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QUESTION D'ACTU

Moins de 0,05 % des poches

Don de sang : la France a un des taux de péremption les plus bas

A l'occasion de la Journée Mondiale, la ministre de la Santé a tenu à saluer l'organisation des collectes et des distributions de sang en France, et appelé à la mobilisation de tous. 

Don de sang : la France a un des taux de péremption les plus bas vladem/epictura




C’est une fierté française. Le système de collecte de sang et de redistribution des poches fonctionne bien dans le pays. En visite ce mercredi à la maison du don de Trinité (9e arrondissement parisien), à l'occasion de la Journée Mondiale du don du sang, la ministre de la Santé l’a rappelé. « Je discutais avec mon homologue américaine, qui nous enviait ce système centralisé. C’est une catastrophe aux Etats-Unis, où chaque hôpital organise son propre don ».

Chaque jour en France, 10 000 dons sont collectés, analysés et transfusés afin de répondre aux besoins des malades. Autant dire que l’organisation par l’EFS (Etablissement Français du Sang) des prélèvements et de la redistribution relève d’une gestion particulièrement méticuleuse et que la gestion des stocks se doit d’être irréprochable. Une menace plane notamment sur les dons récoltés : la péremption des poches de sang dont la durée de vie est de cinq jours pour les plaquettes et 42 jours pour les globules rouges.

Organisation centralisée 

« Cela signifie qu’une plaquette prélevée le lundi doit être transfusée le vendredi, dernier délai, a souligné François Hébert, directeur général délégué de l'EFS en charge de la stratégie, des risques et des relations extérieures. L’établissement, parce qu’il est intégré et uni, peut organiser cela. »

De fait, l’EFS est l’opérateur civil unique de la transfusion sanguine en France. Il possède le monopole du prélèvement de sang, de la préparation des produits sanguins et de leur distribution aux établissements de santé.

Cette organisation a fait ses preuves, notamment en période d’afflux de dons. Après les attentats de novembre 2015, un élan collectif de générosité a fait exploser les dons de 280 %. « Nous avons pu gérer cet afflux et très peu de poches ont été périmées, alors que lors d’événements similaires aux Etats-Unis, ou après des cyclones, ils ont périmé énormément de poches à cause de leur système non centralisé ».

 

Des régions non autonomes

Au final, le système français permet d’atteindre l’un des taux les plus faibles de péremption des dons, établi aux alentours de 0,05 % – soit dix fois moins qu’aux Etats-Unis, selon des travaux scientifiques évoqués lors de cette visite.

Cette gestion des stocks est d’autant plus capitale que toutes les régions du territoire français ne s’autosuffisent pas. L’Île-de-France, la région PACA, la Martinique et la Guadeloupe ont besoin des dons collectés dans d’autres régions. Les poches effectuent parfois de longs trajets en avion, ce qui exige une logistique impeccable. « La Réunion avait arrêté les collectes en raison du chikungunya en 2005-2006, mais elle a pu reprendre et elle est aujourd’hui autosuffisante pour l’île ainsi que pour Mayotte – mais la croissance en demande de produits sanguins est très forte ».

Un système fonctionnel, donc, mais qui ne serait rien sans la générosité des donneurs. Les besoins ne faiblissant pas, leur mobilisation reste nécessaire et plus encore en ces périodes estivales où les dons se raréfient.

Ecoutez...
Agnès Buzyn, ministre de la Santé : « Ces produits sanguins ne peuvent pas être remplacés par des médicaments… Nous sommes inquiets de la capacité à maintenir les stocks à un niveau suffisant.»

La ministre donnera son propre sang cet été, a-t-elle promis. « Je suis une excellente donneuse de plaquettes, j’ai de très bons anticorps contre l’hépatite B, a souri cette hépatologue de profession. J’ai travaillé dans des services qui utilisaient ces dons, je sais à quel point ils sont nécessaires. »

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