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Centre International de Recherche sur le Cancer

VIH : 10 fois plus de cancers d’origine infectieuse chez les séropositifs

Une étude a relevé 40 % de cancers d’origine infectieuse dans la population vivant avec le VIH. Dans la population générale, on n’en compte que 4 %

VIH : 10 fois plus de cancers d’origine infectieuse chez les séropositifs REVELLI-BEAUMONT/SIPA




C’est la double peine pour les patients vivant avec le VIH. Outre leur infection par ce virus, ils sont dix fois plus exposés aux cancers d’origine infectieuse, selon une étude menée par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC). Parue dans la revue AIDS, elle montre l’importance de prendre en charge ces patients lorsque leur système immunitaire est encore indemne. C’est grâce à l’analyse des registres des cancers et des infections par le VIH aux Etats-Unis entre 1996 et 2010 que les auteurs parviennent à ces conclusions.

Herpès, mononucléose, papillomavirus

Rien qu’en 2008, 6 200 cas de cancer ont été diagnostiqués dans la population séropositive. Parmi eux, 2 500 avaient une origine infectieuse. C’est dix fois plus que dans la population générale, comme le souligne Martyn Plummer, du CIRC : « Environ 40 % des cancers sont causés par des infections chez les séropositifs contre 4 % dans la population générale. Cette proportion est plus élevée que dans la population générale de n’importe quelle région y compris l’Afrique subsaharienne, où 33 % des cancers sont attribués aux infections. »

Les cancers qui touchent les personnes séropositives sont différents de la population générale. Dans cette dernière, les tumeurs d’origine infectieuse dominantes atteignent l’estomac, le foie et le col de l’utérus. 2 200 des nouveaux cas de cancers sont représentés par trois formes infectieuses chez les personnes séropositives. Les sarcomes de Kaposi associés au virus de l’herpès, qui sont liés à une forte immunosuppression, arrivent en tête, suivis des lymphomes causés par le virus d'Epstein-Barr (mononucléose infectieuse) et des cancers anaux causés par le papillomavirus. Ce même virus est responsable de la moitié des tumeurs chez les femmes vivant avec le VIH.

Un problème de plus en plus présent

Ces résultats sont révélateurs de plusieurs éléments. Ils soulignent, tout d’abord, l’importance d’un traitement antirétroviral précoce, lorsque le nombre de lymphocytes T CD4+ est encore élevé. En effet, les sarcomes de Kaposi sont surtout survenus chez des personnes qui ignoraient leur séropositivité. Les nouvelles recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qui préconisent une prise en charge médicamenteuse dès le diagnostic, devraient permettre d’éviter cela. L’autre chiffre qui se démarque, c’est le nombre impressionnant d’hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes touchés par les cancers d’origine infectieuse.

Mais selon le directeur du CIRC, Christopher Wild, ces travaux marquent une tendance de fond : l’efficacité des traitements contre le sida a augmenté l’espérance de vie des personnes séropositives. Et « à mesure que l’espérance de vie des personnes vivant avec le VIH augmente, le cancer devient un problème de plus en plus prégnant, analyse-t-il. La détection précoce et le traitement de l’infection par le VIH sont des points cruciaux pour prévenir les cancers liés aux infections, tandis que la prise de conscience des risques de cancer chez les séropositifs permettra d’assurer un accès rapide au diagnostic et au traitement. »

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