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QUESTION D'ACTU

Premier cas en Guadeloupe

Le virus Zika provoquerait la myélite aigüe

Cette maladie inflammatoire qui attaque la moelle épinière entraîne un déficit moteur des membres. Un mois après la déclaration de la maladie, la patiente marche à nouveau. 

Le virus Zika provoquerait la myélite aigüe IAEA Imagebank




Plus les jours passent, plus les annonces sur le virus Zika sont inquiétantes. Des chercheurs français (1) rapportent dans The Lancet le premier cas de myélite aigüe à la suite d'une infection par le virus Zika.

Il s’agit d’une jeune patiente âgée de 15 hospitalisée en janvier au CHU de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) pour une hémiplégie du côté gauche, soit une paralysie dans le bras et la jambe gauche. Le lendemain de son hospitalisation, l’adolescente a présenté des difficultés pour uriner et une rétention urinaire. L’hémiplégie et la douleur se sont aggravées et les médecins ont noté une perte de sensation dans les jambes.

Une semaine auparavant, la jeune patiente s’était déjà rendue aux urgences pour une douleur dans le bras gauche, des céphalées et une conjonctivite. A ce moment-là, les médecins n’observent pas de fièvre, de déficit musculaire et de signes méningés. Son hémiplégie se serait donc déclarée en phase aigüe de l’infection par le virus Zika.



Zika détecté dans le liquide céphalo-rachidien

Pour connaître la raison de ces symptômes, la jeune fille a passé une batterie de tests, dont un examen d’imagerie par résonance magnétique (IRM). Ce dernier révèle « des lésions de la moelle épinière » au niveau des vertèbres cervicales et thoraciques , indiquent les auteurs.
En parallèle, les médecins effectuent des tests pour détecter la présence d’un agent infectieux. Ceux du zona, de la varicelle, de l’herpès, de la légionellose et la pneumonie à mycoplasme sont tous négatifs.
Le virus Zika est quand à lui détecté en très forte concentration dans le sang, les urines et le liquide céphalo-rachidien qui entoure la moelle épinière.

L’adolescente a été traité par de la methylprednisolone, un anti-inflammatoire, dès le premier jour de son hospitalisation puis quotidiennement pendant 5 jours. Une amélioration de sa condition neurologique a été observé à partir du 7ème jour de son hospitalisation.
« Un mois après son admission, elle souffrait d’une faiblesse modérée dans les jambes mais était capable de marcher sans aide. Des IRM supplémentaires ont montré une diminution l’œdème cervical », ajoutent les auteurs. A ce jour, la jeune patiente est toujours hospitalisée mais ses jours ne sont pas en danger.

Source : Acute myelitis due to Zika virus infection, The Lancet Case Report. Photo A : inflammation de
la moelle épinière au niveau thoracique. Photo B : au niveau cervical.

Pour les chercheurs, « ce cas renforce l’hypothèse du caractère neurotropique du virus Zika. Il met en évidence l’existence de complications neurologiques en phase aigüe de l’infection, les syndromes de Guillain-Barré étant des complications post-infectieuses. Il s’agit par ailleurs d’un unique . Des études futures seront nécessaires. »


(1) Unité Inserm 1127 « Institut du cerveau et de la moelle épinière » (Inserm/CNRS/Sorbonne), neurologues du CHU de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe et l’université des Antilles.

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