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Lettre ouverte à Marisol Touraine l

Génériques : les fabricants dénoncent les baisses de prix

Les génériques peuvent apporter 3,5 milliards d’économies chaque année. C'est ce que rappellent les fabricants dans une lettre à la ministre de la Santé. 

Génériques : les fabricants dénoncent les baisses de prix SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA




C'est une première qui a mobilisé l’ensemble des industriels (développeurs, fabricants, laboratoires exploitants) du médicament générique. Dans une lettre ouverte à la ministre de la Santé, Marisol Touraine, le Gemme (1) alerte l’ensemble des décideurs sur la nécessité de maintenir un contexte favorable au développement de ces médicaments en France.

Alors que l’on cherche partout des moyens pour réduire le « déficit de l’Assurance Maladie », le recours aux médicaments génériques n’est pas « assez efficace », jugent ces industriels. D'après eux, ils ne représentent que 33 % de la consommation de médicaments en France alors que dans les autres pays d’Europe, ils atteignent en moyenne plus de 50 %.

3,5 milliards d'euros d'économies 

Le Gemme incrimine les baisses de prix « drastiques » qui ont eu lieu sur ces produits. « Elles mettent aujourd’hui en péril l’économie des pharmaciens mais également l’investissement et l’emploi industriel du médicament générique en France, qui représente 15 000 salariés sur l’ensemble du territoire français », rappelle-t-il.

Pour tenter de convaincre la ministre de la Santé, l'association avance qu'une politique en faveur de ces médicaments apporterait chaque année 3,5 milliards d’euros d’économies, soit 1,5 milliard de plus qu’aujourd’hui. Celle-ci se mettrait en place par une « plus forte implication des médecins dans la prescription des médicaments qui ont fait la preuve de leur efficacité et qui disposent d’un équivalent générique », estime-t-il. L'association ajoute que « la confiance des patients dans la qualité de ces traitements en serait renforcée ».

L'inquiétude des pharmaciens 

Mais la lettre ouverte du Gemme détaille aussi d'autres avantages qu’il y aurait à développer l’usage des génériques : « du patient qui aurait un accès préservé à l’innovation thérapeutique, aux pharmaciens qui seraient moins inquiets pour l’avenir du réseau officinal, et enfin les industriels du générique qui pourraient investir avec plus de visibilité en France ».

Le Gemme appelle donc à remplacer les baisses de prix par l’accélération du déploiement du Plan National d’Action de Promotion des Médicaments Génériques dévoilé l’an dernier par le gouvernement et dont la mise en œuvre tarde à se concrétiser, déplore le Gemme.

Le plan ministériel triennal produit ses premiers effets  

Le plan de Marisol Touraine en faveur des génériques est un programme triennal (2015-2017). Il « vise à encourager la prescription et l’utilisation des médicaments génériques en ville, à l’hôpital et dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, tout en respectant la liberté de prescription », indiquait la ministre de la Santé lors de son lancement en 2015. Elle espérait réaliser près de 350 millions d’euros d’économies supplémentaires en 3 ans. Dans un rapport publié en mars 2016, l'IGAS a fait un premier bilan des 7 axes et plus de 80 actions lancées.

L'Inspection se félicite de constater la progression de la pénétration des médicaments génériques sur le marché. « Sur les 10 premiers mois de 2015, la part du répertoire a augmenté de 2,1 points par rapport à la moyenne constatée en 2014 (pour les médicaments délivrés en ville, en dehors de l'hôpital) ».
Ils représentent désormais 42,9 % du marché en volume, « ce qui paraît tout à fait satisfaisant compte tenu de l'absence de tombée de brevet importante », précise-t-elle.  
Conclusion des inspecteurs, « cette légère croissance montre les premiers effets du plan, même s'il reste encore une marge de progression pour atteindre l'objectif fixé à +5 points de boîtes de génériques vendues en 3 ans ».

Enfin, le plan a aussi permis d'autres avancées, notamment pour agir sur les achats hospitaliers,(...) afin d'améliorer l'utilisation des logiciels d'aide à la prescription ou encore pour rendre le nom des molécules plus visibles sur les boîtes de médicaments, est-il écrit.


(1) L’association réunit 19 industriels du médicament générique et biosimilaires : les laboratoires Accord Healthcare, Arrow, Biogaran, Cristers, Delpharm, EG Labo, H2 Pharma, Helm, Macors Mylan, Médis, Ranbaxy, Sandoz, Substipharm, Synerlab, Teva, Venipharm, Zentiva, et Zydus.

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