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Déserts médicaux

Médicament : un drone parcourt 260 km pour une livraison

Un drone contenant des prélèvements sanguins a parcouru 260 km en trois heures de vol, établissant ainsi un nouveau record.

Médicament : un drone parcourt 260 km pour une livraison Latitude Engineering HQ-40 (Latitude)




Les drones pourraient devenir un outil de choix pour limiter l’isolement des populations dans les déserts médicaux. Ils sont théoriquement idéaux pour la livraison rapide de médicaments ou le transport de fluides biologiques, par exemple.

Des chercheurs de l’université Johns-Hopkins de Baltimore et de l’université de l’Arizona à Tucson ont pris cette idée au pied de la lettre. Ils ont décidé de tester une livraison par drone dans un désert, mais pas seulement médical. Ils ont effectué un vol au-dessus du désert de l’Arizona, battant au passage un record de distance : 260 km.

Échantillons sanguins embarqués

Ils avaient, pour ce vol test, embarqué des prélèvements sanguins en provenance de l’université de l’Arizona. Leur objectif : montrer que les drones sont aussi sûrs que les autres moyens de transport terrestre pour la conservation des propriétés des échantillons. Ils comptaient ainsi valider l’efficacité d’un conteneur réfrigéré conçu par l’université Johns-Hopkins pour être embarqué sur un drone.

Chaque échantillon sanguin était doublé. Toutes les paires ont été transportées ensemble en voiture vers une piste de décollage, puis séparées : un tube a été embarqué dans le drone pour le vol, pendant que l’autre patientait dans la voiture.

Dans les airs comme sur terre

Le vol a duré trois heures. Une fois terminé, les échantillons ont été rassemblés à nouveau, et transportés vers la Mayo Clinic de Phoenix, où 17 examens biologiques standard ont été effectués.

Pour la plupart des tests, les résultats étaient identiques : numération sanguine, plaquettes, niveaux de sodium… Une légère différence a néanmoins été observée dans les taux de glucose et de potassium. Rien d’anormal : elle s’observe aussi lors des transports terrestres.

« Ces différences sont causées par la dégradation chimique, en raison d’une température de conservation légèrement plus élevée pour les prélèvements restés au sol », expliquent les chercheurs. La température moyenne des échantillons au sol était en effet de 27,3 °C, contre 24,8 °C pour ceux qui s’étaient envolés.

Désenclaver les populations isolées

Le drone, bien équipé, peut donc être un recours intéressant pour les zones isolées. Des personnes âgées habitant seules dans la campagne reculée du Périgord pourraient par exemple recevoir leurs médicaments directement chez elles. Un petit dispensaire de montagne pourrait aussi envoyer des prélèvements sanguins en quelques minutes à un laboratoire d’analyses en vallée, et obtenir des résultats en urgence.

« Les drones peuvent opérer là où il n’y a pas de routes, et passer outre les conditions qui desservent le transport routier, comme les embouteillages, ou d’autres ennuis logistiques qui nuisent au diagnostic et à une prise en charge rapide et efficace des patients, estime le Dr Timothy Amukele, pathologiste à l’université Johns-Hopkins, convaincu de l'utilité des drones dans son métier, et l’un des auteurs de l’étude. Nous pensons que dans de nombreux cas, le transport par drones sera l’option la plus rapide, la plus sûre et la plus efficace pour livrer des échantillons biologiques aux laboratoires d’analyses, que ce soit dans des zones rurales, mais aussi urbaines. »

Prochaine étape : après le désert, franchir les océans pour atteindre les îles ? Il faudra aussi, une fois tous les tests validés, établir une règlementation spécifique

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