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Oropouche

Le Brésil menacé par un virus transmis par des moucherons

Le virus Oropouche transmis par un moucheron pourrait quitter le bassin amazonien et envahir les grandes villes brésiliennes. 

Le Brésil menacé par un virus transmis par des moucherons Neil Palmer/CIAT/Flickr




Après une épidémie de Zika et de fièvre jaune, le Brésil n’est pas au bout de ses peines. Des chercheurs de Sao Paulo prédisent que le pays devra faire face à une nouvelle maladie : la fièvre Oropouche.

Endémique dans la région, ce virus est transmis par un moucheron appelé Culicoides paraensis. Plus petit que les moustiques, il serait capable de passer à travers les moustiquaires, assure le New York Times.

C’est en 1955 que le virus a été identifié pour la première fois à Trinidad, avant d’être observé au Brésil où il a provoqué plusieurs épidémies. Entre 1978 et 1980, 263 000 personnes ont été infectées.


Le moucheron qui aimait le chocolat

Jusqu’à maintenant, ce virus ne se risquait pas trop en ville, préférant la luxuriante forêt amazonienne ou les plantations de cacao, lieux favoris des moucherons Culicoides paraensis. Mais le développement agricole et la déforestation dans le bassin amazonien ont changé ses habitudes. Le virus s’est adapté et se rapproche dangereusement des grandes villes.

« Oropouche est un virus qui peut émerger à tout moment et poser un grave problème de santé publique au Brésil, s’inquiète Luiz Tadeu Moraes Figueiredo, professeur à l’école de médecine Ribeirão Preto à Sao Paulo. C.paraensis est présent partout en Amérique, le virus Oroupouche a donc un potentiel considérable d’émergence. Il devrait se propager à partir de la région amazonienne, passer par le plateau central avant d’atteindre les régions les plus densément peuplées du pays. »

Et des faits préoccupants suggèrent que la propagation a déjà commencé. Le virus a été retrouvé chez des oiseaux dans l’état du Rio Grande do Sul, région limitrophe de l’Argentine et l’Uruguay. Des ouistitis de l’Etat de Minas Gerais, au nord de Sao Paulo, ont également été contaminés, et des primates de Goiânia, métropole brésilienne située dans le centre du pays, présentent des anticorps dirigés contre le virus Oropouche.

Une fièvre confondue avec la dengue

Reste que pour le moment, aucune flambée ne semble avoir surgi. Selon le Pr Figueiredo, quelque 500 000 cas de fièvre Oropouche ont été rapportés au Brésil cette dernière décennie. Une proportion qui devrait exploser si le virus s’installait dans les zones urbaines.

Mais pour le médecin, le nombre de cas pourrait déjà être plus important. Provoquant des symptômes proches de la dengue (la fièvre, les douleurs articulaires, les céphalées et les douleurs derrière les yeux), les médecins ne pensent pas toujours à la fièvre Oropouche.
Ainsi en 2002, 128 personnes infectées à Manaus, l’une des plus grandes villes du pays, ont été prises en charge, à tort, pour la dengue. Les analyses réalisées par l’équipe du Pr Figueiredo ont montré qu’elles ont toutes été infectées par le virus Oropouche.

Trois d’entre elles ont, par ailleurs, développé une infection du système nerveux central. « Le virus a été retrouvé dans leur liquide céphalo-rachidien », précise le chercheur. Une forme grave qui semble se développer préférentiellement chez les patients immunodéprimés. Le Pr Figueiredo indique que l’un des malades était séropositif, et un autre souffrait d’une parasitose.

L’incidence de cette maladie est aussi en forte augmentation au Pérou et dans les Caraïbes.

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