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QUESTION D'ACTU

Salle de consommation à moindre risque

Drogues : la salle d’injection parisienne fait ses preuves

La salle de consommation à moindre risque de Paris a permis de dépister 123 cas de maladies infectieuses et de mener 827 consultations sanitaires.

Drogues : la salle d’injection parisienne fait ses preuves Henri Garat/SIPA




Le dispositif tient ses objectifs. A Paris, la salle de consommation de drogues à moindre risque a permis d’accéder aux usagers les plus marginalisés, de dépister des infections et peut-être d’éviter des surdoses mortelles. Selon un bilan présenté par la mairie de Paris, 800 personnes sont inscrites à la salle installée depuis octobre 2016 à côté de la gare du Nord.

En un an, 53 582 consommations ont été dénombrées, soit 165 par jour. La plupart de ces consommations sont des injections, précise encore la mairie, reprenant des données de l'association Gaïa, qui gère la salle. La substance la plus consommée est le Skenan, un antalgique morphinique, très loin devant l'héroïne (1 %). Ces produits ne sont pas fournis par la salle, ce sont les consommateurs eux-mêmes qui se les procurent. 

Aucune overdose mortelle

La salle d’injection supervisée a permis le dépistage de 123 maladies infectieuses (VIH, hépatites), peut-on encore lire. Selon le ministère de la Santé, plus de 10 % des usagers de drogue par injection ou inhalation en France étaient infectés par le virus du sida en 2011, et plus de 40 % par celui de l'hépatite C.

Par ailleurs, 827 consultations sanitaires ont été réalisées par les médecins ou les infirmiers de Gaïa et 324 usagers ont été reçus pour des entretiens sociaux, portant notamment sur des questions administratives, de logement ou de problèmes avec la justice. A l'extérieur de la salle, l'équipe de Gaïa a mené 200 maraudes de médiation sociale depuis l'ouverture.

Les consommations se faisant toujours sous la supervision d'un soignant, aucune overdose mortelle n'est survenue. Un passage toutes les trois semaines en moyenne a toutefois nécessité une intervention de l'équipe de réanimation ou des urgences de l'hôpital Lariboisière, auquel la salle est adossée.

Sept réunions de riverains

D’un point de vue sanitaire et social, la salle de consommation à moindre risque affiche donc un bilan positif. Là où les données sont moins univoques, c’est sur le sentiment de sécurité du voisinage. En effet, à Paris, les riverains ont activement milité contre l’ouverture de la salle, qui avait pourtant vocation à apaiser l’espace public (moins de scènes ouvertes de consommation de drogues, moins de seringues qui traînent, de squats dans les cages d’escaliers…).

Le comité de voisinage, mis en place pour répondre notamment aux préoccupations des riverains, s'est réuni sept fois, précise la mairie. Les inquiétudes des riverains ne semblent pas avoir été complètement estompées.

La première SCMR a ouvert en 1986 en Suisse. Il existe aujourd'hui 95 salles dans le monde, dans dix pays. En France, Strasbourg a suivi Paris avec l'ouverture d'une seconde salle à destination des usagers français et allemands, le 7 novembre 2016.

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