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Manifestation

Anti-vaccins : «Mes enfants n'auront pas les 11 vaccins»

REPORTAGE – Les opposants aux vaccins et à l’extension obligatoire de la couverture vaccinale ont manifesté ce samedi devant le ministère de la Santé.

Anti-vaccins : \ DR




« Liberté ». Ils ont tous ce mot à la bouche. Les opposants à la vaccination et à son projet d’extension obligatoire sont descendus dans la rue. Ce samedi, ils sont quelques centaines amassés face au ministère de la Santé, sous un ciel instable. Beaucoup de jeunes parents. Les forcer à injecter 11 vaccins à leur progéniture ? N’y comptez pas.

« Nous avons été reçus ce matin même dans une pièce du ministère, derrière nous, et ils nous l’ont confirmé : le texte passera au Parlement à l’automne ! », s’exclament les organisateurs de la manifestation. Ils portent des tee-shirts oranges, imprimés du logo « Ensemble Pour une Vaccination Libre », du nom de cette association née du scepticisme croissant face aux vaccins. Elle est à l’origine de l’événement, elle a brassé large.

Connaissances et contre-savoir

Il y a ceux qui savent : les vaccins sont des poisons, Big Pharma se frotte les mains que les autorités lui tendent. « Cela fait 20 ans que je m’intéresse à la question, avant, moi aussi je croyais à la vaccination. Mais plus on avance, plus on réalise que c’est une vaste fumisterie », enrage Blandine, 56 ans, qui tient fermement son écriteau « Génétiquement différents = Effets secondaires différents ».
Pasteur en prend pour son grade, les politiques aussi. « On vaccine pour le business, point. Les effets secondaires sont désastreux, les handicaps se comptent en milliers, mais les vies fichues en l’air, ils n’en ont rien à faire, ils sont dans le déni ».

Ceux qu’on dit « complotistes » ne sont pas les seuls à douter de l’intérêt réel de la vaccination – a fortiori obligatoire. Les pères et mères venus manifester, souvent accompagnés de leurs enfants, s’interrogent, s’agacent. « C’est à moi de choisir ce qui est indispensable pour leur santé, la classe politique doit arrêter de décider à la place des gens », s’énerve Anne, 35 ans, kinésithérapeute spécialisée en pédiatrie. « Vous savez, les enfants qui viennent me voir tous les hivers pour des problèmes respiratoires, ce sont aussi ceux qui ont le carnet de santé plein ».

L’éradication des maladies ? « C’est l’amélioration des conditions de vie qui a permis d’en venir à bout », répond-elle du tac au tac. Les récents décès liés à la résurgence de la rougeole ? « Il y a des décès de toutes les maladies. Qu’on nous parle plutôt d’hygiène de vie, d’activité physique, d’alimentation, de prévention, c’est ça qui permet de lutter contre les maladies, la priorité n’est pas de vacciner ».

« Mépris »

Ils dénoncent le passage en force de ces vaccins jugés suspects, auraient voulu que l’on traite la chose « avec parcimonie et beaucoup de réflexion, pas comme ce qui est en train de se passer », reproche une autre mère de famille. Ceux qui ont entendu parler de la consultation citoyenne se comptent sur le doigt d’une main. L’opération d’apaisement menée cette année par les autorités a visiblement raté son objectif.

« On est face à une controverse scientifique, il y a les pro et les anti, résume François, jeune père de 32 ans. J’ai écouté les arguments des uns et des autres sans a priori, j’ai constaté qu’il y avait un mépris énorme envers les idées des anti. Bien sûr, il y a parfois des arguments fallacieux, mais d’autres sont très sérieux. Il faut accepter qu’il y ait un débat ».


Fédération

Les pancartes ondulent au-dessus de la foule. « Enfants cobayes », « dictature cynique », « mon corps, mon choix ». Dans un climat de défiance généralisé, ils citent ces experts que les plateaux télé n’invitent jamais – Michel Georget, Serge Rader... Ils parlent d’un environnement toxique, partout - « les vaccins devraient être interdits comme certains pesticides ! ». Le discours anti-vaccin fédère, les modérés comme les invétérés. Et bien d’autres qui s’interrogent de moins en moins.

« Faites pression sur les députés, les élections sénatoriales approchent, il y a une carte à jouer, on peut agir, on ne doit pas les laisser faire », scande une organisatrice dans son mégaphone. Difficile de savoir si ces nouveaux militants iront plus loin que la rue Duquesne, mais eux sont sûrs d’une chose : leurs enfants, ils n’auront pas ces 11 vaccins.

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