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QUESTION D'ACTU

C’est dans leur tête ? 

10 question sur les hypochondriaques

Quand l’angoisse, sans raison objective d’être malade vous pourrit la vie, on est dans la maladie : l’hypochondrie. Et c’est pour essayer d’éviter cela qu’il est important d’en parler.

10 question sur les hypochondriaques piotr_marcinski/Epictura




Cela peut ressembler à Pierre et le loup… En santé, quand faut-il s’inquiéter ?  Faut-il le faire très souvent ou risque-t-on de ne plus être pris au sérieux et de passer à côté de quelque chose de grave ?Un exemple si on a mal dans le côté gauche, comment ne pas penser à une menace d’infarctus ?

Imaginons que vous appeliez le SAMU qui va vous hospitaliser, vous faire une batterie d’examens et peut-être pousser une sonde dans vos coronaires pour vérifier ? Ce ne sera le cas que si vous n’avez pris qu’une partie de l’information que vous donne les articles sur la question de l’infarctus du myocarde. Certes la douleur est dans le côté gauche, la plupart du temps, mais l’état de mal-être qui accompagne un infarctus, ne laisse pas vraiment de doute sur le diagnostic… Et qu’il n’y aura pas grand monde pour confondre une courbature avec un infarctus. Sauf l’hypochondriaque !

Les médecins ont de plus en plus recours à toute une batterie d’examens complémentaires. Est-ce injustifié ?

Oui, et c’est un problème de la dérive des coûts de la santé dans ce pays. Mais on ne peut pas s’arrêter à l’aspect financier exclusivement. La menace est bien plus grave, quand tout cela devient « maladif » comme on dit dans le langage populaire et que le médecin se trouve confronté à une « hypochondrie » …

L’hypochondrie est donc une vraie maladie ?

C’est ça le paradoxe. On estime que 3% des gens soignés avec régularité sont des hypochondriaques, c’est-à-dire qu’ils persistent à se croire malade, alors que plusieurs médecins ont écarté toutes les hypothèses.

Ces 3% prennent beaucoup de médicaments ?

Beaucoup trop… Les médecins cèdent souvent à la demande pressante. L’industrie pharmaceutique les adore, quoiqu’au bout d’un certain temps, les effets secondaires accumulés ne sont pas une bonne pub pour le médicament dont on ne rappellera jamais assez, qu’il s’agit, ni d’un produit miraculeux, ni d’un bonbon inoffensif.

Comment se soignent les hypochondriaques ?

Ce n’est pas simple, parce que le diagnostic n’est pas facile à poser.  Pour le médecin c’est un mélange de l’histoire de Pierre et le Loup et du principe de précaution. Quand on est certain du diagnostic d’hypochondrie, ce qui demande un vrai risque pour le médecin il n’y a que la psychothérapie pour s’en sortir.

Quels conseils peut-on donner si on soupçonne quelqu’un d’être un hypochondriaque ?

Quelques conseils simples si vous soupçonnez un hypochondriaque dans votre famille

N’essayez pas de lui expliquer qu’il est ridicule, c’est la pire des solutions, 

Ne le trainez chez des médecins dont on dit qu’ils sont « épatants »

En revanche, passez un peu plus de temps à essayer de lui changer les idées, et surtout, surtout, n’hésitez pas à pousser aussi le porte d’un psychothérapeute…

Et chercher   avec lui une explication sur internet ?

Surtout pas. La version moderne de l’hypochondrie s’appelle la cyberchondrie…

Tout le monde a quand même le réflexe aujourd’hui de chercher les explications que les médecins n’ont plus le temps de donner sur internet ?

Oui, et on ne peut pas le reprocher, ne serait-ce que les médecins ont de moins en moins de temps pour renseigner leurs patients. C’est dommage, mais cela ne va pas s’améliorer. Alors Internet est une vraie solution. Mais attention, cela devient grave quand la lecture « suggère » les symptômes… Et avec la cyberchondrie on retrouve des maladies graves, imaginaires, au premier rang desquelles il y a la sclérose en plaque, parce que les symptômes sont extrêmement variés, et toutes les formes de cancer, parce que c’est la psychose numéro un !

Lorsque l’on fait des rechercher sur le mot hypochondrie on tombe souvent sur le syndrome de Münchhausen. C’est quoi ?

Le syndrome de Münchhausen, c’est le summum de l’hypochondrie. C’est comme cela qu’on appelle le besoin de simuler une maladie ou un traumatisme dans le but d’attirer l’attention ou la compassion. Et le résultat c’est un corps bardé de cicatrices car le summum est de se faire opérer.

Les chirurgiens qui acceptent sont coupables ?

Uniquement quand il y a un grand nombre de cicatrices parce qu’avant ces malades connaissent par cœur toutes les maladies où on ne peut vérifier qu’en faisant une intervention. :

Les Etats-Unis parlent de 1000 cas annuels mortels au moins chaque année. C’est donc rare mais pas exceptionnel

Mais il y a encore pire : Le syndrome de Münchhausen par procuration, dans lequel un individu blesse volontairement un autre, notamment son enfant, dans le but d'obtenir de l'attention.

 

 

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