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Arthrite, lupus...

Les pompiers de Ground Zero ont plus de maladies auto-immunes

Les secouristes ayant travaillé dans les décombres du World Trade Center après le 11 septembre ont plus de risques de développer des maladies auto-immunes, telles que l’arthrite rhumatoïde ou un lupus.

Les pompiers de Ground Zero ont plus de maladies auto-immunes Gregory/SUPERSTOCK/SIPA




C’est un tribut qu’ils ne s’attendaient sans doute pas à payer. Les nombreux pompiers et secouristes qui ont secouru les victimes des attentats du 11 septembre 2001, puis déblayé les décombres, pourraient avoir un risque plus élevé de développer des maladies auto-immunes. 

 

Des poussières responsables d’inflammations chroniques

Une équipe de chercheurs de la faculté de médecine de l’université Yeshiva, à New York, a étudié les effets de l'exposition au mélange complexe de matériaux (ciment, fibre de verre, silice, amiante...) présent sur le site du World Trade Center. Plus précisément, les scientifiques ont évalué le risque de développer des maladies auto-immunes, c'est-à-dire liées à un « emballement » du système immunitaire. Leur étude, parue dans la revue Arthritis & Rheumatology, conclut que l’exposition aux poussières à Ground Zero a grandement favorisé l’apparition de telles maladies.

 

 

Grâce à une base de données mise en place par le département des pompiers de New York, les chercheurs ont identifié 59 pompiers et secouristes atteints de maladies auto-immunes dites systémiques, qui affectent un grand nombre de cellules du corps. Parmi elles, des maladies inflammatoires chroniques telles que l’arthrite rhumatoïde, les spondylarthrites ou le lupus.

 

Un risque accru de 13 % par mois d’exposition

Les employés new-yorkais avaient ainsi 13 % de risque supplémentaire de développer une maladie auto-immune par mois passé sur le site du WTC. Pour les pompiers et secouristes ayant été exposés aux poussières pendant dix mois, cela se traduit par un risque trois fois supérieur à celui encouru à l’issue d’un seul mois d’exposition.

 

« A notre connaissance, c’est la première étude qui permet de démontrer qu’une exposition prolongée aux décombres du World Trade Center est un prédicteur important du risque de développer des maladies auto-immunes systémiques », commente sobrement Mayris P. Webber, premier auteur de l’étude et professeur d’épidémiologie à l’université Yeshiva de New York.

 

La silice, un facteur potentiel

Dans les maladies auto-immunes, le système immunitaire, censé cibler et détruire les corps étrangers pathogènes, dirige son arsenal contre ses propres cellules. Cet emballement engendre de nombreux symptômes, notamment inflammatoires, en fonction des tissus affectés.

 

L’origine des maladies auto-immunes est complexe, et mêle des prédispositions génétiques et des facteurs environnementaux. La silice, présente dans le sol mais aussi dans les poussières du WTC, est un facteur de risque identifié, qui pourrait expliquer au moins en partie les troubles développés par les secouristes.

 

En attendant une confirmation de ces résultats sur des groupes plus importants, les auteurs de l’étude conseillent d’améliorer la détection des maladies concernées, afin de favoriser leur prise en charge rapide.

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