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Déontologie

Médecin radié : il « soignait » le cancer avec du radis noir et de l’extrait de gui

Un médecin homéopathe a été radié de l’Ordre des médecins pour avoir pris en charge sa patiente, atteinte d’un cancer du sein, uniquement par de la phytothérapie.

Médecin radié : il « soignait » le cancer avec du radis noir et de l’extrait de gui digoarpi / Pix-5




On peut choisir d’en rire ou d’en pleurer. Dans les Alpes maritimes, un médecin homéopathe a été radié pour une durée de deux ans par le Conseil de l’Ordre des médecins, pour avoir manqué à ses obligations déontologiques dans la prise en charge d’une patiente atteinte d’un cancer du sein.

L’affaire, en date de l’été 2016, est rapportée par Le Parisien. Il est reproché au praticien de n’avoir pas pris contact avec l’hôpital et de n’avoir prescrit aucun examen à cette patiente, et d’avoir ainsi conforté sa patiente dans l’illusion qu’elle pouvait échapper au traitement classique sans perte de chances majeure.

À sa patiente, le médecin se contentait ainsi de prescrire diverses préparations phytothérapiques « à visée oncologique », à base de radis noir, chardon marie, noyer ou arnica. Plus étonnant, il procédait à des injections d’extrait de gui dans le sein, autour de la tumeur. La famille avait décidé de porter plainte en septembre 2012, six mois avant que la patiente ne décède des suites de sa maladie.

Données acquises de la science

« La seule circonstance que Mme F. aurait renoncé au traitement chimiothérapique n'exonère par le docteur D. de sa responsabilité. Il devait en effet prodiguer à l'intéressée des soins conformes à son état de santé et aux données acquises de la science, en faisant, le cas échéant, appel à des tiers compétents, ce qu'il n'a pas fait », tranche le jugement, cité par le quotidien.

D’après le code de déontologie médicale, la liberté de prescription des médecins est limitée par les « données acquises de la science », validées par des études cliniques et le jugement de la communauté. C’est le cas, par exemple, des recommandations émises par l’Institut national du cancer (INCa) et les différentes sociétés savantes de cancérologie. Le médecin qui s’en éloigne doit ainsi pouvoir justifier sa décision, et informer son patient sur les risques qu’il encourt en cas de refus du traitement optimal.

La place des médecines « douces »

En règle générale, si les compléments alimentaires et les produits végétaux (phytothérapie) peuvent être intégrés à la prise en charge d’un patient atteint de cancer, ils le sont à titre subsidiaire et ne peuvent se substituer à un traitement conventionnel : chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, immunothérapie, etc.

Dans le cancer du sein, il n'est hélas par rare que les patientes adeptes des médecines « douces » refusent la chimiothérapie. Avec, à la clé, une perte de chances. Même lorsqu'elle est consommée en complément d'un traitement conventionnel, la phytothérapie doit être contrôlée par une équipe médicale, sous peine d'occasionner des problèmes d'interaction médicamenteuse.

Ce n’est pas la première fois que la pratique sans discernement d’une médecine alternative met en danger un patient. En mai dernier, un scandale avait ému l’Italie. Uniquement traité par homéopathie depuis l’âge de trois ans, un petit garçon de sept ans était décédé des complications infectieuses d’une otite. Un simple traitement antibiotique de base aurait sans doute suffi à l’éviter.

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