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QUESTION D'ACTU

Perturbateurs endocriniens

Pollution intérieure : 90 % des poussières contaminées

La quasi totalité des poussières domestiques est contaminée par des produits chimiques néfastes pour la santé. Phtalates, phénols et retardateurs de flamme sont très présents.

Pollution intérieure : 90 % des poussières contaminées Les ustensiles en téflon participent à la pollution intérieure (Denisfilm/epictura)




Les domiciles sont presque aussi pollués que nos rues. Si ce n’est plus. Dans la plupart des poussières domestiques, on trouve plus de 10 produits chimiques néfastes pour la santé. C’est ce que révèle une étude de l’université de Washington (Etats-Unis), parue dans Environmental Science & Technology. Un résultat d’autant plus alarmant que, chaque année, la pollution intérieure coûte 19 milliards d’euros à la France.

Phénols, phtalates…

Au vu des échantillons récoltés par les chercheurs, l’inquiétude est justifiée. Récupérés sur le sol et l’ameublement, ils sont surchargés en polluants. Ce sont les phtalates qui s’accumulent le plus dans les poussières domestiques, avec 7,8 nanogrammes par gramme de poussière. Le DEHP, une forme de phtalate connue pour être un perturbateur endocrinien, arrive en tête des concentrations les plus élevées. Au total, quatre dérivés de ce plastifiant ont été détectés. Tous perturbent la régulation des hormones. Certains ont même un impact sur la santé respiratoire des enfants.

Outre ces produits, largement utilisés dans les produits cosmétiques ou les emballages alimentaires, les chercheurs ont repéré plusieurs phénols. Que ce soit en termes de présence ou de concentration, ils arrivent en deuxième position de la sinistre liste dressée par l’étude. Retardateurs de flamme, ustensiles de cuisine anti-adhésifs… Le recours à ces composants est large.

« Les produits chimiques néfastes sont utilisés dans les produits de la vie courante et dans la construction, ce qui conduit à une contamination généralisée de nos domiciles », résume Veena Singla, co-auteur de l’étude. Elle appelle à ce qu’ils soient remplacés par des alternatives plus sûres. Y parvenir est loin d’être gagné : à ce jour, les substituts sont aussi dangereux que leurs prédécesseurs, comme le montre l’exemple du bisphénol S.

Les enfants à risque

Qui plus est, la tâche risque d’être titanesque. Au total, 45 produits chimiques différents persistent dans les poussières domestiques. Ils émanent des sols en vinyle, des produits d’hygiène du corps ou de la maison, ou encore des meubles et de la construction. Et 90 % des échantillons sont contaminés par 10 polluants ou plus. S'en débarrasser semble donc difficile.

« Les habitants d’un foyer, particulièrement les enfants, sont exposés à plusieurs produits chimiques dans les poussières sur une base quotidienne », résume Ami Zota, qui signe cette publication. En effet, les plus jeunes sont particulièrement à risque en raison de leur proximité avec le sol. En plus de jouer à quatre pattes, ils portent régulièrement des objets poussiéreux à leur bouche, multipliant les sources de contamination. Les chercheurs recommandent un lavage régulier des mains, l’utilisation d’un filtre à air et un recours aussi réduit que possible aux polluants intérieurs.

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