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Étude canadienne

Boissons sucrées : un impact économique et sanitaire colossal

L’université de Waterloo a évalué l’impact social des boissons sucrées sur les Canadiens. Pour les 25 années à venir, elles pourraient causer 63 000 décès et coûter 35 milliards d’euros.

Boissons sucrées : un impact économique et sanitaire colossal focuspocusltd/Epictura




Un peu cher pour du soda. Les Canadiens consomment en moyenne 444 mL de boissons sucrées par jour et par habitant, ce qui représente, en un an, l’équivalent d’une baignoire (162 litres) ! La consommation est encore plus élevée chez les jeunes, qui en ingurgitent en moyenne 578 mL quotidiennement, soit 16 cuillères à café de sucre raffiné. Un apport massif, pointé du doigt pour son impact sur des maladies chroniques.

La consommation de boissons sucrées serait en effet liée pour les 25 prochaines années à plus de 3 millions de cas d’obésité, à près d’un million de cas de diabète de type 2, à 300 000 cas de cardiopathie ischémique, à 100 000 cas de cancer et à près de 40 000 accidents vasculaires cérébraux (AVC). C’est l’évaluation faite par des chercheurs de l’université de Waterloo (Canada).

« La consommation excessive de sucre est directement liée au surpoids, qui augmente le risque d'au moins 11 différents cancers », explique Robert Nuttall, membre de la Société canadienne de lutte contre le cancer. L’évaluation est parlante : cet excès pourrait être lié à 63 000 décès, et coûter 35 milliards d’euros (50 milliards de dollars canadiens) au contribuable.

Une consommation en forte hausse depuis 15 ans

Et la tendance ne semble pas près de s’inverser. Entre 2001 et 2015, la vente de cafés et de thés sucrés, d’eaux aromatisées, de yaourts à boire et de sodas a fortement augmenté. C’est du côté des boissons énergisantes que le chiffre est le plus frappant : les ventes ont été multipliées par six !

Un apport liquide auquel s’ajoute le sucre contenu dans les aliments. Une étude publiée en janvier avait montré, chez les Canadiens, que la grande majorité des plats cuisinés contenaient des sucres ajoutés, sans qu’aucun avertissement ne figure sur les emballages.

Les politiques de régulation tardent à se mettre en place

Taxes, aménagements des rayons de supermarchés, dissuasion… Plusieurs pistes sont étudiées par les pouvoirs publics pour enrayer l’inexorable hausse de la consommation, suivant les mêmes recettes que la lutte anti-tabac.

La situation ne préoccupe pas que les Canadiens. Aux États-Unis, Praxis Project, une association américaine à but non lucratif, a récemment déposé une plainte contre Coca-Cola et l’American beverage association pour avoir menti sur la toxicité des boissons sucrées. L’Organisation mondiale de la santé a, quant à elle, interdit leur vente dans ses locaux, et leur distribution lors de ses réunions.

En France, un arrêté publié il y a deux semaines au Journal officiel a, de son côté, interdit les fontaines à soda en libre service dans les enseignes de restauration. La chasse au sucres inutiles est lancée, et le mouvement semble prendre de l’ampleur.

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