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QUESTION D'ACTU

Cancer du col de l’utérus

Avastin : une pétition demande le retour du remboursement

L’association de patientes IMAGYN interpelle le gouvernement afin de réintégrer l’Avastin sur les "listes en sus" des hôpitaux.

Avastin : une pétition demande le retour du remboursement steveheap/epictura




L’Avastin est probablement le médicament qui a réuni le plus d’articles de presse. Et pour cause : en 2012, pas moins de 500 études étaient en cours dont 16 essais cliniques. Le traitement a notamment défrayé la chronique, lorsque les autorités ont imposé au laboratoire une autorisation de mise sur le marché temporaire pour le traitement de la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge). Le motif était alors économique, l’Avastin coûtant 30 fois moins cher que le médicament habituellement utilisé, pour une efficacité similaire. 

Cette fois, il revient sur le devant de la scène pour le cancer du col de l’utérus. Il est là aussi question d’argent et d’économies. En août 2016, le gouvernement a décidé de rayer le bevacizumab, molécule commercialisée par Roche sous le nom d’Avastin, des « listes en sus » hospitalières.

Rigueur budgétaire

La « liste en sus » se réfère à un dispositif mis en place pour alléger le budget des hôpitaux, incapables d’offrir à tous les patients les traitements disponibles sur le marché à des prix parfois vertigineux. Les médicaments qui figurent sur cette liste sortent ainsi du budget de l’établissement et sont intégralement pris en charge par l'Etat. En 2012, tous secteurs confondus, la facture pour ce poste s’est élevée à 2,6 milliards d'euros.

Rigueur oblige, les autorités remanient régulièrement cette liste afin de dégager des économies. En mars 2016, un décret a accéléré le rythme des radiations. Toutes les molécules se voient attribuer une « note » qui mesure les bénéfices sanitaires et médico-économiques d’un médicament par rapport à ses concurrents. Lorsque cette ASMR (Amélioration du Service Médical Rendu) est jugée insuffisante, la molécule peut désormais être retirée de la liste.

Ce qui fut le cas du bevacizumab. L’efficacité du médicament dans le cancer du sein a longtemps fait débat, certains oncologues ne jurant que par lui, d’autres affichant leur scepticisme. Les études, elles, ne démontrent pas d’amélioration de la survie globale, mais les études restent contradictoires sur l'amélioration de la qualité de vie.

"Condamnation à mort"

La suppression de l’Avastin des « listes en sus » provoque la colère et l’incompréhension des patientes. L’association IMAGYN, qui réunit des femmes atteintes de cancers gynécologiques, a publié un plaidoyer pour réclamer « le retour en urgence du bevacizumab en liste en sus ».

« A l’approche du creux estival, nous sommes particulièrement préoccupées pour ces femmes malades et leurs proches. Des patientes qui contactent l’association, parfois désespérées, à la recherche de solutions de prise en charge dans un lieu de soins délivrant (encore) le traitement, peut-on lire dans un communiqué de l'association. Nous sommes démunies pour leur répondre. Sans recours thérapeutique, sans espoir, certaines d’entre elles recevront une condamnation rapide et sans appel : la mort ».

Alternatives ? 

L’Avastin est utilisé dans le traitement du cancer du col de l’utérus persistant, en rechute ou métastatique, en association à la chimiothérapie. Selon la Haute Autorité de santé (HAS), « le rapport efficacité/effets indésirables est moyen en raison du profil de tolérance, notamment les fistules gastro-intestinales/vaginales (majoritairement recto-vaginales) », peut-on lire dans son avis de juillet 2016. La HAS précise qu’ « il existe une alternative thérapeutique représentée par l’utilisation de la chimiothérapie seule », d’où la note d'ASMR qui a été attribuée à l’Avastin.

Il n’empêche. Selon les signataires du plaidoyer, la molécule apporte un bénéfice thérapeutique considérable, en améliorant la qualité de vie des patientes mais aussi la survie, quand bien même modéré. « Pour beaucoup de ces femmes, leurs proches, ce gain de vie reste essentiel car il permet parfois de poursuivre un projet de vie ou simplement de préparer son « départ » en rédigeant par exemple ses directives anticipées ». La pétition associée au plaidoyer a récolté 9 200 signatures.

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