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QUESTION D'ACTU

Avec une neuroprothèse

Un implant cérébral pour faire remarcher des singes paralysés

Une neuroprothèse a permis à des singes de retrouver le contrôle d’un membre paralysé suite à une lésion de la moelle épinière. 

Un implant cérébral pour faire remarcher des singes paralysés Inserm




Des macaques ont retrouvé le contrôle d’un membre inférieur paralysé suite à une lésion de la moelle épinière. Cette avancée a été rendue possible grâce à un système agissant comme un pont sans fil entre le cerveau, lieu de genèse des actions volontaires, et les centres de la marche situés dans la moelle épinière, court-circuitant ainsi la lésion. Dans un communiqué, l'Inserm détaille cette prouesse qui a permis au singe de remarcher dans la revue Nature publiée ce 9 novembre.

La dispositif est le suivant : une « neuroprothèse » enregistre l’activité cérébrale liée à l’intention de marche, la décode, et transmet cette information à la moelle épinière sous la lésion. Cette transmission est assurée par des électrodes qui stimulent les réseaux nerveux activant les muscles des jambes pendant la locomotion naturelle. Ainsi, seuls les mouvements souhaités par le singe sont produits. Et l'impossible ce produit enfin. 

De nombreux challenges restent à relever 

« C’est la première fois qu’une neuroprothèse restaure la marche chez le primate », a déclaré Grégoire Courtine, professeur à l’École Polytechnique de Lausanne (EPFL), qui conduit le consortium international (1) à l'origine de la prouesse. « Les deux singes ont été capables de remarcher immédiatement après la mise en fonction de la neuroprothèse. Aucun entrainement n'a été nécessaire », poursuit Erwan Bézard, qui a supervisé les expériences sur le primate. « Il faut toutefois conserver à l’esprit les nombreux challenges qu'il reste à relever. Même si les essais cliniques débutent, cela prendra quelques années avant que de telles approches soient disponibles en clinique pour l'Homme », tempère-t-il.

Et c'est le Pr Jocelyne Bloch, neurochirurgienne, du centre hospitalier universitaire de Lausanne (CHUV) qui conduit maintenant l’essai clinique qui permettra d’évaluer, chez l’Homme, le potentiel thérapeutique de cette technologie. Il permettrait à des patients avec des lésions incomplètes de la moelle épinière de remarcher. Les attentes pour les patients sont énormes. 

Source : Inserm

(1) Cette neuroprothèse a été développée par un consortium international mené par l’École Polytechnique de Lausanne (EPFL) au sein duquel l’Institut des maladies neurodégénératives (CNRS/Université de Bordeaux) sous la direction d'Erwan Bezard, directeur de recherche Inserm a mené la validation expérimentale chez l'animal.

Quand les algorithmes et le sans fil entrent en jeu

L’interface est composée d’un implant cérébral, d’un système d’enregistrement, d’un ordinateur, d’un stimulateur implantable et d’un implant spinal. L’implant cérébral est une puce comparable à celles déjà utilisées chez l’Homme pour des recherches sur les interfaces cerveau-ordinateur, et placée chirurgicalement sur le cortex moteur.

Développé à l’Université Brown en collaboration avec les Drs Borton et Nurmikko, le système d’enregistrement est connecté à l’implant cérébral pour enregistrer l‘activité électrique et relayer celle-ci en temps réel et sans fil à un ordinateur. L’ordinateur décode l’activité électrique cérébrale, grâce à des algorithmes spécifiquement développés pour détecter le souhait du singe d’effectuer tel ou tel mouvement en temps réel. Cette « intention » de se mouvoir est transformée en protocole de stimulation de la moelle épinière qui est transmis, là encore sans fil, au stimulateur spinal implantable.

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