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Groupe Action Coeur

Maladies cardiovasculaires : quand la prévention bénéficie à la recherche

Chercheurs et médecins se sont associés pour fonder un groupe de recherche académique financé en partie par des actions de prévention.

Maladies cardiovasculaires : quand la prévention bénéficie à la recherche CITAlliance/Epictura




Ce jeudi 1er juin, des scientifiques venus des quatre coins de la France se sont retrouvés à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière. Médecins ou chercheurs, tous travaillent dans le milieu de la cardiologie et tous sont membres d'Action Cœur, un collectif créé par le Pr Gilles Montalescot, chef du département de cardiologie médicale à la Pitié-Salpêtrière.

Prévention et recherche clinique sont les deux axes de cette association qui rassemble aujourd’hui plus de 150 groupes en France, mais aussi en Europe. Les maladies cardiovasculaires sont devenues dans les pays industrialisés la première cause de mortalité. En France, elles pèsent 13 milliards d’euros dans les comptes de l’Assurance maladie. Et les récentes projections ne sont pas optimistes.

Hypertension, arythmie, insuffisance cardiaque mais aussi infarctus ou accident vasculaire cérébral : pour tenter de limiter ces pathologies, la prévention est primordiale. Ce sera sans doute un axe fort du nouveau quinquennat ; fraîchement nommée au ministère de la Santé, Agnès Buzyn a d’ores et déjà confirmé que ce serait une priorité de son mandat.

A la rencontre des salariés

Les membres d’Action Cœur n’ont pas attendu les bonnes volontés politiques. Depuis plusieurs années, les médecins proposent bénévolement des actions de prévention dite primaire, c’est à dire destinée aux personnes qui ne souffrent pour l’instant d’aucun problème. Et, démarche originale, Action Cœur intervient en entreprise. « Dans des sociétés très différentes, du tertiaire au bâtiment, mais où le risque est élevé », précise Gilles Montalescot.

Et si la mortalité cardiovasculaire est importante – les AVC sont la première cause de mortalité chez les femmes – le risque n’est pas bien estimé par la population. « Parfois nous sommes confrontés à une absence totale de connaissance », reconnaît le médecin. Outre les recommandations et conseils pratiques pour améliorer son hygiène de vie, les médecins proposent aussi une « éducation aux symptômes ». « Bien souvent quand un patient est victime d’un infarctus ou d’un AVC, il y a eu des signes avant-coureurs, mais faute de savoir les repérer, les personnes ne consultent pas et n’en parlent même pas à leurs proches », déplore le Pr Montalescot.

Les médecins offrent également une formation aux gestes de premiers secours et à l’utilisation des défibrillateurs. « Quand il y en a dans l’entreprise, les salariés ne savent pas où ils se trouvent, ne savent pas les utiliser, voire ont peur de s’en servir », raconte le médecin. Et pourtant, ces dispositifs permettent de sauver des vies.

Ces interventions en entreprises sont bien accueillies par les salariés, qui apprécient de se voir apporter des informations de qualité et adaptées à leur situation. Selon les entreprises, jusqu’à 500 salariés peuvent ainsi être sensibilisés. Sans compter sur l’effet boule de neige : « Le salarié ramène les informations chez lui et peut donc en faire bénéficier ses proches », explique le Pr Montalescot. L’initiative bénéficie en outre aux entreprises qui, en contrepartie, effectuent un don à Action Cœur. Des fonds qui permettent de faire fonctionner le second versant de l’association : la recherche clinique.

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Améliorer les soins

Le terme est souvent associé aux essais menés sur des médicaments, et donc par l’industrie pharmaceutique. « Nous ne sommes pas là pour faire la recherche des laboratoires, qui le font très bien tout seuls et n’ont pas besoin de nous », clarifie d’emblée Gilles Montalescot. Réaliser des études sur des médicaments génériques, tester des indications nouvelles pour d'anciennes molécules, ou encore évaluer des stratégies thérapeutiques, voilà quelques exemples des projets menés et financés par Action Cœur.

Les retombées de cette recherche clinique académique sont loin d’être anecdotiques. Plusieurs études menées par le groupe ont été publiées dans des revues scientifiques de renom. « Notre fierté c’est certes de publier dans de bonnes revues mais c’est aussi de voir que nos études ont un impact sur les recommandations internationales, parce que le but de tout cela c’est quand même d’améliorer les soins délivrés aux patients », insiste Le Pr Montalescot.

Et le fait est que le travail d’Action Cœur est reconnu par les experts européens, qui citent de nombreux travaux du groupe dans diverses recommandations publiées ces dernières années. « Je pense qu’on a rendu le service qu’on devait rendre », conclut Gilles Montalescot.

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