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QUESTION D'ACTU

Signe prédictif

Démence : les troubles du sommeil augmentent le risque

Les individus qui ont un sommeil paradoxal écourté ont un risque accru de développer une démence ou la maladie d'Alzheimer. 

Démence : les troubles du sommeil augmentent le risque Klanneke/epictura




Les troubles du sommeil et la démence sont étroitement liés. Les patients atteints de la maladie d’Alzheimer se plaignent souvent d’insomnies ou de somnolence au cours de la journée. Conséquence de la maladie, ces troubles sont aussi un signe prédictif, confirme une nouvelle étude parue dans Neurology.

Ces travaux de l’université de Boston (Etats-Unis) montrent que les perturbations du sommeil paradoxal, période privilégiée des rêves, sont associées à un risque accru de développer la maladie d’Alzheimer. Cette phase joue un rôle crucial dans la maturation du système nerveux mais aussi pour le stockage de la mémoire.


Un sommeil paradoxal écourté

Les chercheurs ont obtenu ce résultat en s’appuyant sur l’une des plus grandes et plus anciennes cohortes, dite de Framingham. Dans cette petite ville non loin de Boston, les habitants volontaires et leur descendance sont suivis depuis 1947.
Pour les besoins de ces travaux, le sommeil de 321 sexagénaires a été étudié avec un suivi durant 12 ans. Au cours de ces années, 32 personnes ont développé une démence, dont 24 une maladie d’Alzheimer.

Les chercheurs ont remarqué que les personnes diagnostiquées passaient en moyenne 17 % moins de temps en sommeil paradoxal que les autres volontaires. Pour une réduction de 1 % du sommeil paradoxal, le risque de souffrir d’une démence augmente de 9 %. Aucune autre phase du sommeil n’a été associée avec un risque augmenté.

Pour les auteurs, ce résultat suggère que le sommeil paradoxal peut être un signe prédictif de la démence. « Reste maintenant à déterminer pourquoi un sommeil paradoxal écourté prédit un risque plus grand de démence, indique le Dr Matthew Pase, du département de neurologie de l’université de Boston. En clarifiant le rôle du sommeil dans le déclenchement de la maladie, l’espoir est d’identifier un mécanisme pour ralentir, voire prévenir son apparition. »

Le toxicité de la privation de sommeil

Un mécanisme qui commence à être percé, à en croire une autre publication dans Neurology. Des chercheurs de l’université de médecine de Washington (Etats-Unis) ont découvert qu’une nuit de sommeil perturbée est associée à une augmentation de la concentration d’amyloïde bêta dans le cerveau de quinquagénaires en bonne santé. La formation de plaques d’amyloïde est responsable, en partie, du développement de la maladie d’Alzheimer.
En outre, une semaine d’insomnie favoriserait l’accumulation de la protéine Tau, une autre protéine toxique pour le cerveau et liée à la maladie d’Alzheimer.

« Nous avons montré qu’un manque de sommeil est lié à des concentrations plus élevées de deux protéines associées à la maladie d’Alzheimer, décrivent les auteurs. De ce fait, nous pensons qu’une privation chronique de sommeil autour de la cinquantaine pourrait augmenter le risque d’être atteint de cette maladie plus tard dans la vie », indiquent les auteurs.

Des résultats peu rassurants, alors que deux tiers des Français se plaignent de troubles de sommeil. En 25 ans, les adultes ont perdu plus de 18 minutes de sommeil, et les adolescents près d’une heure.

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