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QUESTION D'ACTU

Syndrome d’épuisement-déshydratation

Médicament : le mode d'emploi de l'ANSM en cas de forte chaleur

Avec les grandes chaleurs, les médicaments peuvent perdre de leur efficacité. L'ANSM rappelle les précautions d'usage.

Médicament  : le mode d'emploi de l'ANSM en cas de forte chaleur Guillaume David/Flickr




Après un mois de juin sinistre, la France se met enfin à l’heure d’été. Tout le week-end, une canicule est même prévue dans les départements du Sud. Les températures nocturnes ne passeront pas sous les 20 °C tandis que le thermomètre montera jusqu’à 38 °C en journée. Il n’en fallait pas plus pour déclencher le plan national canicule. Au-delà des mesures concernant l’hydratation, les prises de médicaments doivent parfois s’adapter, comme le rappelle l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Pourquoidocteur fait le point en trois questions.

Qui sont les personnes à risque ?

Les profils à risque face aux fortes chaleurs sont assez divers : les personnes âgées et les nourrissons sont bien entendu concernés. Mais les enfants et les personnes atteintes d’une maladie chronique qui nécessite un traitement médicamenteux doivent aussi être prudents, particulièrement en cas de dépendance physique vis-à-vis d’un tiers.

En effet, certaines molécules peuvent aggraver deux troubles liés à la chaleur : le syndrome d’épuisement-déshydratation, qui apparaît après plusieurs jours et se manifeste par des céphalées, des nausées, des vertiges ou encore une hypotension ; le coup de chaleur, qui se développe rapidement (1-6 heures) et peut s’avérer mortel sans prise en charge. Les symptômes sont une forte hyperthermie accompagnée d’hyperventilation, d’hypertension et de tachycardie, mais aussi de troubles neurologiques graves.
En cas de chaleur extrême, chaque Français est invité à s’hydrater régulièrement, s’alimenter suffisamment, mais aussi réduire son activité physique et rester au frais autant que possible. Une plateforme téléphonique est aussi mise en place, au 0 800 06 66 66 (appel gratuit depuis un poste fixe).

 

Quels médicaments sont concernés ?

L’ANSM précise d’emblée que l’arrêt du traitement n’est pas systématique. Seul le médecin traitant ou spécialiste peut juger du besoin d’adapter ou interrompre les prises. L’Agence demande aussi aux patients de ne pas prendre de comprimés sans avis d’un professionnel – médecin ou pharmacien – et d’éviter les anti-inflammatoires non-stéroïdiens et le paracétamol.

Certains médicaments sont considérés comme potentiellement dangereux en raison de leur interférence avec les mécanismes naturels d’adaptation à la chaleur. Ils agissent alors sur l’hydratation, la fonction rénale, la thermorégulation. Certains aggravent les troubles préexistants, mais d’autres induisent directement une hyperthermie.

Les traitements qui nécessitent une attention spécifique sont les diurétiques, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine, les antidépresseurs sérotoninergiques, les inhibiteurs de la pompe à proton, la digoxine, les benzodiazépines, les hypoglycémiants oraux, les sartans, les antagonistes calciques, et les bêta-bloquants. Après la canicule de 2003, une surmortalité liée aux psychotropes, surtout neuroleptiques et antidépresseurs, a été observée.

Comment les conserver ?

Les conditions de conservation sont inscrites sur l’emballage. En l’absence de mention spéciale, ils peuvent être stockés à température ambiante dans l’armoire à pharmacie. S’ils doivent être maintenus à une chaleur ne dépassant pas 25-30 degrés, un dépassement ponctuel est sans conséquence. C’est après six mois d’exposition que les molécules ne sont plus dégradées par l’organisme. Une conservation au réfrigérateur s’impose si le médicament doit être conservé entre 2 et 8 °C.

Les formes galéniques sensibles à la chaleur présentent un cas particulier. Suppositoires, ovules et crèmes peuvent perdre en qualité et leur forme s’altérer. Un simple examen visuel à l’ouverture permet de s’en assurer. Les médicaments biologiques (insuline, somatropine) sont également sensibles à la chaleur, mais doivent être conservés hors du réfrigérateur après leur ouverture. En revanche, ils ne tolèrent pas bien les températures dépassant 25 à 30 °C. Dans ces deux cas, l’ANSM recommande de demander conseil à un pharmacien.

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