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Inégalités d'accès aux soins : les régions les plus touchées

80 % des Français ne peuvent pas accéder à un gynécologue ou un ophtalmologue en secteur 1 et à moins de 45 minutes de route. La fracture sanitaire s'aggrave.

Inégalités d'accès aux soins : les régions les plus touchées scanrail/epictura




L’UFC-Que Choisir ne mâche pas ses mots. Dans son dernier bilan de l’accès aux soins en France, l’association d’usagers évoque tout simplement une « fracture sanitaire ». Il faut dire que l’état des lieux frôle la catastrophe dans certaines disciplines médicales. Certaines régions, dont le centre-est, sont particulièrement lésées. Afin d’aider les Français à mieux identifier leur situation, l’organisme publie une carte interactive sur son site.

De moins en moins de généralistes

Même pour les maladies banales, trouver un médecin semble bien difficile en France. L’accès à un médecin généraliste pose problème à quelques 15 millions de personnes. Parmi elles, 3 millions vivent dans un désert médical. La situation est particulièrement compliquée dans les zones rurales mais aussi montagneuses. Ainsi, les habitants du Massif central, des Pyrénées, des Alpes ou encore des montagnes corses ont plus de mal que les autres à consulter leur généraliste.

Mais dans l’ensemble, ce sont toutes les régions qui ont connu un recul de l’offre dans ce secteur – l’exception notable du Nord-Pas-de-Calais (actuels Hauts-de-France) et de l’Alsace. Deux paramètres correspondent à cette réalité : la proximité du professionnel de santé et le nombre de praticiens disponibles pour un nombre de patients donnés.

Source : UFC-Que Choisir

21 millions de Français en manque de pédiatre

Mieux vaut ne pas avoir besoin d’un spécialiste non plus dans les différents départements de l’Hexagone. 80 % des Français manquent de gynécologues ou d’ophtalmologues qui ne pratiquent pas de dépassement d’honoraires et qui se situent à moins de 45 minutes du domicile. Chez ces professionnels, la carence est plus essaimée, même si le centre et le sud-ouest sont plus durement désaffectés.

Les pédiatres se concentrent surtout dans les grandes villes et les préfectures des départements peu peuplés. Dans les zones plus relâchées sur le plan démographique, on peut donc souvent parler de désert médical. En y ajoutant les difficultés d’accès, ce sont plus de 21 millions de Français qui sont confrontés à ce problème. C’est chez ces spécialistes que le bilan est le plus sombre. L’est parisien connaît le plus lourd déclin, tandis que le tableau s’éclaircit dans les environs d’Aurillac, Moulins, Bordeaux et Rouen.

Source : UFC-Que Choisir

Gynécologues et ophtalmologues absents

Du côté des gynécologues, la quasi totalité du territoire est confrontée au manque de praticiens. Même les grandes villes sont touchées par ces tensions. Seules quelques municipalités d’envergure modérée connaissent une amélioration : Bourges, Nancy, le Puy-en-Velay et Roanne.

Source : UFC-Que Choisir


L’accès aux ophtalmologues ne s’améliore pas non plus, y compris dans les grandes villes. C’est à peine si le Nord et l’Ouest s’en sortent mieux.

Source : UFC-Que Choisir

L’explosion des tarifs

La répartition géographique est la principale cause des déserts médicaux « des villes » et « des champs », estime l’UFC-Que Choisir. Les mesures déployées par le gouvernement n’ont pas aidé car elles sont peu suivies par les premiers concernés. Une option « démographie » est ainsi proposée aux professionnels de santé qui s’installent en zone dite fragile. Elle consiste en une aide financière, en moyenne de 15 000 euros. Mais parmi les 2 075 médecins qui y ont fait appel, seuls 10 % étaient nouvellement installés.

L’option « Santé solidarité territoriale » satisfait encore moins les médecins : seuls 28 ont accepté une vacation en zone fragile – de 28 jours minimum – en échange d’une prise en charge des frais de déplacement et d’une hausse de 10 % de leurs honoraires. 12 de ces volontaires ont tenu leurs engagements.

Mais la hausse des tarifs entre aussi en ligne de compte : la consultation a gonflé de 3 % chez les généralistes et 8 % chez les pédiatres. Une augmentation bien supérieure à celle de l’inflation et donc injustifiable pour l’UFC-Que Choisir qui prévoit la création de déserts financiers. Elle réclame donc la fermeture du secteur 2 – qui autorise ces dépassements par rapport au tarif de la Sécurité sociale – et l’obligation du secteur 1 aux médecins qui s’installeraient en zones sur-dotées.

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