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QUESTION D'ACTU

Décès suspect

Italie : le paludisme tue une fillette de 4 ans

L’enfant n’a pas voyagé, et n’a visiblement pas été exposée à des moustiques infectés, importés accidentellement. Les médecins ne s’expliquent pas sa contamination.

Italie : le paludisme tue une fillette de 4 ans Jim Gathany/CDC




Comment Sofia Zago, comme les médias italiens l’ont surnommée, a-t-elle bien pu contracter le paludisme ? C’est la question qui anime les conversations des médecins de l’hôpital Santa Chiara, dans la ville de Trente, tout au nord de l’Italie, et qui inquiète les autorités sanitaires.

La fillette de 4 ans est décédée d’une forme aigüe de la maladie, qu’elle aurait contractée sur place. Pourtant, le paludisme a été éradiqué du sol italien depuis plus de 50 ans, et le nord de l’Italie n’était déjà pas la région la plus exposée. Le ministère de la Santé a dépêché des enquêteurs sur place, afin de faire la lumière sur ce décès aussi tragique que mystérieux.

Contamination autochtone

Trois possibilités sont à envisager. La première serait que la fillette se soit rendue dans un pays où le paludisme circule. Ce n’est pas le cas. Elle a passé l’été dans la région de Venise, à un peu plus de 100 km de Trente.

Elle aurait en revanche pu être piquée par un moustique importé. Il arrive que des moustiques vecteurs du paludisme fassent le voyage de manière involontaire par avion ou par bateau, transportés dans les affaires des voyageurs ou des conteneurs de marchandises en provenance de ces mêmes pays.

Enfin, dernière possibilité : un moustique local, mais vecteur de la maladie, a pu piquer une personne infectée par le paludisme puis la fillette, qui l’aurait ainsi contractée à son tour.

Une théorie bancale

Si la seconde hypothèse n’est pas totalement écartée, certains indices pointent vers la dernière. À son retour de vacances, Sofia a été hospitalisée pour une toute autre raison. Mais dans l’hôpital se trouvaient deux enfants qui avaient contracté le paludisme lors d’un voyage au Burkina Faso. Ce qui laisse penser qu’une contamination aurait pu intervenir dans l’hôpital.

Mais cette hypothèse, dans l’état actuel des connaissances, ne colle pas non plus : seuls certains moustiques du genre Anopheles sont capables de transmettre le Plasmodium, le parasite qui provoque la maladie. Et ces moustiques sont totalement absents de cette région.

« C’est la première fois que je vois un tel cas, a expliqué Claudio Paternoster, chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital Santa Chiara. C’est un mystère pour nous ».
Plusieurs cas de paludisme sont recensés chaque année en Italie, mais à chaque fois, il s’agit soit de cas importés, soit, plus rarement, d’infections suite à la piqûre d’un moustique lui-même importé, et infecté.

Retour des moustiques paludiques ?

Un sous-genre d’Anopheles pourrait-il avoir été réintroduit en Italie ? « L’été fut particulièrement chaud, poursuit le Dr Paternoster. On ne peut pas exclure l’adaptation de certaines espèces de moustiques, ou la réintroduction d’autres ».

L’enquête ouverte par le ministère de la Santé devrait pouvoir faire la lumière sur ce décès suspect. Mais cette dernière hypothèse, apparemment la plus probable, est aussi la plus inquiétante. Si les moustiques vecteurs du paludisme étaient de retour en Italie, une épidémie pourrait s’installer. Le rafraîchissement automnal ayant débuté, ça ne sera sans doute pas pour 2017.

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