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QUESTION D'ACTU

Edition spéciale du Lancet

Cancer : les femmes victimes de fortes inégalités d'accès aux soins

Le cancer progresse dans le monde. Dans les pays à faibles et moyens revenus, la mortalité explose. Les femmes sont durement touchées et n'accèdent pas aux traitements.

Cancer : les femmes victimes de fortes inégalités d'accès aux soins imagepointfr/epictura




Alimentation, activité physique, transports… Le mode de vie occidental se répand dans le monde. Mais ce modèle n’a pas que du bon : les aliments préparés, le surpoids, la sédentarité et la pollution aérienne sont autant de facteurs de risque de cancer. Peu à peu, il remplace les maladies transmissibles. Dans les pays à faibles et moyens revenus, la crise enfle d’autant plus que l’accès aux méthodes de dépistage et de diagnostic manque. Une population en paie le prix, les femmes. Une édition spéciale du Lancet dénonce l’explosion des décès par cancers du sein et du col de l’utérus, à l’occasion de Congrès mondial contre le cancer. Il se tient à Paris du 31 octobre au 3 novembre.

Le manque de matériel

Le nombre de cancers du sein diagnostiqués risque de doubler d’ici 2030. A cet horizon, 3,2 millions de cas seront repérés chaque année. Une perspective bien sombre contre laquelle il est possible de lutter. Car la majeure partie de cette progression survient dans les pays aux revenus faibles ou modérés. Pire : la mortalité y est la plus élevée. 800 000 femmes en décèdent chaque année. Deux tiers des cancers du sein mortels et 90 % des cancers du col de l’utérus fatals surviennent dans ces zones.

Preuve de ces inégalités socio-économiques : la survie à 5 ans varie fortement selon les Etats. En France et dans 33 autres pays développés, elle excède les 80 %. Mais en Afrique du Sud ou en Mongolie, elle peine à atteindre 50 %. Au sein même de l’Europe, les inégalités persistent. Les Pays Baltes paient le prix fort de leur retard économique.

Les pays à revenus faibles ou modérés sont touchés par les cancers dans une mesure comparable à leurs pairs plus riches. La prise en charge est en revanche bien moins bonne. Parmi les femmes qui ont besoin d’une mammographie ou d’une radiothérapie, 70 % ne peuvent pas en bénéficier. Le problème réside bien dans l’infrastructure : elle est tout simplement absente dans la plupart des cas.

Développer la prévention

« Il existe une idée reçue généralisée qui veut que les cancers du sein et du col de l’utérus sont trop chers et difficiles à prévenir ou traiter, particulièrement dans les pays aux faibles ressources où le poids de ces maladies est le plus élevé », déplore le Pr Ophira Ginsbourg, de l’université de Toronto (Canada). Une idée répandue mais erronée. A raison de 1,72 dollar par personne, des mesures efficaces et peu coûteuses peuvent être développées. Parmi elles, les approches préventives qui consistent à favoriser une bonne hygiène de vie, un dépistage approprié et une bonne offre de diagnostic. En effet, des mammographies régulières pourraient réduire de 30 % le risque de cancer avancé.

Le Lancet prend bien position en faveur de la prévention : les auteurs de plusieurs articles militent en faveur de la vaccination contre les papillomavirus, afin de limiter les lésions précancéreuses du col de l’utérus. D’ici 2030, 7 jeunes filles sur 10 doivent être vaccinées. Cela éviterait 600 000 cancers. Là encore, l’approche est peu coûteuse et évite des dépenses de santé lourdes.

Mais le problème féminin n’est pas seulement structurel, il est aussi culturel. Pour parvenir à cet ensemble d’évolution, un travail de fond sera nécessaire. Lutte contre la pauvreté, égalité entre les femmes et les hommes, évolution des pratiques socio-culturelles : voilà les éléments qui doivent évoluer afin de garantir un accès égalitaire aux soins.

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