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Particules fines

Volkswagen : le scandale soulève des questions de santé publique

Le scandale Volkswagen révèle la limitation des réglementations en matière de santé et rappelle aux consommateurs les risques associés aux émissions de diesel.

Volkswagen : le scandale soulève des questions de santé publique Kevin Hagen/AP/SIPA




Le numéro 1 mondial de la construction automobile a triché. Volkswagen aurait équipé 11 millions de ses véhicules diesel d’un logiciel pour fausser les résultats des tests d’émission de particules fines.

Au-delà des conséquences économiques directes de ce scandale, celui-ci soulève un certain nombre de questions de santé publique et de gouvernance.

Méfiance au diesel

42 000 morts tous les ans. C’est le nombre de décès prématurés en France liés aux particules fines, d’après la commission européenne. Or, si la part exacte du diesel dans ses émissions est difficilement quantifiable, l’explosion du nombre de véhicules diesel, qui représentent près de 59 % du parc automobile français, est en partie responsable de ce bilan.

Pourtant, depuis plusieurs années, les constructeurs automobiles ont imposé le diesel comme un carburant plus « propre » que l’essence, puisqu'il rejette moins de CO2 dans l’atmosphère. Les pouvoirs publics ont, quant à eux, encouragé les constructeurs à se développer dans ce domaine, grâce à des subventions avantageuses. 

Ecoutez...
Olivier Klein, chercheur au laboratoire d'Economie des Transports du CNRS : « Il s'agissait pour les constructeurs européens de convaincre des intérêts d'une motorisation au diesel. La campagne de presse qui va raconter que les particules fines sont nocives va avoir un impact... »


En dissimulant le niveau réel des émissions de ses moteurs, et en dépassant les seuils autorisés, Volkswagen rend ce carburant plus suspect aux yeux de l'opinion publique. Pour Olivier Klein, ce scandale devrait créer un regain d'intérêt des consommateurs, pour mieux cerner l’impact du diesel sur leur santé.

Ecoutez...
Olivier Klein : « Au-delà de Volkswagen, ça met en évidence l'enjeu de la pollution. 40 000 morts par an dus à la pollution, c'est énorme... »

Cette affaire est donc une véritable question de santé publique, puisqu'en contournant les règles, le constructeur expose les consommateurs à des émissions de particules fines potentiellement plus dangereuses. Et la politique s'empare déjà de cette question, puisque le parti Europe Ecologie Les Verts  a appelé à la fin du diesel en France.

 

Enquête ouverte en France

Les réglementations en vigueur en matière d'émission de diesel sont devenues plus restrictives pour protéger les consommateurs. Aujourd’hui, c’est la norme Euro 6 qui régule les émissions de diesel dans l’Union Européenne. Elle impose aux constructeurs de doter tous leurs nouveaux véhicules de systèmes de dépollution et de filtres, afin d’assurer une réduction des émissions.

Mais ces mesures restent encore insuffisantes pour protéger efficacement les consommateurs. D'abord, elles ne concernent que les véhicules construits après 2013.

Ensuite, les voitures diesel récentes restent émettrices d’oxyde d’azote, tout aussi nocif pour la santé. Les normes européennes ont fait une priorité de la lutte contre les polluants organiques et les particules, mais la réglementation des oxydes d'azote a pris du retard.

Enfin, ce scandale montre que les réglementations n'arrêtent pas forcément les constructeurs qui ont décidé de tricher. C'est d'ailleurs pour cette raison que la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, a demandé dès ce mardi l'ouverture d'une enquête, afin de déterminer si ces pratiques de contournement des normes sont aussi monnaie courante chez les constructeurs automobiles français.

Ecoutez...
Rémy Slama, directeur de recherche à l'Inserm : « Les réglementations en matière de concentration de particules dans l'air sont très nettement insuffisantes... »

 

42 000 décès prématurés seraient imputable aux particules fines. Les maladies cardiovasculaires sont en grande majorité responsables de cette mortalité. Elles sont aussi mises en cause dans de nombreuses de maladies respiratoires comme le cancer du poumon.
Mesurant 2.5 microns, elles sont si petites qu’elles passent directement au fond des poumons, et sont véhiculées par le sang pour favoriser la formation de cellules cancéreuses. Elles contiennent aussi des métaux toxiques comme l’arsenic, le mercure ou le nickel.
Moins connues, les conséquences du dioxyde d'azote sur la santé sont tout aussi dangereuses. Cette molécule serait aussi à l'origine de nombreuses maladies respiratoires, affectant souvent les bronches.
Ecoutez...
Rémy Slama : « Du point de vue de la mortalité, la majorité des décès induits par les particules fines passe par des effets sur la fonction cardiovasculaire... »

 

 

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