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Rapport de SOS Homophobie

Homophobie : les signalements ont reculé en 2015

1 318 appels. Le nombre de signalements de comportements homophobes recule de 40 % entre 2014 et 2015. Mais la lutte doit se poursuivre selon l’association SOS Homophobie.

Homophobie : les signalements ont reculé en 2015 StasEnso/epictura




Une embellie mais pas de miracle. SOS Homophobie signe son vingtième rapport annuel. Les témoignages de harcèlement, agressions, insultes sont en recul. Mais ils restent très élevés, rappelle l’association de défense des gays, lesbiennes, bisexuels et transsexuels. La plupart de ces comportements intolérants surviennent dans les contextes de la vie quotidienne.

152 agressions physiques

Des avancées ont eu lieu « à force de militantisme, de combats et de fierté », se félicite SOS Homophobie en préambule. Ces dernières années ont vu les sanctions contre les agresseurs s’alourdir et apparaître le délit d’injure homophobe. Sur le plan législatif, le PACS, le mariage et l’adoption pour les couples de personnes de même sexe ont aussi été adoptés.

Mais ces évolutions sociétales ont coûté cher : entre 2012 et 2013, le nombre de témoignages pour homophobie a bondi de 78 %. En 2015, ils ont enfin rejoint le niveau observé avant les débats sur le mariage pour tous. Mais ce sont tout de même 1 318 témoignages qui ont été recueillis par l’association, et 152 agressions physiques enregistrées. Pas de quoi se réjouir.

Source : Rapport annuel 2016 SOS Homophobie

En dehors d’Île-de-France

Pour l’année 2015, le nombre de témoignages a reculé de 40 %. Mais toutes les orientations sexuelles ne sont pas égales face à cette embellie : les cas gayphobes ont par exemple augmenté de 5,6 % et les cas biphobes ont stagné.

La majorité des victimes sont d’ailleurs de sexe masculin, ce qui n’est pas vraiment une surprise au vu de ces chiffres. Fait plus inquiétant : ils sont toujours plus nombreux à se déclarer la cible d’homophobie. Généralement, l’intolérance survient dans les commerces et les lieux publics, mais aussi sur le lieu de travail ou provient du voisinage. Dans ce contexte, ce sont plus souvent les couples qui sont visés.

L’Île-de-France est loin d’être le centre de l’homophobie puisque 46 % des appels proviennent des autres régions de France. Elles semblent aussi plus violentes puisqu’elles représentent 56 % des agressions physiques.

Toujours plus de harcèlements

Ces témoignages émanent de personnes majeures dans la majorité des cas. Mais 11 % des appelants sont âgés de moins de 18 ans. C’est une donnée en augmentation, s’alarme SOS Homophobie.

Les signalements sur Internet dominent toujours les contextes de signalement. Mais un fort recul est à noter. Ce n’est pas le cas lorsque les victimes subissent l’ire de leur famille, de leurs collègues ou lorsqu’elles se rendent dans les commerces.

Source : Rapport annuel 2016 SOS Homophobie

La plupart du temps, cette intolérance se limite à une guerre psychologique. Un appelant sur deux se dit la cible d’insultes, victime de rejet ou d’ignorance. Mais 18 % subissent aussi des discriminations et dénoncent notamment une société trop hétéro-normée. Autant sont victimes de harcèlement, une situation qui progresse malheureusement.

SOS Homophobie donne donc rendez-vous aux candidats à l’élection présidentielle et leur demande de s’engager pour les droits des LGBT. « Nous devons rester mobilisé-e-s pour porter nos revendications politiques plus haut et fort que nos opposant-e-s », déclarent ses cadres. L’accès à la procréation médicalement assistée, le don du sang basé sur le comportement à risque et non l’orientation sexuelle sont autant de combats à mener.

Les réseaux sociaux muets face à l’homophobie

Les réseaux sociaux sont peu réactifs face aux comportements haineux. Trois associations ont mené une large campagne de testing entre le 31 mars et le 10 mai. 586 contenus haineux ont été signalés sur Twitter, Facebook et YouTube. Il s’agit de la première campagne de masse qui ait jamais été menée, selon SOS Homophobie. Les résultats ont de quoi laisser dubitatif : 4 % des contenus signalés sur le Twitter sont traités, 7 % sur YouTube et 34 % sur Facebook. Pour Gilles Dehais, président de l’association, cette campagne « montre le manque de réactivité pour les contenus signalés via le circuit courant ». Il déplore le manque de moyens déployés contre les propos homophobes.

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