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Etude scientifique

Douleurs du cou : l'acupuncture fait ses preuves

Pour soulager les douleurs du cou, acupuncture et technique Alexander seraient plus efficaces que la médecine traditionnelle. C'est ce qu'a montré une étude sur 500 patients.

Douleurs du cou : l'acupuncture fait ses preuves AMY E. CONN/AP/SIPA




Même si vous avez mal au cou et que vous seriez mieux couché dans votre lit, prenez tout de même le temps de lire cet article. Surtout si votre cervicalgie aiguë n'a pas disparu en quelques jours et qu'elle est chronique. Car, d'après des chercheurs, deux nouvelles méthodes seraient très efficaces pour soulager les douleurs. Il s'agit de l'acupuncture et de la technique Alexander, une méthode qui enseigne des procédures aidant à changer ses habitudes et à réduire les tensions inutiles dans toute activité.

Dans une étude publiée dans les Annals of Internal Medicine, une équipe de scientifiques américains et britanniques (1) a sélectionné 517 patients atteints de douleurs chroniques du cou persistant depuis plus de 3 mois.
Une partie de ces participants a été soumise, de façon aléatoire, à 12 séances d'acupuncture ou à 20 sessions individuelles de formation à la technique Alexander. Le dernier groupe était, pour sa part, traité avec les thérapies habituelles de la cervicalgie chronique, c'est-à-dire des séances de kinésithérapie ou des traitements analgésiques.

Plus efficaces que la médecine traditionnelle 

Ces scientifiques ont utilisé le Northwick Park Neck Pain Questionnaire (NPQ), un outil qui évalue le ressenti des douleurs cervicales, à 3, 6 et 12 mois. Résultat, un an après le début de l'essai, les douleurs des participants ayant été traités par ces 2 techniques étaient réduites, contrairement aux patients ayant reçu les soins et traitements conventionnels, note l'équipe. 

Ces volontaires ont vu leur douleur diminuer de 32 % depuis le début des séances d'acupuncture ou de technique Alexander. Un résultat qui se situe bien au-delà des 9 % généralement obtenus en couplant physiothérapie et exercices. 

Pour le Dr Jean-Pierre Dartigues, acupuncteur à Toulouse, ces données ne sont pas étonnantes. Ce médecin assure, qu'en général, « entre 8-10 séances chez l'acupuncteur suffisent à soigner une cervicalgie. On peut en faire jusqu'à 2 par semaine », précise-t-il. Président de la Société d’Acupuncture de Midi-Pyrénées (SAMP), il indique même que d'autres études ont déjà montré l'intérêt de cette méthode pour soulager les douleurs du cou. Mais cette fois-ci, l'acupuncture s'est révélée très efficace seule, sans traitements complémentaires. 

Ecoutez...
Dr Jean-Pierre Dartigues, membre de la F.A.FOR.ME.C. (2) : « On agit sur les contractures. Le fait de piquer des points d'acupuncture permet de lever ces blocages et d'évacuer des facteurs qui se sont accumulés depuis longtemps... »


Ces nouveaux résultats ne feront que conforter le corps médical qui semble déjà convaincu, puisque le Dr Dartigues affirme qu'il a « de plus en plus de rhumatologues qui lui envoient leurs patients pour tous les types de cervicalgies ». 
En juin 2014, une étude parue dans la revue scientifique PAIN, et menée par une équipe de l'Université d'Oslo, avait déjà conclu qu'un traitement adapté d'acupuncture permettait de soulager les douleurs musculaires chroniques de l'épaule, du cou et les maux de tête qui lui sont associées. 

 

Ecoutez...
Dr Jean-Pierre Dartigues : « L'acupuncuture a besoinde 3-4 séances pour se mettre en place. L'effet est cumulatif. Si au-delà de la 6-7ème, il n'y a pas d'effet, il n'y en aura pas. Ca ne sert à rien de poursuivre. »

 

Dans ces derniers travaux, les chercheurs ont également constaté que ces thérapies, bénéficiant d'un bon taux de pourcentage d'acceptabilité et d'une bonne adhérence, ont conféré aux participants plus d'efficacité personnelle. Des améliorations qui ont pu être associées à de meilleurs résultats, précisent-ils. Autre point important, cette méthode a le mérite de n'entraîner quasi aucun effet secondaire indésirable.

Les enseignants de la méthode Alexander pas surpris 

Du côté des adeptes de la technique Alexander, c'est un peu le même son de cloche que pour les médecins acupuncteurs. Contactée par Pourquoidocteur, Catherine de Chevilly, membre du conseil de l'Association française des Professeurs de la Technique Alexander (APTA), n'a en effet pas été surprise par ces chiffres.
Dans sa pratique quotidienne au Conservatoire d'Annemasse (74), cette enseignante prétend qu'elle mesure l'efficacité de cette technique : « On travaille avec nos mains, on donne des instructions manuelles et verbales, en même temps, pour inciter la personne à se rendre compte de ses mauvaises habitudes, en temps réel. On l'incite aussi à plus se diriger, c'est-à-dire à faire appel à son mental, son flux de pensées, pour mieux s'utiliser ». Pour elle, la technique Alexander est un véritable art de vivre. Elle consiste par exemple à apprendre à utiliser son corps lorsqu'on travaille devant l'ordinateur. 

Ecoutez...
Catherine de Chevilly, enseignante de la technique Alexander : « Elle s'utilise par exemple lorsque vous travaillez devant un ordinateur. Comment est votre dos par rapport à la colonne vertébrale ? Est-ce que vous n'êtes pas en train de tasser... »


Les personnes qui viennent la consulter pensent que leurs problèmes viennent de tensions inutiles qu'elles cultivent. « Parmi elles, beaucoup de patients atteints de lombalgies mais aussi de cervicalgies chroniques », confie-t-elle. 
Elle rappelle que les résultats d'une étude clinique récente, publiée dans le British Medical Journal (3), montrent que les leçons de Technique Alexander apportent une amélioration durable aux personnes souffrant de douleurs chroniques du bas du dos.

Ecoutez...
Catherine de Chevilly : « Avec cette technique, on aide les gens à prendre conscience de tensions inutiles qu'ils exerçent. »

 

(1) Les chercheurs de l’Université d’York, de la Société britannique des Enseignants de la technique Alexander et du Conseil britannique des acupuncteurs. 

(2) Fédération des acupuncteurs pour la formation médicale continue

(3) Etude clinique financée par le Medical Research Council (Conseil pour la Recherche Médicale) et le NHS (Sécurité Sociale) (Fonds pour la Recherche et le Développement)

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