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QUESTION D'ACTU

Sondage Odoxa

PMA : les Français disent oui à l'ouverture pour toutes

La moitié des Français approuve l'ouverture de la PMA aux femmes célibataires et homosexuelles. Presque autant ne sont pas prêts à faire don de leurs gamètes.

PMA  : les Français disent oui à l'ouverture pour toutes MELANIE FREY/JDD/SIPA




Si l’infertilité et le recours à la procréation médicalement assistée (PMA) relèvent de la vie privée et du choix intime, ce sont toutefois les gouvernements qui ont le dernier mot. En Europe, il n’existe pas de droit commun. En Espagne ou en Belgique, les femmes célibataires et les coupes lesbiens peuvent avoir un enfant grâce à la PMA. Alors qu’en France, ces techniques sont réservées uniquement aux couples hétérosexuels. Une loi qui devrait s'assouplir. La ministre de la Famille, Laurence Rossignol, a annoncé ce lundi l’abrogation d’une circulaire visant à poursuivre les gynécologues qui conseillent aux patientes célibataires et lesbiennes d’aller à l’étranger pour effectuer une PMA.
Mais quelle est l’opinion des Européens ? Un sondage inédit mené par l’Institut Odoxa dans 5 pays européens (1) pour la clinique barcelonaise Eugin (2) révèle une forte approbation mais également des inquiétudes et réticences.


De nombreux Européens confrontés à l’infertilité

Qu’ils soient directement touchés ou non, les Européens interrogés se disent concernés par l’infertilité. Près de 7 sur 10 confient avoir été eux-mêmes confrontés ou connaître quelqu’un dans leur entourage qui a des difficultés à avoir un enfant. Reste que l’infertilité est un tabou dans nos sociétés. Plus de 70 % des Européens se disent mal informés sur la PMA. Ce sont surtout les Britanniques (79 %), les Italiens (75 %)et les Français (72%) qui s’en plaignent. Ce manque d’information serait lié au fait que la PMA est un sujet insuffisamment pris en compte par les employeurs. Le silence des Etats et des médias est également pointé du doigt par plus de 60 % des Européens.


Célibataires et homesexuelles

Trois ans après les manifestations conservatrices contre le mariage pour tous, 54 % des Français sont favorables à la PMA pour les femmes homosexuelles et 60 % pour les femmes célibataires, selon le sondage « Les Européens et l’infertilité ».

A l’échelle européenne, la PMA est également très clairement approuvée pour les femmes seules (59 %) et les couples lesbiens (57 %). Les plus favorables sont les Espagnols : 86 % sont pour l’accès de la PMA aux femmes seules et 76 % pour les femmes homosexuelles. En revanche, les Italiens sont les plus réfractaires : 60 % sont contre la PMA pour les femmes homosexuelles. « Un particularisme qui s’explique peut-être par une évolution plus lente des mentalités et de la législation nationale qui vient à peine d’adopter l’union civile homosexuelle », suppose l’institut Odoxa.


Des inquiétudes et des réticences

La grande majorité des Français et Européens interrogés estime que la PMA est un progrès pour les couples infertiles. Mais ils sont également très nombreux à soulever les écueils économiques et sociétaux qui peuvent freiner l’accès à la PMA. Ainsi, plus de 8 Français sur 10 estiment que l’accès à la PMA est plus facile à l’étranger et 6 sur 10 considèrent qu’elle est « réservée aux personnes ayant des moyens financiers élevés ».

Ce sondage met également en lumière des inquiétudes et des réserves autour de ces techniques. Plus de 60 % des Européens pensent que la PMA « pourrait conduire à une sélection des embryons contraire à l’éthique », et 40 % jugent cette pratique « contre nature ». Plus d’un tiers des Français partagent cet avis.

 

(1) Sondage réalisé auprès de 1 020 Français âgés de 18 ans et plus ainsi que 2 986 Européens (Français, Britanniques, Espagnol, Allemands et Italiens) de 18 ans et plus.

(2) La clinique Eugin, située à Barcelone, est un centre de fertilité privé qui accueille chaque année des patientes de près de 80 nationalités différentes, notamment des couples français.

Des Européens réfractaires aux dons de gamètes

Pour les 3 000 couples français infertiles en attente d’un don de sperme ou d’ovocytes, la pénurie de gamètes est un obstacle à leur projet d’enfant. Mais à en croire le sondage Odoxa, la situation ne va pas s’améliorer. Les Français sont près de 6 sur 10 à ne pas être prêts à faire un don de sperme, alors que les Espagnols sont 65 % à être prêts à le faire.

Comme les Européennes, les Françaises sont également peu enclines à faire don de leurs ovocytes (67 % ne se disent pas prêtes). Raison principale invoquée, le manque d’information. La question de l’anonymat est également mise en avant.
Les Espagnoles font figure d’exception : 58 % sont prêtes à faire ce don ou l’ont déjà fait. 


Congélation à des fins personnelles

A l’heure où les femmes donnent la priorité à leur carrière et font des enfants de plus en plus tard, le débat autour de la congélation des ovocytes à des fins non médicales est vif en Europe. Un sujet qui divise dans les mêmes proportions les Français et les Européens (51 % pour, 49 % contre). Seule l’Espagne se prononce clairement en sa faveur (77 %), et l’Italie se présente à nouveau comme le pays le plus réfractaire (38 % pour).

Chez les Européens favorables à la congélation des ovocytes pour reporter sa grossesse, plus d’un tiers y voit la possibilité pour les femmes de ne plus craindre leur horloge biologique, et autant estiment qu’il s’agit d’un progrès de la science.
Du côté des opposants, 3 sur 10 estiment que cette pratique est « contre nature ou contraire à sa religion ». Autant pensent que cela conforterait l’idée que la grossesse nuit à la carrière des femmes et que cela revient à exploiter commercialement leur détresse.

Ainsi, ils sont une majorité à penser que la prise en charge des frais liés à la congélation des ovocytes par l’employeur – proposition faite par des géants du web américain – est une mauvaise idée.

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