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QUESTION D'ACTU

Une cinquantaine d'arbres abattus

Diméthoate : les producteurs de cerises en colère

Alors que les producteurs de cerises protestent contre l’interdiction d’un pesticide, la recherche de solutions alternatives semble plus urgente que jamais.

Diméthoate : les producteurs de cerises en colère Crédit : pix5/Ian_2010




Une action en forme de sacrifice. Ce jeudi, des producteurs de cerises ont abattu une cinquantaine d’arbres en fleurs dans le Vaucluse afin de protester contre l’interdiction d’un insecticide. Le diméthoate a en effet été retiré du marché français en raison toxicité avérée pour les utilisateurs comme pour les consommateurs. Une décision décriée par les agriculteurs, qui craignent une perte de productivité.

De fait, la France est le seul pays européen à avoir interdit le diméthoate, ce qui risque d’engendrer des distorsions de la concurrence. Pour limiter cet effet néfaste, Stéphane Le Foll a d’ailleurs annoncé qu'il déclencherait « une clause de sauvegarde nationale » ; la commercialisation de cerises traitées au diméthoate sera interdite dans l'Hexagone.

Aucune dérogation

Le ministère de l’Agriculture a également saisi la Commission européenne afin qu’elle étudie une interdiction à l’échelle de l’UE. Mais au vu des difficultés rencontrées sur d’autres dossiers de pesticides, notamment le glyphosate, on peut raisonnablement craindre l’immobilisme de la part de cette instance.

C’est indéniable : les temps sont durs pour les producteurs qui ont fait des pesticides un des fondements de leur modèle économique. « Toutefois, on ne peut pas continuer à utiliser ce types de substances, et le ministre a été plutôt équilibré dans sa démarche  », insiste François Veillerette, porte-parole de Générations Futures. Il n’a en tout cas pas cédé sur un point, celui des dérogations - entorses à caractère exceptionnel, qui ont l’art de s’ériger en règles. Aucune ne sera accordée pour le diméthoate.

Filets de protection

Contrairement à ce qu’affirment les producteurs de cerises, des alternatives existent toutefois pour lutter contre les dégâts du moucheron Drosophila Suzukii. « Le filet de protection est la solution la plus simple et rapide à déployer – la Suisse y a beaucoup recours », précise François Veillerette.

Le dispositif coûte cher et doit certes s’adapter à la forme et à la taille des arbres. « On pourrait imaginer un coup de pouce des pouvoirs publics pour aider les producteurs à acquérir ces filets », suggère encore le responsable de l’ONG.

Lutte biologique

Autre piste, plus axée sur le long terme : la lutte biologique, qui consiste à utiliser un insecte pour en combattre un autre. Les progrès de la recherche à réaliser dans ce domaine restent importants, « mais quand on cherche, on trouve ! ». Aussi complexe soit-elle, cette quête de solutions alternatives semble nécessaire pour permettre aux agriculteurs de s’adapter aux futures interdictions de pesticides, alors que la science accumule les preuves sur leur toxicité.

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