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493 décès par an

Armes à feu : hausse des suicides chez les enfants américains

Entre 2007 et 2014, l’incidence des suicides par arme à feu a grimpé de 60 % chez les moins de 17 ans, aux États-Unis.

Armes à feu : hausse des suicides chez les enfants américains ampack/Epictura




35 000. C’est le nombre de décès par arme à feu aux États-Unis en 2015. Un chiffre stable depuis les années 1990. Homicides, accidents, suicides… Ce fléau touche l’ensemble de la population, mais les enfants sont plus impactés que partout ailleurs : parmi tous les décès d’enfants causés par une arme à feu dans le monde, neuf sur dix se produisent aux États-Unis.

Une étude menée par Katherine Fowler et Linda Dahlberg, deux scientifiques des Centres de contrôle et la prévention des maladies (CDC), et parue dans la revue Pediatrics, montre en particulier une hausse inquiétante des suicides par arme à feu chez les jeunes Américains. En 2007, un enfant de moins de 17 ans sur 100 000 s’était suicidé avec une arme. En 2014, ce taux est monté à 1,6 pour 100 000, soit 493 suicides sur l'année.

Accès facile

Ces suicides représentent 36 % des décès par arme à feu. L’arme, dans l’immense majorité des cas, appartient aux parents. Dans certaines régions des États-Unis, jusqu’à deux tiers des foyers en possèdent au moins une. Et elle n’est pas toujours rangée de manière sécurisée.

En Alabama, par exemple, 64 % des familles avec au moins un enfant âgé de 5 à 14 ans sont concernées, mais seulement 6 % déclarent que leur arme est stockée de manière sûre. Ils sous-estiment leurs enfants : 40 % des parents pensent à tort qu’ils ne connaissent pas l’endroit où est entreposée l’arme familiale.

« Les suicides sont souvent impulsifs dans cette tranche d’âge, expliquent les chercheurs dans leur article. Les recherches montrent que beaucoup parmi ceux qui font une tentative de suicide ne passent que dix minutes, voire moins, à délibérer ». Impulsivité, accès facile… Le coup peut vite partir.

Impliquer les médecins

Les pouvoirs publics cherchent un moyen – peu contraignant pour les industriels et la puissante association de défense des armes à feu – pour limiter les accidents. Dans un second article paru dans Hospital pediatrics, des chercheurs suggèrent d’impliquer les médecins dans la prévention. D’après les sondages réalisés, les Américains sont plus enclins à écouter les conseils concernant la sécurité des armes à feu s’ils proviennent de leur praticien.

Mais dans certains Etats, comme la Floride ou le Minnesota, la loi ne leur permet pas un discours libre. Les médecins ne peuvent pas poser n’importe quelle question concernant les armes à feu à leurs patients. La bataille entre pro- et anti-armes à feu a laissé des traces dans les esprits et dans la législation, qui seront difficiles à éliminer.

Une situation qui mène à des déclarations qui peuvent nous paraître évidentes et absurdes : l’Académie américaine de pédiatrie rappelle que les foyers les plus sûrs restent ceux qui ne possèdent pas d’armes à feu.

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