RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT
ANSM - Mis à jour le : 08/12/2014
DROPERIDOL PANPHARMA 2,5 mg/ml, solution injectable
2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE
Dropéridol ........................................................................................................................................ 2,5 mg
Pour 1 ml de solution.
Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.
Solution injectable.
Solution claire, incolore.
pH : 3,2-3,6
Osmolarité : 260-320 mOsmol/kg
4.1. Indications thérapeutiques
· Prévention et traitement des nausées et vomissements postopératoires chez ladulte et, en seconde intention, chez lenfant et ladolescent.
· Prévention des nausées et vomissements induits par les dérivés morphiniques en analgésie postopératoire contrôlée (PCA) chez ladulte.
Certaines précautions sont nécessaires lorsque lon administre du dropéridol : voir rubriques 4.2, 4.3 et 4.4.
4.2. Posologie et mode d'administration
Voie intraveineuse.
Prévention et traitement des nausées et vomissements post-opératoires (NVPO).
Adulte : 0,625 mg à 1,25 mg (0,25 à 0,5 ml).
Personne âgée : 0,625 ml (0,25 ml).
Insuffisance hépatique/rénale : 0,625 ml (0,25 ml).
Enfant (2 à 11 ans) et adolescent (12 à 18 ans) : 20 à 50 microgrammes/kg (jusquà un maximum de 1,25 mg).
Enfant (âgé de moins de 2 ans) : non recommandé.
En prévention des NVPO, les antiémétiques sont indiqués chez les patients présentant un risque modéré à élevé de NVPO. Ce risque doit être évalué à laide déchelles ou de scores standards validés, comme le score modifié dAPFEL.
Ladministration de dropéridol est recommandée 30 minutes avant la fin prévue de l'intervention chirurgicale. Des doses répétées peuvent être administrées toutes les 6 heures, si nécessaire.
Chez les adultes, la prévention des vomissements précoces et des nausées tardives peut être améliorée en administrant des posologies supérieures à 0,75 mg, sans toutefois dépasser 1,25 mg.
Chez ladulte et lenfant, les posologies plus élevées sont associées à un risque accru de sédation et de somnolence.
Prévention des nausées et vomissements induits par les dérivés morphiniques en analgésie postopératoire contrôlée (PCA).
Adulte : 15 à 50 microgrammes de dropéridol par mg de morphine, jusquà une dose journalière maximale de 5 mg de dropéridol.
Personne âgée (plus de 65 ans), insuffisance rénale ou hépatique : aucune donnée en PCA nest disponible.
Enfant (2 à 11 ans) et adolescent (12 à 18 ans) : non indiqué dans la PCA.
Une oxymétrie continue du pouls doit être réalisée chez les patients présentant ou susceptibles de présenter un risque darythmie ventriculaire ainsi quau cours des 30 minutes suivant une administration unique par injection intraveineuse.
Pour les instructions sur la dilution du produit avant administration, voir rubrique 6.6
Voir également rubriques 4.3, 4.4 et 5.1.
Le dropéridol est contre-indiqué chez les patients présentant :
· une hypersensibilité au dropéridol ou à l'un des constituants du produit ;
· une hypersensibilité aux butyrophénones ;
· un allongement connu ou probable de lintervalle QT (QTc > 450 msec chez les femmes et >440 msec chez les hommes). Ceci inclut les patients qui présentent un allongement congénital de lintervalle QT, les patients qui ont des antécédents familiaux d'allongement congénital de lintervalle QT et les patients traités conjointement par des médicaments susceptibles de provoquer des torsades de pointes par allongement de l'intervalle QT (voir rubrique 4.5) ;
· les patients traités par des médicaments connus pour allonger lintervalle QT (voir rubrique 4.5) ;
· une hypokaliémie ou une hypomagnésémie ;
· une bradycardie (<55 battements de cur par minute) ;
· un traitement concomitant pouvant entraîner une bradycardie ;
· un phéochromocytome ;
· un état comateux ;
· une maladie de Parkinson ;
· un syndrome dépressif sévère.
4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi
Le dropéridol peut accroître la dépression du SNC provoquée par dautres dépresseurs du SNC. Tout patient soumis à une anesthésie et recevant un puissant dépresseur du SNC ou présentant des symptômes de dépression du SNC doit être étroitement surveillé.
Lutilisation concomitante de métoclopramide et dautres neuroleptiques peut entraîner une augmentation des symptômes extrapyramidaux et doit être évitée (voir rubrique 4.5).
La prudence simpose chez les patients souffrant dépilepsie (ou ayant des antécédents dépilepsie) ou de pathologies prédisposant à lépilepsie ou aux convulsions.
Cardiovasculaire
Une hypotension légère à modérée et une tachycardie occasionnelle (réflexe) ont été observées après ladministration de dropéridol. Généralement, ces effets disparaissent spontanément. Toutefois, lorsque l'hypotension persiste, le risque d'hypovolémie doit être pris en compte et un remplissage vasculaire doit être réalisé.
Pour les patients présentant des risques réels ou potentiels de troubles du rythme cardiaque, un examen soigneux devra être effectué avant l'administration du dropéridol dans les cas suivants :
· antécédents de maladie cardiaque symptomatique, notamment une arythmie ventriculaire grave, bloc auriculo-ventriculaire du second ou troisième degré, dysfonctionnement sinusal, insuffisance cardiaque congestive, cardiopathie ischémique et hypertrophie ventriculaire gauche ;
· antécédents familiaux de mort subite ;
· insuffisance rénale (en particulier chez les patients sous dialyse rénale chronique) ;
· bronchopneumopathie obstructive chronique et insuffisance respiratoire ;
· facteurs de risque de troubles électrolytiques, comme observés chez les patients prenant des laxatifs, des glucocorticoïdes, des diurétiques hypokaliémiants, en association avec ladministration dinsuline dans les situations aigues, ou chez les patients présentant des vomissements prolongés et/ou une diarrhée.
Chez les patients à risque darythmies cardiaques, avant dadministrer du dropéridol, il conviendra de mesurer les taux d'électrolytes et de créatinine et dexclure la présence dun allongement de lintervalle QT.
Une oxymétrie continue du pouls doit être réalisée chez les patients présentant ou susceptibles de présenter un risque darythmie ventriculaire ainsi quau cours des 30 minutes suivant une administration unique par injection intraveineuse
Effets généraux
Afin déviter un allongement de lintervalle QT, il convient dêtre prudent lorsque les patients prennent des médicaments susceptibles dinduire un déséquilibre électrolytique (hypokaliémie et/ou hypomagnésémie), par ex. des diurétiques hypokaliémiants, des laxatifs et des glucocorticoïdes.
Les substances qui inhibent lactivité des iso-enzymes (CYP) du cytochrome P450, CYP1A2, CYP3A4 ou les deux, peuvent ralentir la vitesse de métabolisation du dropéridol et prolonger son action pharmacologique. Il convient dès lors dêtre prudent lorsque le dropéridol est administré conjointement à des inhibiteurs puissants du CYP1A2 et du CYP3A4 (voir rubrique 4.5).
Les patients qui ont, ou sont susceptibles davoir des antécédents dalcoolisme ou qui ont récemment absorbé de grandes quantités dalcool doivent être soigneusement examinés avant de recevoir du dropéridol.
En cas dhyperthermie inexpliquée, le traitement doit impérativement être arrêté, car ce signe peut être lun des éléments dun syndrome malin rapporté avec les neuroleptiques.
Des cas de thrombo-embolie veineuse (TEV) ont été rapportés avec des médicaments antipsychotiques. Etant donné que les patients traités par antipsychotiques présentent souvent des facteurs de risque acquis de TEV, tous les facteurs de risque potentiels de TEV doivent être identifiés avant et pendant le traitement par dropéridol et des mesures préventives doivent être prises.
La dose doit être réduite chez les personnes âgées (plus de 65 ans) ainsi que chez les personnes présentant une altération de la fonction hépatique ou rénale (voir rubrique 4.2).
Ce médicament contient moins de 1 mmol de sodium (23 mg) pour 1 ml, cest-à-dire quil est essentiellement « sans sodium ».
4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions
Les médicaments connus pour provoquer des torsades de pointes suite à un allongement de lintervalle QT ne doivent pas être administrés en association avec le dropéridol.
Exemples :
· antiarythmiques de Classe IA, par ex. quinidine, disopyramide, procaïnamide,
· antiarythmiques de Classe III, par ex. amiodarone, sotalol,
· antibiotiques de type macrolides, par ex. érythromycine, clarithromycine,
· antibiotiques de type fluoroquinolones, par ex. sparfloxacine,
· antihistaminiques, par ex. astémizole, terfénadine,
· certains antipsychotiques, par ex. chlorpromazine, halopéridol, pimozide, thioridazine,
· antipaludéens, par ex. chloroquine, halofantrine,
· cisapride, dompéridone, méthadone, pentamidine.
Lutilisation concomitante de médicaments provoquant des symptômes extrapyramidaux, par ex. le métoclopramide et dautres neuroleptiques, peut accroître lincidence de ces symptômes et doit donc être évitée.
La consommation de boissons alcoolisées et de médicaments doit être évitée.
Associations faisant l'objet de précautions demploi
La prudence est recommandée lorsque le dropéridol est utilisé avec dautres médicaments susceptibles dallonger l'intervalle QT.
Pour réduire le risque dallongement de lintervalle QT, il convient dêtre prudent lorsque les patients prennent des médicaments susceptibles dinduire un déséquilibre électrolytique (hypokaliémie et/ou hypomagnésémie), par ex. des diurétiques hypokaliémiants, des laxatifs et des glucocorticoïdes.
Le dropéridol peut potentialiser laction des sédatifs (barbituriques, benzodiazépines, dérivés morphiniques). Le même phénomène peut se produire avec des agents antihypertenseurs, et une hypotension orthostatique peut survenir. Comme les autres sédatifs, le dropéridol peut aggraver une dépression respiratoire provoquée par des opioïdes.
Étant donné que le dropéridol bloque les récepteurs dopaminergiques, il peut inhiber laction des agonistes dopaminergiques tels que la bromocriptine, le lisuride et la L-dopa.
Les substances qui inhibent lactivité des isoenzymes (CYP) du cytochrome P450, CYP1A2, CYP3A4 ou les deux, peuvent ralentir la vitesse de métabolisation du dropéridol et prolonger son action pharmacologique. Il convient dès lors dêtre prudent lorsque le dropéridol est administré conjointement à des inhibiteurs du CYP1A2 (par ex. ciprofloxacine, ticlopidine), des inhibiteurs du CYP3A4 (par ex. : diltiazem, érythromycine, fluconazole, indinavir, itraconazole, kétoconazole, néfazodone, nelfinavir, ritonavir, saquinavir, vérapamil) ou les deux (par ex. cimétidine, mibéfradil).
Des données cliniques limitées ont montré quil ny avait pas daugmentation du risque de malformation.
Le dropéridol ne sest pas révélé tératogène chez les rats. Les études effectuées chez lanimal sont insuffisantes pour démontrer des effets sur la grossesse et le développement embryonnaire/ftal laccouchement et le développement postnatal.
Chez les nouveau-nés de mères sous traitement à long terme et à fortes doses de neuroleptiques, on a décrit des troubles neurologiques transitoires de nature extrapyramidale. Dans la pratique, par mesure de précaution, il est préférable de ne pas administrer de dropéridol pendant la grossesse. Si ladministration est nécessaire en fin de grossesse, il est recommandé de surveiller les fonctions neurologiques du nouveau-né.
Allaitement
Il est connu que les neuroleptiques de type butyrophénone sont excrétés dans le lait maternel ; le traitement par dropéridol doit donc être limité à une seule administration. Une administration répétée nest pas recommandée.
Fécondité
Les études menées chez les rats mâles et femelles sur la fécondité nont mis en évidence aucun effet du dropéridol sur la fécondité (voir rubrique 5.3). Leffet clinique du dropéridol sur la fécondité na pas été établi.
4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines
Le dropéridol a une influence importante sur laptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines.
Les patients ne doivent pas conduire de véhicules ou utiliser de machines au cours des 24 heures suivant ladministration de dropéridol.
Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés lors de lutilisation clinique sont une somnolence et une sédation. On a également signalé, moins fréquemment, des cas dhypotension, darythmies cardiaques, de syndrome malin des neuroleptiques (SMN) et de symptômes associés au SMN ainsi que des troubles du mouvement tels que des dyskinésies et des cas danxiété ou dagitation.
Classe du système dorgane |
Fréquent ≥ 1/100 à < 1/10 |
Peu fréquents ≥ 1/1 000 à < 1/100 |
Rare ≥1/10 000 à < 1/1 000 |
Très rare <1/10 000 |
Fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles) |
Affections hématologiques et du système lymphatique |
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Dyscrasie |
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Affections du système immunitaire |
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Réaction anaphylactique ; dème angioneurotique ; hypersensibilité |
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Troubles du métabolisme et de la nutrition |
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Sécrétion inappropriée dhormone antidiurétique |
Affections psychiatriques |
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Anxiété ; agitation/ akathisie |
États confusionnels ; Agitation |
Dysphorie |
Hallucinations |
Affections du système nerveux |
Somnolence |
Dystonie ; oculogyrie |
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Troubles extrapyramidaux ; convulsions ; tremblements |
Crises épileptiques ; maladie de Parkinson ; hyperactivité psychomotrice ; coma |
Affections cardiaques |
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Tachycardie ; vertiges |
Arythmies cardiaques, notamment arythmies ventriculaires |
Arrêt cardiaque ; Torsades de pointes ; Allongement de lintervalle QT à lECG |
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Affections vasculaires |
Hypotension |
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Syncope |
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales |
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Bronchospasme ; laryngospasme |
Affections de la peau et du tissu sous-cutané |
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Éruption cutanée |
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Troubles généraux et anomalies au site dadministration |
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Syndrome malin des neuroleptiques (SMN) |
Mort subite |
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Des symptômes éventuellement associés à un SMN ont parfois été rapportés, par ex. des variations de la température corporelle, une raideur et de la fièvre. Une modification de létat mental, avec de la confusion ou de lagitation et une conscience altérée, a été observée. Linstabilité du système autonome peut se manifester par une tachycardie, une tension artérielle fluctuante, une transpiration/salivation excessive et des tremblements. Dans les cas extrêmes, le SMN peut aboutir à un coma ou à des problèmes rénaux et/ou hépatobiliaires.
Des cas isolés daménorrhée, de galactorrhée, de gynécomastie, dhyperprolactinémie et doligoménorrhée ont été associés à une exposition prolongée dans des indications psychiatriques.
Des cas de thrombo-embolie veineuse, notamment dembolie pulmonaire et de thrombose veineuse profonde, ont été rapportés avec les médicaments antipsychotiques ; la fréquence est inconnue.
Déclaration des effets indésirables suspectés
La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (Ansm) et réseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance - Site internet: www.ansm.sante.fr.
Symptômes
Les symptômes observés lors d'un surdosage avec le dropéridol correspondent à une majoration de ses effets pharmacologiques. Les symptômes dun surdosage accidentel vont de lindifférence psychique à un état de sommeil, et sont parfois associés à une baisse de la tension artérielle.
A plus fortes doses ou chez des patients présentant une sensibilité accrue, il peut apparaître des troubles extrapyramidaux (hypersalivation, mouvements anormaux, parfois rigidité musculaire). Des convulsions peuvent apparaître en cas de surdosage.
Des cas dallongement de lintervalle QT, darythmies ventriculaires et de mort subite ont été rarement rapportés.
Traitement
Aucun antidote spécifique n'est connu. Toutefois, lorsque des réactions extrapyramidales surviennent, un anticholinergique doit être administré.
Les patients présentant un surdosage en dropéridol doivent être étroitement surveillés afin de déceler tout signe d'allongement de l'intervalle QT. Les facteurs prédisposant aux torsades de pointes, par ex. les troubles électrolytiques (en particulier une hypokaliémie ou une hypomagnésémie) et la bradycardie, doivent être pris en considération.
En cas d'hypotension marquée, un remplissage vasculaire doit être entrepris et les mesures adéquates mises en uvre. Les voies aériennes et une oxygénation adéquates doivent être maintenues ; une canule oropharyngée ou une sonde endotrachéale peut être indiquée.
Si nécessaire, le patient devra faire l'objet d'une observation attentive pendant 24 heures ou plus ; la température corporelle et l'apport liquidien seront maintenus.
5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
5.1. Propriétés pharmacodynamiques
Classe pharmacothérapeutique : Dérivés des butyrophénones. Code ATC : N05AD08.
Le dropéridol est un neuroleptique de la classe des butyrophénones. Le profil pharmacologique du dropéridol est principalement caractérisé par son effet antidopaminergique et une faible activité α1-adrénolytique. Le dropéridol est dépourvu dactivité anticholinergique et antihistaminique.
Laction inhibitrice du dropéridol sur les récepteurs dopaminergiques de la zone gâchette dite « chémosensible » de larea postrema lui confère un effet antiémétique puissant particulièrement utile dans la prévention et le traitement des nausées et des vomissements postopératoires et/ou induits par les analgésiques opioïdes.
À une posologie de 0,15 mg/kg, le dropéridol entraîne une chute de la tension artérielle d'abord par diminution du débit cardiaque, puis par diminution de la précharge. Ces modifications se manifestent indépendamment de toute altération de la contractilité du myocarde ou de la résistance vasculaire. Le dropéridol naffecte pas la contractilité myocardique ou la fréquence cardiaque, il n'a donc aucun effet inotrope négatif. Sa faible activité α1-adrénolytique peut entraîner une hypotension modérée, une diminution des résistances vasculaires périphériques et éventuellement une baisse de la pression artérielle pulmonaire (en particulier si elle est anormalement élevée). Le dropéridol peut également réduire l'incidence des arythmies induites par l'épinéphrine, mais il n'empêche pas la survenue dautres formes darythmies cardiaques.
NVPO
Dans une revue systématique de 222 études sur la prévention des NVPO, le risque de NVPO était inférieur par rapport au placebo, avec un RR (intervalle de confiance à 95%) de 0,65 (060-0,71) pour les nausées, de 0,65 (0,61-0,70) pour les vomissements et de 0,62 (0,58-0,67) pour lassociation nausées et vomissements.
Dans une analyse combinée portant sur 2 061 patients à haut risque de NVPO, 1,25 mg de dropéridol était plus efficace que 4 mg d'ondansétron ou que 0,625 mg de dropéridol pour prévenir les nausées (p < 0,05 ; absence de nausées dans 43 %, 29 % et 29 % des cas respectivement), pour prévenir les vomissements (réponse complète sur 0 - 24h de 56 %, 53 % et 48 % des cas respectivement) et pour réduire le besoin dun médicament de secours (26 %, 34 %, 32 % des cas respectivement).
Monothérapie
Une méta-analyse a étudié les données issues de 74 études cliniques portant sur 5 351 patients ayant reçu 24 schémas posologiques différents de dropéridol et sur 3 372 patients ayant reçu un placebo ou aucun traitement. Lincidence de survenue des NVPO précoces (0-6 heures) et tardifs (0-24 heures) chez les adultes et les enfants a été analysée (voir tableau).
Résultats précoces et tardifs après administration de dropéridol comparés au placebo ou à labsence de traitement. Les pourcentages indiqués concernent lincidence des nausées ou des vomissements.
Paramètre |
Dropéridol Moyenne (fourchette) en % |
Placebo/Absence de traitement Moyenne (fourchette) en % |
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Résultats précoces (0-6 heures) |
Nausées Vomissements |
16 (3 - 41) 14 (0 - 56) |
33 (15 - 80) 29 (6 - 86) |
Résultats tardifs (0-24 heures) |
Nausées Vomissements |
45 (1 - 86) 28 (4 - 83) |
58 (11 - 96) 46 (12 - 97) |
Le dropéridol était plus efficace que le placebo ou labsence de traitement dans la prévention des NVPO chez les adultes et les enfants.
Association thérapeutique
Une étude randomisée portant sur 4 123 patients a évalué lefficacité des traitements antiémétiques utilisés seuls ou en association chez des patients à haut risque de NVPO. Le traitement administré était 1,25 mg de dropéridol ou pas de dropéridol ; 4 mg d'ondansétron ou pas d'ondansétron ; 4 mg de dexaméthasone ou pas de dexaméthasone. Lajout dautres antiémétiques a réduit lincidence des NVPO, ce qui correspond à une réduction approximative de 26% du risque relatif de nausées et de vomissements pour chaque antiémétique ajouté. Tous les antiémétiques testés ont montré une efficacité équivalente.
PCA
Une revue systématique de 14 études portant sur 1 174 patients recevant une PCA a été réalisée. Le dropéridol a été utilisé dans 6 études à une dose comprise entre 0,017 et 0,17 mg/mg de morphine ; la dose étant comprise entre 0,017 et 0,33 mg/bolus. Lincidence des événements émétiques chez les patients recevant le placebo était de 66 % comparé à 30 % pour les patients recevant le dropéridol.
QTc
Dans une étude contrôlée par placebo, le traitement par dropéridol a donné lieu à un allongement de 3 à 6 min de lintervalle QT après administration de 0,625 mg et 1,25 mg de dropéridol (respectivement 15 ± 40 et 22 ± 41 ms), mais ces modifications nétaient pas significativement différentes de celles observées avec le placebo (12 ± 35 ms). Le nombre de patients présentant un allongement de lintervalle QTc supérieur à 10 % nétait pas significativement différent du groupe placebo. Une deuxième étude ayant comparé 0,75 mg de dropéridol administré par voie intraveineuse et 4 mg dondansétron a montré un allongement significatif de lintervalle QTc (17 ± 9 ms dropéridol, 20 ± 13 ms ondansétron) avec une durée de lintervalle significativement plus courte après la 90e minute.
Une étude évaluant lassociation dondansétron (4 mg) et de dropéridol (1 mg) a montré que les deux produits augmentaient séparément lintervalle QTc (17 ± 10 ms ondansétron, 25 ± 8 ms dropéridol), mais quil ny avait pas deffet additif lorsquils étaient administrés ensemble (28 ± 10 ms).
5.2. Propriétés pharmacocinétiques
Distribution
Après une administration intraveineuse, les concentrations plasmatiques diminuent rapidement au cours des 15 premières minutes ; ce phénomène est indépendant du métabolisme et de la redistribution du médicament. Le taux de liaison aux protéines plasmatiques est de 85 à 90 %. Le volume de distribution est denviron 1,5 l/kg.
Métabolisme
Le dropéridol est fortement métabolisé par le foie. Il subit une oxydation, une désalkylation, une déméthylation et une hydroxylation par les isoenzymes 1A2 et 3A4 du cytochrome P450 et, dans une moindre mesure, par lisoenzyme 2C19. Les métabolites sont dépourvus dactivité neuroleptique.
Elimination
Lélimination se fait principalement par métabolisme ; 75 % de la dose sont excrétés par les reins. Seule 1 % de la substance active est excrétée sous une forme inchangée dans lurine et 11 % dans les fèces. La clairance plasmatique est de 0,8 (0,4 - 1,8) l/min. La demi-vie d'élimination (t1/2β) est de 134 ± 13 min.
Interactions médicamenteuses
Une étude associant londansétron (4 mg) et le dropéridol (1 mg) a montré que leur administration concomitante nentraînait pas dinteraction pharmacocinétique entre les deux médicaments.
Population pédiatrique
Dans une étude menée chez 12 enfants (âgés de 3,5 à 12 ans), les valeurs du volume de distribution et de la clairance ont été inférieures à celles observées dans la population adulte (0,58 ± 0,29 l/kg et 4,66 ± 2,28 ml/kg*min respectivement) et ont diminué parallèlement. La demi-vie délimination (101,5 ± 26,4 min) était semblable à celle observée chez les adultes.
5.3. Données de sécurité préclinique
Les données non cliniques issues des études conventionnelles de pharmacologie de sécurité, toxicologie en administration répétée, génotoxicité, cancérogénèse, et des fonctions de reproduction, nont pas révélé de risque particulier pour lhomme. Une étude sur le dropéridol oral administré chez le rat na pas mis en évidence de diminution de la fécondité chez les mâles et les femelles recevant jusquà 20 fois la dose maximale administrée chez lhomme.
Des études électrophysiologiques in vitro et in vivo indiquent un risque global d'allongement de l'intervalle QT lors de l'administration de dropéridol chez l'homme.
Chez lhomme, les pics plasmatiques de dropéridol sous forme libre sont environ 4 fois plus élevés à 25 fois plus faibles que les taux de dropéridol ayant un effet sur les différents paramètres utilisés in vitro et in vivo pour évaluer l'impact de ce médicament sur la repolarisation cardiaque. Les taux plasmatiques chutent denviron 1 log au cours des vingt premières minutes suivant ladministration.
Evaluation du risque environnemental (ERE)
Ce produit est peu susceptible de présenter un risque pour lenvironnement après son utilisation par des patients.
Incompatible avec les barbituriques. Ce médicament ne doit pas être mélangé avec dautres médicaments à lexception de ceux mentionnés dans la rubrique 6.6.
Après première ouverture : à utiliser immédiatement.
Après dilution : la stabilité chimique et physique en cours dutilisation de 5 mg de dropéridol avec 100 mg de sulfate de morphine dans 50 ml de chlorure de sodium à 0,9% a été démontrée dans des seringues en plastique pendant 14 jours à une température de 25 °C ainsi quà une température comprise entre 2 et 8 °C. Toutefois du point de vue microbiologique, le produit dilué doit être utilisé immédiatement.
En cas dutilisation non immédiate, les durées et conditions de conservation après dilution et avant utilisation relèvent de la seule responsabilité de lutilisateur et ne devraient pas dépasser 24 heures à une température comprise entre 2 et 8 °C sauf en cas de dilution réalisée en conditions daseptie dûment contrôlées et validées.
6.4. Précautions particulières de conservation
À conserver dans lemballage d'origine, à l'abri de la lumière.
Pour les conditions de conservation du médicament après dilution, voir rubrique 6.3.
6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur
1 ml en ampoule en verre brun de Type I, boîte de 10 ampoules.
6.6. Précautions particulières délimination et de manipulation
A usage unique. Toute solution non utilisée doit être éliminée.
La solution doit être inspectée visuellement avant utilisation. Seules les solutions claires et incolores, pratiquement sans particule, seront utilisées.
Pour une utilisation en PCA : Prélever le dropéridol et la morphine dans une seringue et compléter le volume avec une solution injectable de chlorure de sodium à 0,9%.
Tout produit non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur.
7. TITULAIRE DE LAUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
PANPHARMA
ZI DU CLAIRAY
35133 LUITRE
8. NUMERO(S) DAUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
· 275 704-9 ou 34009 275 704 9 0 : 1 ml en ampoule (verre brun); boîte de 10.
9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE LAUTORISATION
[à compléter par le titulaire]
10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE
[à compléter par le titulaire]
Sans objet.
12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES
Sans objet.
Médicament soumis à prescription médicale.
Liste I.
Réservé à l'usage hospitalier.