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The Lancet Infectious Diseases

Guinée : le paludisme aggravé par l'épidémie d'Ebola

L'épidémie d'Ebola en Guinée a conduit à une explosion des cas de paludisme non traités, qui pourrait avoir provoqué un excédent de décès bien supérieur à ceux dus au virus Ebola. 

Guinée : le paludisme aggravé par l'épidémie d'Ebola  DAVID RENGEL/CORDON PRESS/SIPA




Ce sont les dommages collatéraux de l'épidémie d'Ebola en Guinée. Celle-ci a conduit à une explosion des cas de paludisme non traités dans le pays, qui pourrait avoir provoqué un excédent de décès bien supérieur à ceux dus au virus Ebola.

Selon cette étude publiée mercredi dans The Lancet Infectious Diseases, les établissements de soins guinéens ont accueilli 74 000 cas de paludisme en moins au cours de l'année 2014 par rapport aux années précédentes. Un chiffre qui suggère, selon les chercheurs, que « les gens fiévreux malades du paludisme ont évité les centres de soins par peur de contracter Ebola ou d’être envoyés dans des centres de traitement Ebola ».
Une absence de soins qui a conduit à une hausse sensible du taux de mortalité du paludisme en Guinée. Le Dr Mateusz Plucinski, des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) d’Atlanta, principal auteur de l’étude, a même indiqué à l’Agence France Presse (AFP) que les décès supplémentaires dus au paludisme étaient « vraisemblablement beaucoup plus importants que ceux provoqués par le virus Ebola ».

 

La consommation d'antipaludéens en chute 

Le nombre des patients recevant des traitements antipaludéens oraux a ainsi baissé de 24 % (-30 % pour les traitements injectables) pendant l’épidémie Ebola en 2014, par rapport à 2013. Les baisses les plus importantes ont été enregistrées après la troisième vague de l’épidémie, qui a débuté en août 2014, avec un nombre global de consultations pour paludisme inférieur de 42 % au niveau pré-épidémique.

Le Dr Plucinski pense que le même phénomène a probablement eu lieu en Sierra Leone et au Liberia, les deux autre pays d'Afrique de l'Ouest touchés par Ebola.

 

10 900 morts de plus à cause du paludisme

L'équipe des CDC rappelle que dans des travaux de modélisation publiés en avril dernier dans The Lancet, des chercheurs affirmaient déjà que le paludisme avait fait environ 11 000 morts supplémentaires dans les trois pays. 3 900 autres décès avaient par ailleurs été attribués aux ruptures d’approvisionnement en moustiquaires dans ces mêmes pays.

La fièvre hémorragique à virus Ebola est, pour sa part, à l’origine d’une épidémie qui a fait plus de 11 000 morts depuis l’an dernier en Afrique de l’Ouest, dont plus de 2 400 en Guinée (Source : OMS). Le virus a notamment touché de plein fouet le personnel soignant, conduisant à la fermeture de certains centres, tandis que les centres ouverts ont été largement désertés par les autres malades par crainte d’une contamination.

Conséquence, dans les districts guinéens touchés par l’épidémie Ebola, le nombre total des soignants a baissé d’un quart l’an dernier, tandis que le nombre de ceux qui s’occupent du paludisme est tombé à moins de la moitié. Preuve qu’Ebola a peut-être fait oublier une autre menace encore plus importante…

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