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Enfant de 13 ans

Drépanocytose : une thérapie génique menée avec succès

Un adolescent atteint de drépanocytose sévère a été traité avec succès par thérapie génique. Quinze mois après, il a pu retourner à l’école.

Drépanocytose : une thérapie génique menée avec succès Guilhem Vellut/Flickr




La maladie génétique la plus répandue a peut-être trouvé un traitement. Ce 2 mars, le New England Journal of Medicine se fait l’écho d’une étude porteuse d’espoir. Un jeune patient atteint de drépanocytose a bénéficié d’une thérapie génique. Plus d’un an après, il est sorti de l’hôpital et n’a plus besoin de prendre des médicaments.

C’est un établissement habitué des maladies graves de l’enfant qui signe cette étude : l’hôpital Necker-Enfants Malades (Assistance Publique - Hôpitaux de Paris). L’essai clinique mené dans ses murs a porté sur un patient de 13 ans atteint d’une forme sévère de drépanocytose. D’abord traité par hydroxyurée, il a ensuite bénéficié de transfusions sanguines – méthode la plus efficace de limiter les complications de la pathologie (voir encadré).

Une thérapie en trois phases

En octobre 2014, l’adolescent a testé une approche novatrice : la thérapie génique. Les scientifiques français ont d’abord prélevé un certain type de cellules souches dans sa moelle osseuse. Les cellules souches hématopoïétiques sont chargées, entre autres choses, de produire l’hémoglobine et les globules rouges – malformés en cas de drépanocytose.

En laboratoire, les chercheurs se sont ensuite attelés à corriger les défauts génétiques des cellules. Cela passe par l’introduction d’un vecteur dit lentiviral, capable de provoquer des modifications de l’ADN. Ici, le gène ciblé code la bêta-globine, un acide aminé qui compose l’hémoglobine.

La dernière phase de la thérapie consiste à réinjecter les cellules traitées par voie veineuse. Pendant plusieurs mois, le jeune volontaire a été suivi afin d’observer l’impact de cette approche, mais aussi les éventuelles complications.

L’espoir est permis

15 mois après la dernière injection, le bilan est nettement positif. L’adolescent n’a plus besoin de médicaments ou de transfusions, il ne souffre plus de crises vaso-occlusives. Il a également pu reprendre son activité physique et retourner à l’école. « Nous notons aussi que l’expression de la protéine thérapeutique provenant du vecteur, hautement inhibitrice de la falciformation pathologique, est remarquablement élevée et efficace », explique le Pr Philippe Leboulch, co-auteur de l’étude. Ainsi, les globules rouges ne prennent plus la forme de faucille typique de la maladie.

Ces résultats poussent l’équipe de recherche à se projeter plus loin encore. Le Pr Marina Cavazzana, qui a coordonné les travaux, espère pouvoir étendre les essais cliniques à d’autres établissements. Et pour cause : seuls 18 % des malades ont un donneur de sang compatible.

 

La maladie génétique la plus courante

La drépanocytose est une maladie génétique courante. La mutation à l’origine de la pathologie est portée par 50 millions de personnes. Ce qui en fait l’hémoglobinopathie la plus fréquente dans le monde. En France, une naissance sur 3 000 est touchée par la drépanocytose.

En conséquence de la mutation génétique, les globules rouges des patients sont déformés, et prennent la forme d’une faucille. L’hémoglobine est également anormale. Or, elle est essentielle pour transporter l’oxygène aux organes. Les symptômes sont donc des lésions au niveau des organes vitaux, une sensibilité accrue aux infections, une surcharge en fer ainsi que des troubles endocriniens. Actuellement, le traitement le plus répandu consiste à réaliser des transfusions de sang en bon état.

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