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Impression jet d'encre

Antibiotiques : des tests plus rapides pour contrer la résistance des bactéries

Déterminer quel antibiotique utiliser prend du temps, et favorise l’antibiorésistance. Une nouvelle méthode plus rapide pourrait réduire ce phénomène.

Antibiotiques : des tests plus rapides pour contrer la résistance des bactéries Antibiotiques : des tests plus rapides pour contrer la résistance des bactéries




Savoir quelle bactérie infecte un patient est primordial pour lui administrer les bons antibiotiques et ne pas générer de résistance chez les bactéries. Mais les tests actuels nécessitent environ deux jours. Quarante-huit précieuses heures pendant lesquelles le patient reçoit un traitement basé sur un pari des soignants, en attendant les résultats. Ces tests indiquent de quelle(s) bactérie(s) le patient est porteur, et quels antibiotiques en viendront à bout. Ce délai pourrait être réduit grâce à un nouveau test beaucoup plus rapide proposé par le centre médical Beth Israel Deacones.

 

Un double pari risqué

Actuellement, les praticiens hospitaliers parient sur la bactérie la plus plausible en fonction des signes cliniques, et sur les antibiotiques efficaces en fonction des statistiques relevées sur les précédents patients. Ils envoient ensuite des prélèvements (sang, urine…) au laboratoire, qui indiquera les meilleures thérapies selon la ou les souches bactériennes identifiées. Dans l'intervalle, on ne peut décemment pas laisser le patient sans soin. « Les soignants doivent administrer le traitement le plus sûr, ce qui favorise l’utilisation des antibiotiques de dernier recours », explique Antoine Andremont, professeur à l'hôpital Bichat et auteur d’un livre sur l’antibiorésistance*. Ces antibiotiques sont les plus puissants sur le marché.

Le problème, c’est qu'exposer inutilement les bactéries à ces antibiotiques de dernier recours leur permet de développer au fil du temps des résistances, c’est un cercle vicieux. Si les bactéries deviennent antiobiorésistantes, «  la médecine est antibio-dépendante », selon le professeur Andremont. Les médecins n’ont pas d’alternative efficace, et la guérison d’un patient peut être mise en difficulté dans le cas d’une « superbactérie », qui résiste à tous les traitements connus. Des cas ont été répertoriés récemment aux Etats-Unis et en Italie. En jeu donc, la rapidité des tests, qui permettent d’administrer le bon antibiotique et de réserver les plus forts aux cas difficiles.

 

Une méthode plus rapide

La méthode développée par le Beth Israel Deaconess Medical Center (BIDMC) repose sur l'impression jet d’encre. Des petites gouttelettes de composés anti-microbiens sont imprimées, avec des tailles variant de 1 à 1 million. Cela permet de tester des doses différentes très rapidement. Cette technique, dite de « distribution numérique », est aussi efficace que les tests de référence, mais plus rapide. « Le temps entre le début du traitement empirique et le début du traitement réalisé est ce que nous appelons dans mon laboratoire l'écart de test antimicrobien, a déclaré James Kirby, MD, directeur du laboratoire de microbiologie clinique au BIDMC. Il pourrait être réduit grâce à ce test, ce qui représente de meilleures chances de guérison pour les malades ».

« D’autres recherches sont en cours pour des tests par détection moléculaire de gènes, résonance magnétique ou encore spectrométrie », ajoute le professeur Andremont. Autant de techniques prometteuses qui pourraient réconcilier les industriels avec les antibiotiques. En effet, les recherches se concentrent actuellement sur ces tests, au dépend parfois des travaux sur les antibiotiques eux-mêmes.

 

 

*"Antibiotiques, le naufrage, la santé en danger", Editions Bayard

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