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QUESTION D'ACTU

Rapport de l'OMS

Deux milliards de personnes boivent de l'eau souillée par des matières fécales

Cette consommation d'eau contaminée serait responsable de la mort de 500 000 personnes dans le monde chaque année. Seul un accès pérénne à l'eau potable pourrait éviter ces décès.   

Deux milliards de personnes boivent de l'eau souillée par des matières fécales Oxfam International/Flickr




Une petite soif ? Que ce soit au robinet ou à la bouteille, s’hydrater relève plus du réflexe que de la réflexion en France. Ce constat est loin d’être partagé dans le monde. Deux milliards de personnes boivent à une source d’eau contaminée par des matières fécales, rappelle l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ce 13 avril. Les efforts restent insuffisants pour mettre fin à ce désastre sanitaire.

Choléra, dysenterie, typhoïde… Les maladies provoquées par l’absorption d’une eau souillée sont nombreuses. Elles s’avèrent parfois mortelles. « Les eaux de boisson contaminées sont à l’origine de plus de 500 000 décès par diarrhée chaque année », chiffre le Dr Maria Neira, directrice du département Santé publique et environnemental à l’OMS. S’y ajoute un large éventail de maladies tropicales négligées, comme les vers intestinaux.

114 milliards de dollars nécessaires

Une seule solution peut mettre fin aux contaminations dues aux eaux souillées par les excréments : investir dans un réseau digne de ce nom. Selon la Banque Mondiale, il faudrait injecter 114 milliards de dollars par an – sans compter les frais de maintenance – pour assurer un accès universel à une eau potable. La somme est astronomique, mais pas hors de portée, à en croire le président du programme « Eau » des Nations Unies (UN-Water). « Nous avons la capacité de résoudre ce défi », martèle Guy Ryder. Ce n’est pas l’avis de tous, puisque 80 % des pays concernés affirment que leurs investissements sont insuffisants.

A l’échelle des pays, la situation semble donc compliquée, malgré une légère évolution des budgets. A l’échelle individuelle, par contre, le combat semble plus avancé. En Inde, par exemple, l’Unicef a lancé une campagne pour sensibiliser la population aux risques d’une défécation en plein air. La vidéo – sur une musique électro d’un goût passable mais amusante – invite donc les Indiens à se rendre aux toilettes.

Les initiatives privées

Traiter le problème à la source, c’est bien. Assurer un accès pérenne à une eau potable, c’est mieux. L’homme le plus riche du monde, Bill Gates, a repris ce combat à son compte. L’ancien patron de Microsoft a financé le développement de l’Omniprocessor, une machine censée transformer les excréments humains… en eau. Pas ragoûtant, certes, mais efficace au vu de sa vidéo de présentation.

« J’ai regardé des piles d’excréments acheminées vers une grande cuve, raconte-t-il. Quelques minutes plus tard, j’ai pu goûter au résultat ». Si le spectateur retiendra un haut le cœur, le milliardaire semble apprécier l’expérience. L’appareil a, en plus, le bénéfice de générer de l’électricité. Un plus pour les pays défavorisés.


Au-delà de ces tentatives, qui restent à un stade expérimental, d’autres associations s’activent pour assurer un accès local. C’est le cas du Rotary, qui a lancé un programme pilote dans les écoles de 5 pays (Belize, Guatemala, Honduras, Inde, Kenya) afin de développer des sources d’eau propre durables. L’initiative a permis l’accès à une eau potable à 23 millions de personnes.

L’Initiative pour l’alimentation en eau et l’assainissement en milieu rural (RWSSI) – affiliée à la Banque africaine de développement – aide au financement des programmes liés à l’accès à une eau potable. L’objectif est clair : atteindre les Objectifs du développement durable fixés par l’OMS. Reste à convaincre les décideurs politiques pour accélérer le mouvement.

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