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Angiostrongylus cantonensis

Hawaï : un parasite à l’origine de 6 méningites sévères

Sur l’archipel d’Hawaï, un ver inquiète les autorités sanitaires. En 3 mois, il a provoqué 6 méningites graves après avoir colonnisé le cerveau de ses victimes.

Hawaï : un parasite à l’origine de 6 méningites sévères La baie de Kapalua, sur l'île Maui - Hawaï (Praveen/Flickr)




Ses plages de sable fin bordées de palmier. Ses eaux turquoise et poissonneuses. Dans l’imaginaire collectif, Hawaï est le paradis des surfeurs. Mais l’île américaine possède aussi un aspect sombre. L’Etat fait face à une flambée de méningites. Leur cause ? Un parasite hébergé par le rat qui prend un malin plaisir à élire domicile dans le cerveau de ses hôtes humains. Il était jusqu’ici rare mais les autorités sanitaires alertent sur la forte hausse de contaminations.

Une progression inquiétante

L’alarme vient de l’île de Maui, où six cas de méningo-encéphalite éosinophilique ont été signalés. C’est un ver rond nommé Angiostrongylus cantonensis qui provoque la maladie. Il se loge habituellement chez le rat, qui rejette dans ses excréments, les larves du parasite. Existe alors un risque de contagion d’autres espèces – les limaces par exemple – mais aussi de l’être humain par le biais de fruits et légumes crus, lorsque ceux-ci ne sont pas lavés.

Jusqu’ici, seuls deux cas avaient été signalés sur l’île de Maui. Mais d’après les autorités sanitaires, le parasite a été repéré chez des limaces et des escargots sur de nombreuses îles de l’archipel. En général, 10 cas d’infection surviennent chaque année. Si cette flambée inquiète, c’est aussi parce qu’elle risque de se reproduire. En effet, une espèce de limace invasive prend de l’ampleur à Hawaï. Or, 80 % de ses membres sont porteurs du ver rond.

Des symptômes sévères

Le climat pourrait aussi aider à propager le ver. D’après une étude réalisée par les Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), des cas ont été signalés dans l’Oklahoma, un Etat a priori peu favorable au développement parasite. La France n’est guère épargnée : en 2017, les médecins du CH de Basse-Terre (Guadeloupe) ont signalé un premier cas de méningite causée par Angiostrongylus cantonensis.

La plupart du temps, aucun symptôme n’accompagne l’infection et les patients guérissent sans séquelle. Mais il arrive que le parasite migre vers le cerveau et le système nerveux. La méningite se déclare alors, provoquant des maux de tête intenses, des tremblements, un engourdissement, et de la fièvre. Dans certains cas, l’infection est mortelle.

Un traitement difficile

Ces douleurs ne sont pas dues au hasard : elles ont tendance à suivre la progression du ver dans le cerveau. « C’est comparable au fait d’avoir une balle qui bouge lentement dans le cerveau, sans raison pour qu’elle bouge dans telle ou telle zone du cerveau », résume Sarah Park, épidémiologiste de l’Etat de Hawaii, interrogée par l’Associated Press.

Face à ces souffrances, peu de solutions hormis un traitement symptomatique. Les spécialistes craignent qu’en tuant le parasite, la situation ne se dégrade. « Un médicament antiparasitaire pourrait tuer le ver ; mais le problème réside dans le fait que les organismes mourants peuvent créer une réponse inflammatoire très sévère et aggraver l’état du patient », a expliqué le Dr Constantine Tsigrelis, infectiologue aux hôpitaux universitaires de Cleveland (Etats-Unis).

Ne reste donc qu’une solution : éviter la contagion. Cette fois, le remède est simple. Il suffit de nettoyer correctement tous les produits frais, peu importe leurs origines. Car les limaces, on le sait, ont la fâcheuse habitude de s’inviter partout.

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