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Asthme

Pollution : augmentation des visites aux urgences pédiatriques

2 045 patients ont consulté aux urgences pédiatriques de l’AP-HP pour pathologies respiratoires pendant le dernier pic de pollution, contre 1 516 pour la même période, en 2015.

Pollution : augmentation des visites aux urgences pédiatriques ilona75/epictura




Les pics de pollution aux particules fines sont la plaie des grandes villes. Face à cette situation qui inquiète médecins et patients, des équipes de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) mènent depuis plusieurs années des travaux pour mieux connaître les conséquences sanitaires de la pollution. 

Dans un communiqué publié il y a quelques jours, l'institution francilienne cite notamment l’étude Pollux, menée par des équipes dirigées par le Dr Chappuy, pédiatre urgentiste à l’hôpital Armand-Trousseau (Paris), et par le Pr Jean-Marc Treluyer, de l’Unité de recherche clinique Necker-Cochin. Cette recherche consiste à analyser la relation entre la pollution de l’air extérieur et la survenue de crises d’asthme chez l’enfant ayant consulté aux urgences. Et les résultats rapportés sont accablants.

47 000 diagnostics d'asthme en 5 ans 

De mars 2010 à septembre 2015, sur les près de 1,3 million de patients (âgés de 0 à 18 ans) reçus aux urgences pédiatriques d'Ile-de-France, plus de 47 000 ont consulté pour des problèmes d'asthme. Mais l’équipe a plus particulièrement étudié les corrélations entre chaque polluant (NO2, O3, particules fines PM10 et ultra fines PM2.5) et les « exacerbations » d’asthme. 

Elle conclut que les particules ultra-fines (PM2.5) sont associées, de manière indépendante par rapport aux autres variables environnementales (1), aux passages pour asthme aux urgences. Cette étude montre ainsi une augmentation « potentielle » de 50 % des diagnostics d’asthme entre 0 et 25 microgrammes/m3 de particules ultrafines PM2.5 dans l’air, avec un effet plateau au-delà.

 

Une morbidité importante attendue 

L’équipe a aussi étudié si le nombre de consultations pour asthme chez l’enfant à l’AP-HP durant le pic de pollution qui a sévi durant 10 jours à Paris, et comparé les données à celles recueillies sur la même période ces cinq dernières années (2). 

Les chercheurs écrivent « avec prudence » avoir observé une augmentation « modérée » des pathologies respiratoires pédiatriques. Ces données sont en effet difficiles à interpréter pour deux raisons : la présence concomitante de virus respiratoires (bronchiolite) et l’« effet plateau » retrouvé dans l'étude Pollux. 1 516 patients ont consulté aux urgences pédiatriques de l’AP-HP pour pathologies respiratoires entre le 30 novembre et le 7 décembre 2015 contre 2 045 pour la même période, en 2016.

Contacté récemment par Pourquoidocteur, le Pr Bruno Housset, chef du service de pneumologie à l'hôpital de Créteil (Val-de-Marne), se projetait, lui, plus loin. Et ses prévisions sont inquiétantes. « Ce pic de pollution va être à l'origine d'une morbidité importante. Avec une augmentation du nombre de décès. Il n'y a aucun doute », concluait-il.

(1) La pollution, les concentrations en pollen dans l’air, la circulation de virus respiratoires, les conditions météorologiques.

(2) L’analyse de ces données a été possible avec l’aide de d-sisif, Groupement de coopération sanitaire pour le développement des systèmes d'information partagés en santé en Ile-de-France.

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