microcristalline, crospovidone, silice colloïdale anhydre, stéarate de magnésium.

Pelliculage

OPADRY YS-1-6378 G jaune pâle [hypromellose, macrogol 400, polysorbate 80, oxyde de fer jaune (E172), oxyde de fer rouge (E172), dioxyde de titane (E171)].

6.2. Incompatibilités

Sans objet.

6.3. Durée de conservation

2 ans.

6.4. Précautions particulières de conservation

Pas de précautions particulières de conservation.

6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur

14 ou 28 comprimés sous plaquettes thermoformées (Aluminium/Aluminium) ou sous plaquettes thermoformées blanches opaques (PVC/PE/Aclar/Aluminium).

Toutes les présentations peuvent ne pas être commercialisées.

6.6. Précautions particulières d’élimination et de manipulation

Pas d'exigences particulières.

7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

INTAS PHARMACEUTICALS LIMITED

SAGE HOUSE

319 PINNER ROAD

NORTH HARROW HA1 4HF

MIDDLESEX

ROYAUME-UNI

8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE

· 388 579-5 ou 34009 388 579 5 5: 14 comprimés sous plaquettes thermoformées (Aluminium/Aluminium).

· 388 583-2 ou 34009 388 583 2 7: 28 comprimés sous plaquettes thermoformées (Aluminium/Aluminium).

· 388 618-0 ou 34009 388 618 0 8: 14 comprimés sous plaquettes thermoformées blanches opaques (PVC/PE/Aclar/Aluminium).

· 388 619-7 ou 34009 388 619 7 6: 28 comprimés sous plaquettes thermoformées blanches opaques (PVC/PE/Aclar/Aluminium).

9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION

[à compléter par le titulaire]

10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE

[à compléter par le titulaire]

11. DOSIMETRIE

Sans objet.

12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES

Sans objet.

CONDITIONS DE PRESCRIPTION ET DE DELIVRANCE

Liste I.