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QUESTION D'ACTU

Eternel adolescent

Nous sommes adolescents de 10 à 24 ans. C'est la nouvelle norme

L'âge de l'adolescence se définit selon deux critères : le développement physiologique de l'organisme et du cerveau, et le psychisme. Dans une étude parue dans la revue "The Lancet", l'âge de la puberté s'abaisserait à 10 ans, grâce à l'amélioration de la nutrition et des conditions de vie, et l'âge de la fin de l'adolescence augmenterait à cause des modifications de l’environnement sociologique, et en particulier de la durée des études. 10 - 24 ans, la nouvelle norme ! 

Nous sommes adolescents de 10 à 24 ans. C'est la nouvelle norme opolja




Si l’on en croit une étude parue dans The Lancet Child & Adolescent Health, l'adolescence durerait de 10 ans jusqu'à 24 ans. Ce qui n'est pas une bonne nouvelle pour de nombreux parents, parfois lassés par des adolescents qui peinent à prendre leur indépendance. Les Tanguy vont de nouveau fleurir...
Pour l'abaissement de l'âge de début de l'adolescence, c'est l'amélioration du niveau de vie et de la nutrition qui sont en cause, en agissant sur la physiologie et en provoquant une puberté plus précoce partout dans le monde développé. C'est ce que confirme l'INSERM qui constate "une diminution particulièrement importante de l’âge des premières règles observée dans la plupart des pays occidentaux. La variabilité interindividuelle peut atteindre 4-5 ans et dépend de facteurs génétiques et environnementaux et probablement des interactions entre ces deux types de facteurs". Ce qui explique parfaitement cette nouvelle norme d'entrée dans l'adolescence de 10 ans.

La modification de l'âge de sortie est encore plus spectaculaire. On ne serait désormais adulte qu'à 24, 25, voire 29 ans. En cause, la sociologie : les études s'allongent et retardent le passage à la vie adulte et dans le même coup, le mariage et l'arrivée du premier enfant.
C'est aussi la richesse de la société qui permet à des adolescents qui ont envie de prendre leur temps et de mûrir, de prendre une "année sabbatique" pour envisager un tour du monde, un voyage cool en Australie ou faire de l'humanitaire... Avant de rentrer dans le "tunnel" de la vie professionnelle. Par ailleurs, pour les experts, il est certain que le cerveau continue son développement après l'âge de 20 ans.

L'âge cérébral varie peu

Mais repartons au début de l'histoire, avec un des meilleurs spécialistes de l’évolution, le professeur Bernard Sablonnière, professeur de biologie à Lille. Selon lui, la vraie vie "consciente" commence avec ce qu'il appelle le « Big bang » neurologique : au 28e jour de l’embryon ! Les méthodes récentes d’imagerie ont mis en évidence, dès la fin de la 4e semaine de conception, la création de millions de neurones (3 000 neurones à la seconde) et le début de leur interconnexion.
Cette explosion reste un peu anarchique dans le ventre de la maman, mais au 6e mois, on atteint des milliards de connexions ! Environ 60 milliards, à la disposition de l’organisation en réseau qui va se poursuivre pendant 20 ans. On peut considérer que, pendant toutes ces années, le capital neuronal est trié, étudié puis éliminé, pour ne garder que les circuits utiles.
La naissance signe un deuxième âge de l’évolution, dont on estime qu’il va durer jusqu’à 10 à 12 ans. C’est la période pendant laquelle notre cerveau est extrêmement malléable, ce qui permet tous les apprentissages de la vie.
La période suivante est celle de l'adolescence dont les estimations varient le plus. On dit aujourd’hui que de 12 à 29 ans la progression se poursuit. 29 ans, l’âge auquel le cerveau est censé être à son apogée. Ce serait la limite théorique de l'adolescence, ce qui nous promet dans le futur encore une nouvelle norme. Mais après on s'arrête, car il y a une certitude : de 30 à 65 ans, les capacités diminuent lentement, une pente en fait assez douce et qui peut être freinée, parce que les capacités d’adaptation du cerveau sont quasi infinies, quoique encore mal connues et surtout sous la dépendance de ce que l’on mange. Sans oublier les substances toxiques qu’on lui impose ou des conditions de vie difficiles, comme un mauvais sommeil.
Toutefois, à partir de 65 ans, même si ce n’est pas encore linéaire, la vieillesse fait son œuvre et les connexions sont moins performantes.

Âge psychique et sociologique

L’âge psychique est en revanche très sensible à l’environnement et aux conditions de vie qu’on impose à nos neurones. Jusqu’au 19e siècle, l’espérance de vie était médiocre, la confrontation au monde des adultes plus rapide et il serait difficile de dire que Bonaparte au Pont d’Arcole était un adolescent… Ou que le mathématicien considéré comme un des plus brillants que l'humanité ait connu, Évariste Gallois, était mort à moins de 20 ans dans un duel d'ados !
C’est pourtant ce que la revue scientifique The Lancet voudrait nous expliquer en calculant qu’aujourd’hui, l’adolescence dure jusqu’à 24 ans, voire 29 ! C’est d’ailleurs assez curieux, parce que si cela se vérifie, 2 âges définis précédemment se retrouveraient… confondus.
Pas de données médicales chiffrées, mais juste une appréciation de l’âge du départ définitif de la cellule familiale, celui du mariage ou encore, plus éloquent, celui de la première maternité qui aujourd’hui est bien après 30 ans.
Traditionnellement, l’adolescence était courte, de 13 à 19 ans. Les spécialistes préfèrent parler aujourd’hui d’une période qu’ils n’appellent plus vraiment l’adolescence mais qui y ressemble et qui commencerait vers 10, 11 ans – influence d’internet sur l’acquisition des connaissances – et durerait au moins jusqu’à 24 ans, parce que le monde extérieur n’est plus aussi rassurant qu’autrefois.
Ceci n’aurait que des conséquences pour les adeptes du marketing, si l’adaptation de l’âge psychique à l’âge physique n’était pas un réel problème. Un exemple, à 11 ans, le nouvel adolescent n’a pas vraiment commencé sa puberté, et l’âge des premières règles, s’il s’est un peu avancé, ne l’a pas été dans les mêmes proportions que l’âge psychique.
En revanche, pour l'âge de fin, c’est un élément à prendre en compte pour la société.

La SNCF l’a bien compris, en faisant passer le plafond de la carte jeune de 27 à 29 ans !

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