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Enquête OFDT

Psychotropes : pourquoi les jeunes détournent ces médicaments

L’OFDT a mené une enquête sur les jeunes qui ont un usage détourné des médicaments psychotropes, afin de mieux comprendre cette pratique.

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Le détournement de médicaments psychotropes font régulièrement les gros titres des journaux ; et pourtant, on sait assez peu de choses sur ce phénomène. Fort de ce constat, l’OFDT (Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies) a cherché à sonder la réalité de cette pratique, ses raisons, ses usages. Les résultats de son enquête sociologique sont publiés dans le dernier numéro de sa revue Tendances.

A 16 ans, 19 % ont testé des psychotropes 

Les auteurs rappellent d’abord certaines données qui peuvent effectivement laisser présager qu’un mésusage s’installe au sein de cette population. Ainsi, en France, 19 % des élèves de 16 ans déclarent avoir déjà pris des anxiolytiques ou des hypnotiques au cours de leur vie, tous contextes confondus (médical ou hors cadre thérapeutique). A 17 ans, cette proportion s’élève à un jeune sur quatre.

« Ces pratiques d’usage de médicaments psychotropes méritent d’être examinées dans un contexte de diffusion massive des produits médicamenteux et de trouble des frontières entre leurs fonctions thérapeutiques et leur mobilisation dans le cadre d’usages récréatifs, de pratiques dopantes ou de conduites addictives », écrit l’OFDT.

Pour affiner la connaissance de cette pratique, l’OFDT a mené en partenariat avec le Centre Émile Durkheim de l’Université de Bordeaux une enquête fondée sur l’expérience de 29 jeunes de moins de 25 ans qui se livrent à un usage détourné de médicaments psychotropes.
 

Automédication et expérimentation

Concernant les entrées en consommation, l’OFDT observe que le détournement de médicament survient souvent après une première prescription médicale. « Les jeunes se rendent chez leur médecin pour faire face à une difficulté momentanée plus ou moins sévère. Ils rapportent des troubles anxieux, dépressifs et d’une manière générale des questions de mal-être » et se font alors prescrire des psychotropes. « À partir d’une ordonnance ad hoc, des jeunes patients glissent vers des formes d’automédication, puis pour certains, vers des pratiques plus addictives ».

L’entrée dans l’usage détourné de médicaments psychotropes peut également intervenir dans un contexte général d’expérimentation de substances, précise l’OFDT. « L’usage détourné de médicaments psychotropes est ici une expérience «  noyée  » parmi de multiples expérimentations de produits ».

A noter que les adultes de l’entourage jouent un rôle important dans ces entrées en consommation, « en ce sens que les jeunes acquièrent grâce à leur environnement une familiarité avec ces médicaments et leur recours dans un grand nombre de situations ».

Plaisir et stress

Quant aux motivations qui poussent ces jeunes à un usage détourné des psychotropes, elles sont diverses. L’OFDT dégage quatre grands types de motivation : la curiosité (volonté de tester de nouvelles expériences), la recherche de plaisir, la lutte contre l’insomnie et les stress et enfin la réussite scolaire (les jeunes se tournent vers les médicaments psychotropes notamment afin de renforcer leur attention et leur capacité à endurer des charges de travail importantes).

Certains consommateurs détournent des médicaments psychotropes dans une logique de réductions des risques, dans l’esprit des jeunes. « Certains médicaments leur permettent de freiner la consommation plus ou moins intense d’autres produits psychotropes. C’est le cas de Marie. Elle a recours aux médicaments pour se mettre dans l’ambiance de la fête sans se livrer à des pratiques d’alcoolisation massive avec l'idée d'obtenir le même effet ».

Pour conclure, l’OFDT dépeint « une image de jeunes évoluant dans un environnement saturé de médicaments d’une part et une culture jeune qui normalise les usages récréatifs de substances, médicaments inclus, d’autre part ».

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