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QUESTION D'ACTU

Campagne de sensibilisation

VIH : un magazine imprimé avec du sang de séropositifs

Pour sensibiliser l’opinion, un magazine autrichien a imprimé son numéro de mai avec le sang de personnes séropositives.

VIH : un magazine imprimé avec du sang de séropositifs Saatchi & Saatchi, Vangardist




L’initiative peut surprendre, peut-être choquer, et sans doute faire réfléchir. C’est bien l’objectif. Le magazine autrichien Vangardist, un mensuel pour hommes de sensibilité « progressiste », a décidé d’imprimer son numéro de mai avec une encre mélangée à du sang infecté par le VIH. L’objectif : sensibiliser le public sur la stigmatisation dont sont encore victimes les personnes séropositives.

«Si vous tenez actuellement une copie "infectée" du magazine papier entre vos mains, vous êtes en contact avec le VIH comme vous ne l'avez jamais été auparavant... Cela vous fera réfléchir à propos du VIH et vous penserez différemment à l’avenir. Parce que maintenant, ce problème est entre vos mains », écrit ainsi Julien Wiehl, directeur du Vangardist, cité par le Journal de Montréal.

Une initiative sans risque

Le numéro, simplement intitulé « Ce magazine a été imprimé avec le sang de personnes atteintes du VIH », est diffusé à 3000 exemplaires. Il est vendu sous blister dans quelques kiosques et disponible en ligne, mais seulement à destination de l’Autriche, de la Suisse et de l’Allemagne (sans doute pour des raisons légales). Une vente aux enchères au profit des associations de lutte contre le sida devrait également avoir lieu.

Cela va sans dire, mais cela va mieux en le disant : l’initiative est absolument sans risque. Le sang des donneurs – un jeune Berlinois homosexuel, une femme de 45 ans infectée par son mari et un homme hétérosexuel tout juste infecté – a été pasteurisé, de façon à éradiquer totalement le virus, qui ne peut survivre au-delà d’une température 60 °C. Il a ensuite été diffusé dans l’encre utilisée pour imprimer les exemplaires.

 

 

 

Une résurgence du sida

« Il y a une hausse de 80 % des cas d’infections au VIH en Europe en dix ans », explique Jason Romeyko, directeur de création de l’agence à l’origine de la campagne, à la chaîne américaine CBS. Il pointe également la stigmatisation sociale dont font l’objet les personnes séropositives, qui participerait selon lui à la réticence devant le dépistage. Le numéro aborde ainsi le quotidien de personnes qui vivent avec la maladie et acceptent d’en témoigner.

D’après Onusida, le programme des Nations Unies sur la lutte contre le VIH/sida, après avoir décliné, l’épidémie connait depuis plusieurs années une résurgence en Europe de l’est et en Asie centrale, ainsi qu’au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Les populations les plus touchées sont, traditionnellement, les travailleurs du sexe, les usagers de drogue injectable et les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes.

Améliorer le dépistage

Le dépistage est bien évidemment un enjeu crucial, car un nombre substantiel de personnes sont infectées sans le savoir. D’après la Haute autorité de santé, c’est le cas de 20 % des personnes séropositives en France. En complément des outils de dépistage classiques, qui nécessitent de se rendre dans un centre spécialisé (anonyme et gratuit), des autotests devraient d’ailleurs être très bientôt être disponibles sur le marché. Simples d’utilisation et disponibles sans ordonnance, ils pourraient permettre un meilleur dépistage au sein de la population.

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