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QUESTION D'ACTU

Anorexie rime avec gravité et rapidité

L’anorexie, une maladie gravissime qui touche les filles et les garçons

L’anorexie évolue plus vite que le traitement. Plus on agit tôt, meilleur sera le résultat. Une bonne raison de ne pas faire l’autruche, comme c’est malheureusement le plus souvent le cas, alors que de plus en plus de jeunes filles mais aussi de garçons en souffrent.

L’anorexie, une maladie gravissime qui touche les filles et les garçons piotr_marcinski/epictura




Il est des regards hallucinés qu’une vie de médecin ne peut gommer. Il avait 22 ans. Depuis six mois, il n’était alimenté que par une perfusion. C’était un étudiant qui, pour échapper au service militaire obligatoire, avait décidé de faire la grève de la faim, dès son arrivée à la caserne. Il était parti en septembre, en riant, après une dernière fête avec ses copains, persuadé de passer Noël, libre, à la maison. Pourtant, l’été approchait et l’interne en médecine impuissant regardait ce corps d’une quarantaine de kilos se faire lâcher par ses reins. Le lundi suivant, il était mort…

Les garçons aussi

Des études récentes viennent de nous rappeler que l’anorexie mentale n’est pas une maladie exclusive de la femme. On pensait que 90 % des cas touchaient des jeunes filles, entre 12 et 20 ans.  On évoque plutôt 30 % de garçons. Avec le même pronostic redoutable, 5 à 10 % de mortalité à 10 ans. La forme masculine serait même plus grave, avec des intrications mal définies avec la schizophrénie. Aucune culture, aucune période de notre histoire n’a échappé à cette maladie, mais les pays riches, les milieux les plus favorisés, sont toutefois plus touchés, sans qu’il soit possible de tirer des conclusions définitives sur les causes réelles. La théorie de l’imitation des tops modèles faméliques n’est pas plus vérifiée que l’apparition de la maladie chez le nourrisson, comme l’affirment certains pédopsychiatres. Pourquoi autant d’incertitudes et donc d’absence de règles précises de prise en charge ? La médecine déteste avouer son incompétence, surtout à comprendre… Reste pour les anorexiques et leurs familles, un chemin de croix, pavé de rencontres médicales souvent contradictoires…

La maigreur, un signe trop tardif

L’anorexie mentale, une lutte contre la faim et non pas la perte de l’appétit, fascine autant qu’elle dérange. La nécessité d’agir le plus rapidement possible pour éviter l’épuisement physique, qui rajoute un élément péjoratif dans la lutte contre la maladie, pose clairement l’urgence du diagnostic de la maladie. La maigreur visible est trop tardive… Reste l’amaigrissement et surtout le franchissement d’une limite chiffrée, celle de l’indice de masse corporelle, l’IMC (voir plus bas).

Sans céder à l’obsession du pèse-personne, il est important de suivre l’évolution de cet indice : en dessous de 18, on entre dans le monde de l’anorexie… Celle-ci n’est malheureusement pas qu’une simple histoire de poids. On parle le plus souvent d’une mauvaise acceptation de soi et de mésentente familiale, mais quoi de plus banal à l’adolescence. C’est une vraie maladie, l’expression extérieure d’un désordre psychologique profond. L’adolescent trouve-t-il là le moyen, méthodique et effrayant, de devenir le personnage principal de sa vie, en en se délivrant d’une contingence qui le relie avec les adultes qui l’entourent, et qui se traduit par le refus de s’alimenter ?

Toutes les aides bonnes à prendre

Le diagnostic d’anorexie est donc sérieux. Certes, une sur trois va guérir sans séquelles. Mais une sur trois conservera des troubles du comportement alimentaire, et surtout un mal-être persistant, une vie affective difficile. Le dernier tiers évolue mal, vers une dénutrition grave et une dépression chronique. On estime que lorsque l’anorexie dure plus de 10 ans, le risque mortel est de 5 à 10 %. Toutefois, il existe des solutions qui réclament la mobilisation de tout l’entourage : familial, médecin généraliste qui devrait être le premier à tirer la sonnette d’alarme et des spécialistes : psychiatre et nutritionniste. Si les certitudes thérapeutiques sont étrangement manquantes, les hyper spécialistes de cette maladie restent ceux qui sont le plus proche de la vérité. Il faut donc, plus encore dans ce domaine que dans les autres, les consulter sans attendre.

Pour en savoir plus

L’IMC, pour savoir où on en est point de vue poids

Bien qu’elle ne soit pas totalement parfaite, les médecins du monde entier utilisent désormais une mesure simple, qui s’appelle l’IMC, l’indice de masse corporelle, et qui permet de quantifier l’obésité. C’est une mesure fiable si vous avez de 20 à 65 ans, si vous n’êtes pas un super athlète plein de muscles très lourds, ou bien évidemment une femme enceinte ou qui allaite. Le calcul est on ne peut plus simple ! Vous commencez par effectuer une première opération : multiplier votre taille par elle-même. Prenons un exemple aisé.

Vous mesurez 2 mètres, ce chiffre sera donc 2 x 2 = 4.

Puis vous divisez votre poids en kilos par ce chiffre. On poursuit l’exemple.

Vous mesurez 2 mètres et pesez 100 kilos, votre IMC est 100 divisé par 4 soit 25.

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