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Psilocybine

Cancer : la dépression calmée par les champignons hallucinogènes

Les patients atteints de cancer souffrant d'anxiété et dépression ont vu leur moral s'améliorer après une prise de psilocybine, une molécule hallucinogène. 

Cancer : la dépression calmée par les champignons hallucinogènes Dr. Hans-Günter Wagner/Flickr




Un champignon hallucinogène et tous les soucis s’envolent. Grâce à une seule prise de psilocybine, la molécule hallucinogène contenue dans les célèbres champignons, l’anxiété et la dépression des patients atteints de cancer avancé ont été soulagé pendant 6 mois, rapportent des chercheurs du Centre médical New York Langone et de John Hopkins (Etats-Unis).

« Etre face à un cancer qui met votre vie en danger peut être dévastateur sur le plan psychologique, provoquant de l’anxiété et une dépression, souligne Roland Griffiths, professeur de biologie comportementale et neuroscience à l’école de médecine de John Hopkins. Les patients souffrant de cette angoisse existentielle se sentent désespérés et s’inquiètent du sens de la vie et ce qui se passe après la mort ».

De synthèse (LSD) ou naturelles (champignon), les effets psychotropes de ces drogues sont évalués depuis les années 1950, et leurs bienfaits sur la dépression reconnus. Mais leur utilisation récréative, notamment aux Etats-Unis, a mis un frein à ces travaux. Ce n’est qu’une depuis une quinzaine d’années que la recherche en psychiatrie se tourne à nouveau vers ces substances psychédéliques.


Une amélioration de la détresse psychologique

Pour mener leurs travaux, présentés dans le Journal of Psychopharmacology, les chercheurs ont opté pour un essai clinique en double aveugle. Quelque 80 patients atteints d’un cancer au stade métastatique, ou victime d’une rechute, ont accepté d’y participer. La moitié d’entre eux ont reçu une seule dose de 0,3 milligramme par kilogramme de psilocybine, tandis que l’autre moitié a avalé un placebo vitaminique connu pour provoquer des sensations semblable aux molécules hallucinogènes. Ni les volontaires, ni les médecins ne savaient qui recevaient le médicament ou le placebo. Au bout de 7 semaines, les participants ont ensuite changé de groupe.

Au bout de 6 mois, les résultats obtenus avec le traitement sont très encourageants. Plus de 80 % des patients ayant reçu la psilocybine rapportent se sentir beaucoup mieux. L’anxiété et la dépression ne sont que des mauvais souvenirs. Dans l’essai mené à John Hopkins, la seconde prescription de psilocybine était plus élevée. Une dose plus forte qui a induit des nausées, une paranoïa, des maux de tête ou une hausse de pression artérielle. Des effets indésirables non observé avec les faibles doses utilisées dans l’essai du NYU Langone.


Un traitement au cas par cas

« Nos résultats représentent la preuve la plus solide à ce jour des bienfaits cliniques de la psilocybine, avec la capacité de transformer les soins apportés aux patients atteints de cancer et souffrant de détresse psychologique », assure Stephen Ross, le responsable des ces travaux et directeur du service de toxicomanie au département de psychiatrie de l’université de médecine de New York (NYU Langone).

Les auteurs relèvent que ce traitement pourrait également être efficace chez les patients souffrant de dépression mais non atteints de cancer. Toutefois, « la psilocybine pourrait ne pas fonctionner chez tout le monde et certains groupe de patients, tels que les schizophrènes et les adolescents, ne devraient pas être traités avec », précise Anthony Bossis, professeur de psychiatrie à NYU Langone, ajoutant qu’il ne faut pas tenter de se soigner seul avec cette molécule sans l’accompagnement d’un médecin spécialisée.

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