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Sida : l'ONU recule sur les populations exposées

Malgré l’appel des associations anti-VIH, les Etats de l'ONU ont confirmé le recul sur les populations clés pour lutter contre l'épidémie. 

Sida : l'ONU recule sur les populations exposées CHINE NOUVELLE/SIPA




Contre toute attente, les Etats membres des Nations Unies ont adopté la nouvelle déclaration politique sur le VIH/sida, mercredi 8 juin, dès l’ouverture de la Réunion de Haut niveau de l’ONU consacrée à la fin de l’épidémie. Malgré l’appel de plus de 50 associations de la société civile, les Etats membres sont revenus sur la décision de prolonger les négociations, « ce qui pourtant aurait permis de remettre les populations clés au centre du texte », déplorent les associations AIDES et Coalition PLUS dans un communiqué.

« La déclaration finale n’aura donc pas évolué », constatent ces militants de la cause anti-sida. « Le texte adopté à l’ONU comprend des avancées majeures telles que l'accès aux traitements pour 30 millions de personnes d'ici à 2020. Mais le recul très important sur les "populations clés", désignant les personnes les plus exposées au virus (hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes, usagers de drogues, travailleurs du sexe...), ne permet pas d’envisager une lutte vraiment efficace contre l’épidémie », ajoutent-ils.

"Effacer les populations clés de la feuille de route"

Concrètement, ils regrettent que les Etats membres ne se soient pas mis d’accord sur des cibles concrètes d’accélération de l’accès aux droits, aux services et aux financements pour ces populations. Contrairement à d’autres groupes vulnérables (comme les femmes, les jeunes filles et les enfants), elles ne sont citées que trois fois dans le texte. 

« Un signal inquiétant avait déjà été envoyé quand 22 ONG majoritairement LGBT (1) n’ont pas obtenu l’autorisation de participer à cette réunion. Aujourd’hui, nos craintes sont confirmées. Il y a une vraie volonté d’effacer ces populations clés de la feuille de route », estime Alix Zuinghedau de l'association Coalition PLUS.

L'espoir du Fonds mondial en septembre 

Ce dernier se demande donc « Comment va-t-on arriver à mettre fin au sida d’ici 2030 si les populations clés sont mises de côté ? ». « L’ONU était claire : nous devons arriver à déployer des services adaptés pour 16 millions de gays, 7,5 millions d'usagers de drogues, 13 millions de travailleurSEs du sexe et 1 million de femmes trans d'ici à 2020 pour mettre fin au sida d'ici 2030 », poursuit-il

« Nos espoirs reposent maintenant sur le Fonds mondial, la seule institution internationale qui finance l’accès à la prévention aux soins et aux droits pour les groupes clés, même dans les pays où ils sont criminalisés. On ne pourra pas développer ces programmes indispensables sans financements supplémentaires. Le Canada a annoncé une contribution au Fonds mondial en hausse de 20 % : nous espérons que la France suivra son exemple », conclut Stéphane Calmon, administrateur de AIDES.

La conférence de reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme se tiendra le 16 septembre prochain à Montréal, au Canada.

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