RÉSUMÉ DES CARACTÉRISTIQUES DU PRODUIT
ANSM - Mis à jour le : 13/01/2015
BARITEKAL 20 mg/ml, solution injectable
2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE
1 ml de solution injectable contient 20 mg de chlorhydrate de prilocaïne (équivalent à 2%)
1 ampoule de 5 ml de solution contient 100 mg de chlorhydrate de prilocaïne
Excipients à effet notoire : 1 ml de solution contient 0.0086 mg de sodium
Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.
Solution limpide incolore.
Le pH de la solution se situe entre 5.0 et 5.6. La solution est hyperbare avec une osmolalité comprise entre 490 et 540 mOsm/kg.
4.1. Indications thérapeutiques
4.2. Posologie et mode d'administration
Réservé à lusage hospitalier.
Lanesthésie intrathécale doit être pratiquée exclusivement par un personnel médical (ou sous sa supervision) spécialisé disposant des connaissances et de lexpérience nécessaires (voir rubrique 4.4).
Le matériel, les médicaments et le personnel qualifié pour prendre en charge une situation durgence, par exemple pour assurer le maintien de la perméabilité des voies respiratoires et administrer de loxygène, doivent être disponibles immédiatement car, dans de rares cas, des réactions graves, parfois avec issue fatale, ont été décrites après utilisation danesthésiques locaux, même en labsence dantécédents dhypersensibilité individuelle chez le patient.
En cas de signes de toxicité systémique aiguë ou de bloc spinal complet, linjection danesthésique local doit être arrêtée immédiatement (voir rubrique 4.4).
La posologie doit être déterminée individuellement en fonction des caractéristiques spécifiques du patient. Lors de la détermination de la dose, il convient de tenir compte de létat physique du patient et de ladministration concomitante dautres médicaments. Il convient dutiliser la dose la plus faible possible.
La durée daction est dose-dépendante.
Les doses ci-dessous sont recommandées chez des patients adultes dune taille et dun poids moyens (environ 70 kg) pour obtenir un bloc efficace en administration unique. En ce qui concerne lintensité et la durée daction, dimportantes variations individuelles sont observées. Lexpérience de lanesthésiste ainsi que la connaissance de létat général du patient sont des éléments essentiels pour la détermination de la dose.
Les recommandations posologiques sont les suivantes :
Posologie chez ladulte
Niveau du bloc sensitif requis T10 |
ml |
mg |
Durée daction moyenne (minutes) |
2-3 |
40-60 |
Approximativement 100-130 |
La dose maximale recommandée est de 80 mg de chlorhydrate de prilocaïne (= 4 ml de BARITEKAL).
Population pédiatrique
Lefficacité et la sécurité de BARITEKAL dans la population pédiatrique nont pas été évaluées. Aucune donnée nest disponible.
Lutilisation de BARITEKAL nest pas recommandée chez les enfants et adolescents.
Lutilisation de BARITEKAL chez les enfants de moins de six mois est contre-indiquée (voir rubrique 4.3).
Populations particulières
Il est conseillé de diminuer la dose chez les patients dont létat général est altéré.
Par ailleurs, la posologie doit être diminuée en présence de maladies concomitantes (par exemple occlusion vasculaire, artériosclérose, polyneuropathie diabétique).
Si le patient présente une fonction hépatique ou rénale altérée, il est recommandé dadministrer une dose plus faible.
Mode dadministration
BARITEKAL contenant du glucose, il ne doit être utilisé que par voie intrathécale. BARITEKAL nest pas recommandé pour une utilisation par voie épidurale. Injecter BARITEKAL par voie intrathécale dans les espaces intervertébraux L2/L3, L3/L4 et L4/L5.
Administrer le produit lentement après avoir aspiré une quantité minimale de liquide céphalo-rachidien pour sassurer du positionnement correct de laiguille, et contrôler très attentivement les fonctions vitales du patient en maintenant un contact verbal continu avec celui-ci.
En cas de signes de toxicité systémique aiguë ou de bloc spinal complet, linjection danesthésique local doit être arrêtée immédiatement (voir rubrique 4.4). Si le patient est en position assise, la solution injectée diffuse principalement dans la direction caudale (dans la direction du sacrum). Si le patient est en position couchée, lanesthésique diffuse par gravité en fonction de la position du patient (Trendelenburg et anti-Trendelenburg).
La densité de BARITEKAL, par la présence de glucose comme excipient, est de 1.026 g/g à 20°C, équivalent à 1.021 g/g à 37°C.
BARITEKAL ne doit pas être utilisé chez les patients présentant :
· Une hypersensibilité au chlorhydrate de prilocaïne, à dautres anesthésiques locaux de type amide ou à lun des excipients mentionnés à la rubrique 6.1 ;
· Des anomalies sévères de la conduction cardiaque ;
· Une anémie sévère ;
· Une insuffisance cardiaque décompensée ;
· Un choc cardiogénique et hypovolémique ;
· Une méthémoglobinémie congénitale ou acquise ;
· Un traitement concomitant par anticoagulants ;
· Des contre-indications générales et spécifiques à la technique danesthésie rachidienne.
Lutilisation de BARITEKAL chez les enfants de moins de six mois est contre-indiquée du fait de laugmentation du risque de développer une méthémoglobinémie.
Linjection intravasculaire de BARITEKAL est contre-indiquée. BARITEKAL ne doit pas être injecté dans des zones infectées.
4.4. Mises en garde spéciales et précautions d'emploi
BARITEKAL peut potentialiser la formation de méthémoglobine par des médicaments connus pour augmenter la méthémoglobine (voir rubrique 4.5).
Lanesthésie intrathécale doit être pratiquée exclusivement par un personnel médical spécialisé (ou sous sa supervision) disposant des connaissances et de lexpérience nécessaires. Il incombe au médecin responsable de prendre les mesures nécessaires pour éviter une injection intravasculaire.
En outre, il est essentiel que le médecin soit à même didentifier et de traiter les effets indésirables, la toxicité systémique et les autres complications. En cas de signes de toxicité systémique aiguë ou de bloc spinal complet, linjection de lanesthésique local doit être arrêtée immédiatement (voir rubrique 4.9).
Certains patients nécessitent une attention particulière afin de réduire le risque deffets indésirables graves, même lorsquune anesthésie locorégionale correspond au choix optimal pour lintervention chirurgicale :
· Patients présentant un bloc de branche total ou partiel car les anesthésiques locaux sont susceptibles de supprimer la conduction myocardique.
· Patients présentant une décompensation cardiaque sévère. Le risque de méthémoglobinémie doit aussi être pris en considération (voir rubrique 4.8).
· Patients présentant une pathologie hépatique ou rénale sévère.
· Patients âgés et patients dont létat général est altéré.
· Patients traités par des anti-arythmiques de classe III (par exemple amiodarone). Ces patients doivent faire lobjet dune surveillance attentive et dun monitorage électrocardiographique car les effets cardiaques peuvent sajouter (voir rubrique 4.5).
· Chez les patients présentant une porphyrie aiguë, BARITEKAL ne doit être administré quen cas dindication absolue à son utilisation car BARITEKAL est potentiellement à même daggraver la porphyrie. Il convient de prendre des précautions appropriées chez tous les patients présentant une porphyrie.
Il est obligatoire de sassurer de la présence dune voie dabord veineuse fonctionnelle.
Comme avec tous les anesthésiques locaux, une chute de la tension artérielle peut survenir et la fréquence cardiaque peut ralentir.
Chez les patients à haut risque, la recommandation consiste à améliorer létat général avant lintervention.
Un effet indésirable rare mais grave de lanesthésie intrathécale est un bloc spinal haut ou total avec pour conséquence une dépression cardio-vasculaire et respiratoire. La dépression cardio-vasculaire est induite par un blocage prolongé du système nerveux sympathique susceptible dinduire une hypotension sévère et une bradycardie pouvant aller jusquà un arrêt cardiaque. La dépression respiratoire est induite par le blocage des muscles respiratoires et du diaphragme.
Plus particulièrement chez les patients âgés et les patientes dans la dernière période de la grossesse, il existe un risque accru de bloc spinal haut ou total : il est par conséquent recommandé de réduire la dose danesthésique.
En particulier chez les patients âgés, une chute inattendue de la tension artérielle est une complication potentielle de lanesthésie intrathécale.
Dans de rares cas, des dommages neurologiques peuvent survenir après une anesthésie intrathécale. Ils se manifestent par des paresthésies, une perte de sensibilité, une faiblesse motrice et une paralysie. Occasionnellement, ces symptômes peuvent être persistants.
Il ny a aucune raison de suspecter que des troubles neurologiques tels quune sclérose en plaques, une hémiplégie, une paraplégie ou des troubles neuromusculaires puissent être aggravés par une anesthésie intrathécale. Néanmoins, ce type danesthésie doit être utilisé avec prudence. Une évaluation attentive du rapport bénéfice-risque est recommandée avant le traitement.
Ce médicament contient moins de 1 mmol de sodium (23 mg) par dose (la dose maximale est de 4 ml de BARITEKAL), autrement dit, il est considéré comme « exempt de sodium ».
4.5. Interactions avec d'autres médicaments et autres formes d'interactions
BARITEKAL peut potentialiser la formation de méthémoglobine par des médicaments augmentant la méthémoglobine (par exemple sulfonamides, antipaludiques, nitroprussiate de sodium et nitroglycérine).
Dans le cas dune utilisation concomitante de BARITEKAL avec dautres anesthésiques locaux ou de médicaments ayant une structure chimique similaire à celle de BARITEKAL (par exemple certains anti-arythmiques tels quaprindine, lidocaïne, mexiletine et tocainide), des effets indésirables peuvent sadditionner.
Il ny a pas eu détudes sur les interactions entre la prilocaïne et les anti-arythmiques de classe III (par exemple amiodarone), mais la prudence est également nécessaire dans ce cas (voir également rubrique 4.4).
Lassociation de plusieurs anesthésiques locaux conduit à une accumulation des effets qui affectent le système cardio-vasculaire et le système nerveux central.
Aucune donnée adéquate nest disponible sur lutilisation de la prilocaïne durant une grossesse. La prilocaïne peut passer la barrière placentaire.
Des cas de méthémoglobinémie néonatale nécessitant un traitement ont été rapportés après utilisation de la prilocaïne dans le cadre dune utilisation obstétrique afin deffectuer un bloc paracervical ou une anesthésie pudendale.
Des cas de bradycardies ftales entrainant un décès sont survenus avec dautres anesthésiques locaux de type amide suite à un bloc paracervical.
Les études effectuées chez lanimal ont montré une toxicité sur le développement (voir rubrique 5.3). BARITEKAL ne peut par conséquent être administré quen cas dindication absolue à son utilisation. Lutilisation de la prilocaïne dans le cadre dun bloc paracervical ou dune anesthésie pudendale doit être évitée.
On ignore si la prilocaïne est éliminée dans le lait maternel. Si son utilisation est requise durant la lactation, l'allaitement peut être repris environ 24h après le traitement.
Fertilité
Aucune donnée chez lHomme nest disponible concernant leffet de la prilocaïne sur la fertilité. La prilocaïne na pas deffet sur la fertilité des rats mâles et femelles (voir rubrique 5.3).
4.7. Effets sur l'aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines
Les effets indésirables potentiels associés à lutilisation de BARITEKAL sont généralement similaires à ceux des autres anesthésiques locaux du groupe des amides lors dune anesthésie intrathécale. Les effets indésirables induits par le médicament sont difficiles à distinguer des effets physiologiques du bloc lui-même (par exemple baisse de la pression artérielle, bradycardie, rétention urinaire temporaire), des effets directs (par exemple hématome spinal) ou des effets indirects (par exemple méningite) de linjection ou des effets dus à la perte de liquide céphalo-rachidien (par exemple céphalées après anesthésie intrathécale).
La fréquence des effets indésirables cités ci-après est définie selon la convention suivante : très fréquent (≥ 1/10), fréquent (≥ 1/100 à < 1/10), peu fréquent (≥ 1/1 000 à < 1/100), rare (≥ 1/10 000 à < 1/1 000), très rare (< 1/10 000).
Pour chaque groupe de fréquence, les effets indésirables sont présentés en ordre décroissant de gravité.
Classe de Système dOrgane |
Fréquence |
Effet indésirable |
Affections du système sanguin et lymphatique |
Rare |
Méthémoglobinémie, Cyanose |
Affections du système immunitaire |
Rare |
Choc anaphylactique, Réactions anaphylactiques, Réactions allergiques, Démangeaisons |
Affections du système nerveux |
Fréquent |
Paresthésie, Vertiges |
Peu Fréquent |
Signes et symptômes de toxicité au niveau du système nerveux central (convulsions, paresthésie circumorale, perte de conscience, tremblements, sensation dengourdissement de la langue, troubles délocution, troubles auditifs, acouphènes, troubles visuels). |
|
Rare |
Arachnoïdite, Neuropathie, Lésions des nerfs périphériques |
|
Affections oculaires |
Rare |
Diplopie |
Affections cardiaques |
Peu Fréquent |
Bradycardie |
Rare |
Arrêt cardiaque, Arythmie |
|
Affections vasculaires
|
Très Fréquent |
Hypotension |
Peu Fréquent |
Hypertension |
|
Affections respiratoires thoraciques et médiastinales |
Rare |
Dépression respiratoire |
Affections musculo-squelettiques et du tissu conjonctif |
Peu fréquent |
Douleurs dorsales, faiblesse musculaire temporaire |
Affections gastro-intestinales |
Très Fréquent |
Nausées |
Fréquent |
Vomissements |
Les signes dintoxication à un anesthésique local sont similaires quelle que soit la préparation administrée, aussi bien dans la façon dont ils se manifestent que de leur traitement.
Malgré la haute tolérance cliniquement démontrée de BARITEKAL, des effets indésirables toxiques ne peuvent être exclus en présence de concentrations plasmatiques supérieures à un seuil critique. Ces effets indésirables se manifestent principalement par des symptômes affectant les systèmes nerveux central et cardiovasculaire.
Les mesures prophylactiques les plus efficaces sont le respect scrupuleux de la posologie recommandée pour BARITEKAL, mais aussi le contrôle indispensable par le médecin de son action (contact visuel et verbal avec le patient), ainsi quune aspiration minutieuse avant injection.
De légers effets indésirables (sensation de vertiges ou dhébétude) peuvent être attribués à un surdosage modéré et disparaissent généralement de manière rapide après réduction de la dose ou arrêt de l'administration de BARITEKAL.
Des effets indésirables graves sont attribuables à un surdosage important et / ou une injection accidentelle de l'anesthésique local dans un vaisseau sanguin. Ils se manifestent par des symptômes affectant les systèmes nerveux central (agitation, troubles de lélocution, désorientation, vertiges, contractions musculaires, crampes, vomissements, perte de conscience, arrêt respiratoire et mydriase) et cardio-vasculaire (augmentation de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque, arythmie, chute de la pression artérielle, asystolie) suite à une irritation et / ou une dépression du cortex et de la moelle cérébrale (voir rubrique 4.9).
En outre, suite à l'inhibition ou à un bloc du système de conduction cardiaque, la fréquence cardiaque peut ralentir et une dépression du myocarde peut survenir.
Tous les troubles liés au métabolisme (foie) ou à l'excrétion (rein) de BARITEKAL doivent également être considérés comme dautres causes possibles d'effets indésirables.
Déclaration des effets indésirables suspectés
La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et réseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance - Site internet: www.ansm.sante.fr.
Toxicité systémique aiguë
Les effets indésirables systémiques, qui peuvent survenir en présence dun niveau plasmatique de prilocaïne/ml supérieur à 5-10 microgrammes, sont dorigines iatrogénique, pharmacodynamique ou pharmacocinétique et affectent les systèmes nerveux central et cardio-vasculaire.
Des effets indésirables iatrogènes peuvent survenir :
· suite à linjection dune quantité excessive de solution ;
· suite à une injection accidentelle intravasculaire ;
· en raison dun positionnement incorrect du patient ;
· suite à une anesthésie intrathécale haute (chute marquée de la tension artérielle).
En cas dinjection intraveineuse accidentelle, leffet toxique apparaît dans les 1 à 3 minutes qui suivent. A lopposé, en cas de surdosage, les concentrations plasmatiques maximales sont atteintes en 20 à 30 minutes, en fonction du site dinjection, et lapparition des signes de toxicité est retardée.
Les signes de surdosage peuvent être classés en deux groupes de symptômes distincts qui diffèrent en termes didentité et dintensité :
a) Symptômes affectant le système nerveux central
En général, les premiers symptômes sont des paresthésies de la région buccale, une sensation dengourdissement de la langue, une sensation dhébétude, des troubles auditifs et des acouphènes. Les troubles visuels et les contractions musculaires sont plus graves et précèdent des convulsions généralisées. Ces signes ne doivent pas être confondus à tort avec des manifestations psychiatriques (névroses). Une perte de conscience et une crise tonico-clonique peuvent survenir ensuite ; elles durent généralement de quelques secondes à quelques minutes. Les convulsions sont immédiatement suivies dune hypoxie et dune élévation de la concentration en dioxyde de carbone dans le sang (hypercapnie), dues à une augmentation de lactivité musculaire associée à des troubles respiratoires. Dans les cas graves, un arrêt respiratoire peut se produire. Lacidose potentialise les effets toxiques des anesthésiques locaux.
La diminution ou lamélioration des symptômes affectant le système nerveux central peut être attribuée à la redistribution de lanesthésique local en dehors du système nerveux central, avec pour conséquence sa métabolisation et son excrétion. La régression des symptômes peut être rapide, sauf si les quantités utilisées sont très importantes.
b) Symptômes cardio-vasculaires
Dans les cas graves, une toxicité cardio-vasculaire est susceptible de survenir. Une hypotension, une bradycardie, des arythmies et même un arrêt cardiaque peuvent survenir en présence dune concentration systémique élevée danesthésiques locaux.
Les premiers signes de toxicité affectant le système nerveux central précèdent généralement ceux du système cardio-vasculaire. Cette affirmation ne vaut pas si le patient est sous anesthésie générale ou sous forte sédation par des médicaments tels que des benzodiazépines ou des barbituriques.
Prise en charge de la toxicité systémique aiguë
Il convient de prendre immédiatement les mesures suivantes :
· Arrêter ladministration de BARITEKAL.
· Assurer une oxygénation adaptée : maintenir la perméabilité des voies respiratoires, administrer de lO2, instaurer une ventilation artificielle (intubation) si nécessaire.
En cas de dépression cardio-vasculaire, la circulation doit être stabilisée. Si des convulsions surviennent et ne disparaissent pas spontanément après 15 à 20 secondes, ladministration dun anticonvulsivant par voie intraveineuse est recommandée.
Les analeptiques à action centrale sont contre-indiqués en cas dintoxication par des anesthésiques locaux.
En cas de complications graves, lors du traitement du patient, il est conseillé de recourir à lassistance dun médecin spécialisé en médecine durgence et réanimation (par exemple un anesthésiste).
Méthémoglobinémie
Une méthémoglobinémie peut survenir suite à l'administration de prilocaïne. BARITEKAL est contre-indiqué dans les techniques d'anesthésie locorégionale nécessitant une administration continue. Les doses utilisées pour lanesthésie rachidienne ne peuvent pas induire des taux sanguins capables d'entrainer lapparition dune méthémoglobinémie, qui se produit si la quantité de chlorhydrate de prilocaïne administrée est égale ou supérieure à 600 mg.
Un métabolite de la prilocaïne, lo-toluidine, peut entrainer la formation de méthémoglobine. En général, la formation de méthémoglobine est cliniquement négligeable, excepté en cas d'anémie très sévère et dune décompensation cardiaque sévère.
Les patients atteints d'anémie sévère peuvent développer une hypoxie. Il est important d'exclure d'autres causes graves de cyanose, par exemple une hypoxie aiguë et / ou une insuffisance cardiaque.
Prise en charge de la méthémoglobinémie
Une méthémoglobinémie avérée régresse 15 minutes après une injection I.V. de 2-4 mg/kg de masse corporelle de bleu de toluidine.
Informations complémentaires :
Même de faibles concentrations de méthémoglobine peuvent altérer les mesures de pulsoxymétrie.
5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
5.1. Propriétés pharmacodynamiques
Classe pharmacothérapeutique : anesthésiques locaux ; amides. Code ATC : N01BB04
Mécanisme daction
La prilocaïne est un anesthésique local de type amide. La prilocaïne inhibe les structures excitables (par exemple tous les types de fibres nerveuses [fibres nerveuses sensorielle, motrice, autonome]).
Effets pharmacodynamiques
La prilocaïne bloque lexcitabilité des récepteurs sensoriels à la douleur et la conduction des fibres nerveuses sensorielles, à un niveau local et de manière réversible, en réduisant la perception de la douleur, et donc par conséquent, celle du froid, de la chaleur, du toucher et de la pression.
Efficacité et sécurité clinique
La prilocaïne réduit la perméabilité membranaire au sodium. Cela entraine une réduction de lexcitabilité des fibres nerveuses, en fonction de la dose administrée, en réduisant le pic de perméabilité au sodium, nécessaire à la formation des potentiels d'action. L'effet dépend du pH de la substance et du pH de l'environnement. L'effet de lanesthésique local est dû à la forme protonée. Dans les tissus enflammés, l'effet des anesthésiques locaux est inférieur à cause du faible pH de l'environnement.
5.2. Propriétés pharmacocinétiques
La concentration plasmatique est généralement négligeable après administration intrathécale.
Biotransformation et Elimination
La prilocaïne se lie aux protéines plasmatiques à hauteur de 55% environ.
La biodisponibilité de la prilocaïne au site dinjection est de 100%.
Les métabolites principaux de la prilocaïne sont lo-Toluidine et la N-n-propylalanine, tous les deux produits dans le foie et les reins par des amidases. Lo-Toluidine subit un important métabolisme hydrolytique in vivo, la majeure partie de la dose étant excrétée dans les urines dans les 24 heures. Comme les autres amines aromatiques, il est structuré pour subir une activation métabolique initiale via une N-hydroxylation, conduisant à une liaison covalente aux macromolécules tissulaires. Lo-Toluidine est un oxydant puissant du fer ferrique de lhémoglobine.
La demi-vie délimination de la prilocaïne est de 1.6 heure.
5.3. Données de sécurité préclinique
La dose thérapeutique utilisée localement chez l'homme est proche de la dose toxique pour les animaux après administration par voie intraveineuse. Chez l'animal, les signes de toxicité aiguë sont les suivants : activité réduite, convulsions, dyspnée, cyanose et décès suite à une insuffisance cardiaque.
L'injection sous-cutanée de 3 ml/kg de masse corporelle de chlorhydrate de prilocaïne a induit une nécrose locale réversible chez le rat. À la même posologie, aucun effet néfaste na été observé chez le singe.
L'administration de 60 mg/kg de masse corporelle de prilocaïne pendant 5 jours par semaine, et ce, pendant 7 semaines a induit une légère perte de poids chez le rat.
Durant les tests de mutagenèse, la prilocaïne n'a pas démontré deffet mutagène. Les indices dun potentiel mutagène sont basés sur les connaissances relatives au métabolite o-toluidine, qui a entrainé des dommages génétiques et une prolifération cellulaire (mutations chromosomiques, aneuploïdie, réparation de l'ADN, conversion cellulaire) dans différents tests in vitro.
Lors des études de carcinogénicité réalisées chez le rat et la souris avec des doses élevées du métabolite o-toluidine, a été observée une augmentation de la fréquence des tumeurs de la rate et la vessie.
Les résultats ne semblent pas significatifs pour lHomme dans le cas dune utilisation thérapeutique à court terme de la prilocaïne, néanmoins, pour des raisons de sécurité, il est recommandé déviter ladministration de doses élevées durant de longues périodes.
La prilocaïne n'a aucun effet sur la fertilité des rats mâles et femelles. Cependant, la survie postnatale de la descendance des femelles traitées a été réduite. Dans une étude d'embryotoxicité chez le rat, il a été observé des effets létaux sur les ftus, et une hydronéphrose dose-dépendante s'est produite chez les ftus.
Glucose anhydre, hydroxyde de sodium 1N (pour ajustement du pH), eau pour préparations injectables.
3 ans.
Après première ouverture, le médicament doit être utilisé immédiatement.
6.4. Précautions particulières de conservation
A conserver à une température ne dépassant pas 25°C.
Ne pas mettre au réfrigérateur.
A conserver dans lemballage extérieur dorigine, à labri de la lumière.
6.5. Nature et contenu de l'emballage extérieur
Ampoule en verre de type I transparent et incolore.
Boîte de 10 ampoules contenant chacune 5 ml de solution injectable.
6.6. Précautions particulières délimination et de manipulation
Ampoule à usage unique exclusivement.
Ce médicament ne doit pas être administré si lon constate que la solution nest pas limpide et exempte de particules.
Tout produit non utilisé ou déchet doit être éliminé conformément à la réglementation en vigueur.
7. TITULAIRE DE LAUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
Siriusdreef 22
2132 WT Hoofddorp
Pays-Bas
8. NUMERO(S) DAUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
9. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE LAUTORISATION
[A compléter ultérieurement par le titulaire]
10. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE
[A compléter ultérieurement par le titulaire]
Sans objet.
12. INSTRUCTIONS POUR LA PREPARATION DES RADIOPHARMACEUTIQUES
Liste II.
Réservé à lusage hospitalier.