Rillettes pur porc, pâtés landais au piment d'Espelette, rillettes d'oie, rillettes de canard, pâtés recette landaise, grattons bordelais et grattons au foie de canard, ces sept spécialités de l’entreprise girondine Charcuterie bordelaise sont retirés de la vente par précaution, après qu’une contamination à la bactérie listeria monocytogenes a été décelée dans les deux premiers. 

Le charcutier applique donc le principe de précaution, « sous la pression des services vétérinaires », précise-t-il dans un communiqué. Il conteste néanmoins l’ampleur de la mesure de retrait de produits. Les rillettes de porc incriminées étaient destinées à une commercialisation à l’étranger, et une première procédure proposée pour le rappel sélectif du pâté au piment d’Espelette avait été validée par les services vétérinaires. Les autres produits auraient alors pu être laissés disponibles à la vente dans les magasins français : d’après la société, l’ensemble des analyses aurait en effet montré que les autres produits étaient « indemnes de listeria ».

Danger pour les femmes enceintes

La contamination humaine par cette bactérie passe notamment par la charcuterie et le fromage au lait cru. Elle n’est pas anodine. Elle se traduit, dans un premier temps, par une fièvre qui peut s’accompagner de maux de tête. Les personnes qui ressentiraient des symptômes dans les huit semaines suivant la consommation de l’un des produits incriminés sont invités à consulter un médecin, en précisant une potentielle infection par listeria.

Les femmes enceintes sont particulièrement exposées : la listeriose, maladie causée par la bactérie, peut entrainer des avortements spontanés ou des accouchements prématurés, ou des problèmes respiratoires chez le nouveau né. Les personnes immunodéprimées sont, elles aussi, susceptibles d’être plus fortement touchées.

Un air de déjà-vu

Ce n’est pas la première fois que cette entreprise est touchée par une contamination. En décembre 2015, la même bactérie avait entraîné le rappel de 16 produits des mêmes gammes. Un lot avait cependant été renvoyé à la vente. « Une erreur humaine », s’était alors défendu Arnaud Chedhomme, le PDG de Charcuterie bordelaise. Une erreur qui lui avait néanmoins coûté un an de prison avec sursis. Aucun consommateur n’avait été contaminé.

Cette nouvelle affaire menace le groupe, qui emploie une cinquantaine de personnes, selon Arnaud Chedhomme, Il s'est déclaré « très inquiet pour l'avenir » de ses salariés et de son entreprise, qui avait subi des pertes importantes suite à cette première affaire.

Une ligne téléphonique a été ouverte par la société. Pour tout renseignement, les consommateurs peuvent appeler au 05 56 85 87 11. Dès ce jeudi, aucun produit suspect de la marque ne devrait plus être disponible à la vente dans les enseignes de moyenne et de grande distribution.