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Médecine générale

Les patients difficiles s'exposent à de mauvais diagnostics

Les patients difficiles, désagréables ou méfiants auraient 42 % de risques en plus d’être mal diagnostiqués lorsque la pathologie est un peu compliquée.

Les patients difficiles s'exposent à de mauvais diagnostics EdTech Stanford University School of Medicine / Flickr




Les médecins généralistes ont parfois affaire à des patients difficiles. Fatigués, irrités par l’attente, déprimés, simplement irrespectueux ou franchement désagréables, ils s’exposent tous à un risque de mauvais diagnostic. C’est ce que révèle une étude effectuée à l’université de Rotterdam (Pays-Bas), et publiée dans BMJ quality & safety.

Les chercheurs ont réuni 63 futurs médecins de famille dans leur dernière année d’apprentissage. Ils les ont placés face à des scénarii d’examen censés mener au diagnostic d’une pathologie parmi six au choix. Chacune pouvait apparaître sous deux formes différentes : soit chez un patient normal, soit chez un patient pénible.

Emettre un diagnostic rapide 

Chaque patient difficile était catégorisé comme très exigeant, agressif, suspicieux face aux compétences du médecin, indiscipliné par rapport aux conseils, dubitatif quant à la capacité du médecin à le prendre au sérieux, ou complètement désabusé.
Les six maladies étaient réparties selon deux groupes : trois étaient jugées faciles à diagnostiquer – pneumonie, embolie pulmonaire et méningo-encéphalite –, et trois plus compliquées – hyperthyroïdie, pancréatite aiguë d’origine alcoolique et appendicite.

A chaque consultation, les futurs médecins devaient émettre un diagnostic rapide en fonction des informations du scénario présenté. Ils pouvaient par la suite reprendre le descriptif plus longuement, et éventuellement réviser leur jugement.

Des mauvais diagnostics, même en prenant son temps

Pour les trois pathologies les plus simples, le nombre de mauvais diagnostics était supérieur de 6 % chez les patients difficiles par rapport aux patients classiques. Pour les diagnostics compliqués, il s’élevait à 42 % ! Et même si la révision faisait baisser le pourcentage de mauvais diagnostics, elle ne suffisait pas à rattraper le retard.

« Cela suggère que l’énergie mentale dépensée pour appréhender le comportement problématique interfère avec l’assimilation des informations cliniques », expliquent les chercheurs. Ils pensent aussi que ces effets obtenus sans contact direct avec les patients pourraient être encore plus importants dans la vie réelle, et qu’il faudrait par conséquent former les étudiants et trouver un moyen de mieux les préparer à faire face à leur patientèle.

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