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Accouchement

Césarienne : la HAS fixe les règles de la médicalisation de l'accouchement

Une recommandation parue fin janvier préconise les modalités de prise en charge de l’accouchement normal, respectueuses du rythme et du déroulement spontané de la naissance chez les femmes présentant un bas risque obstétrical. C’est-à-dire la grande majorité des grossesses, qui, ce n’est pas inutile de le rappeler, n’est pas une maladie mais un acte normal de la vie. Exemple : la césarienne.

Césarienne : la HAS fixe les règles de la médicalisation de l'accouchement mvaligursky/Epictura




Les enjeux de cette recommandation de la HAS sont :

  • Répondre à la demande des femmes quant à une prise en charge moins médicalisée de l’accouchement, en respectant son déroulement spontané ;
  • Améliorer et garantir la sécurité des soins de la mère et de son enfant ;
  • Harmoniser les pratiques.

C’était autrefois la méthode de la dernière chance. Aujourd’hui, la césarienne est presque devenue une mode. Une étude américaine montre que ce n’est pas une technique anodine. 10 questions essentielles...

Combien de césariennes sont effectuées en France, chaque année ?

7 % des accouchements se font par césarienne, mais le taux peut grimper jusqu'à 43 % dans certaines régions. Au total, plus de 100 000 interventions par an.

Est-ce pareil dans les autres pays ?

La France est dans la moyenne de l’Europe. Avec plus d’actes dans l’Europe du Sud, mais aussi beaucoup moins dans le Nord.

En revanche, les Etats-Unis sont montrés du doigt, y compris par les autorités de santé du pays. Là-bas, la césarienne est tellement populaire – 20 % des naissances – que dans certaines cliniques californiennes, on l’effectue une fois sur deux ! Un abus évident, condamné par les médecins, qui semblent toutefois dans ces cas extrêmes, largement responsables de la popularisation de la méthode auprès de leurs clientes.  

Est-elle indispensable ?

Et dans 7 cas sur 10, elle pourrait être évitée selon, la Haute autorité de santé.

Quel est l’impact sur les nouveau-nés ?

Un hôpital du Massachusetts en a apporté la preuve. Cet établissement a mis en place une politique de réduction du nombre d’accouchements provoqués au bon vouloir de la femme et de ses médecins en n’autorisant la césarienne qu’aux seules femmes ayant déjà accouché par voie basse présentant un col de l’utérus favorable à 39 semaines de grossesse au minimum. Résultat : le taux de césarienne est passé de 16 % à 7 % et le taux d’admission des nouveau-nés en soins intensifs de 3 % à 2 %.

La césarienne est-elle à risque ?

Selon la HAS, la césarienne n'est pas un acte anodin : elle est associée à un risque de phlébite mais aussi à un risque de complications pour les futures grossesses.

Une étude, dont les résultats sont parus dans la revue en ligne PLoS Medicine, vient de conforter cette analyse.

Pendant trois ans, les chercheurs ont analysé le déroulement des accouchements de plus de 2 000 femmes, tous à terme. Elles ont été suivies au minimum pendant un an après l’accouchement de leur enfant. Les chercheurs ont constaté que les femmes ayant accouché par césarienne étaient moins susceptibles d’avoir une descente d’organes (prolapsus), une incontinence urinaire ou fécale.
Les chercheurs ont aussi étudié quels étaient les risques chez l’enfant. Ceux nés par voie vaginale avaient moins de risque de développer un asthme ou d’être obèse.

La césarienne a-t-elle un impact sur les grossesses suivantes ?

Cette même étude montre, à plus long terme, qu’une femme ayant accouché par césarienne a plus de risques d’avoir des problèmes d’infertilité. Mais aussi à des risques au cours de la grossesse avec un mauvais placement du placenta, ce qui peut provoquer de graves hémorragies au troisième trimestre. Les ruptures utérines et la mise au monde d’un enfant mort-né sont d’autres risques possibles.
Pour ces scientifiques, il était important de mieux connaître les risques et avantages de cette technique d’accouchement, afin de mieux informer les femmes.

La césarienne est-elle toujours utile ?

Elle mérite mieux qu’une polémique car il s’agit d’une intervention très simple, qui continue de nos jours à sauver un bon nombre de vies d’enfants, par exemple, les enfants très prématurés. C’est aussi le cas lorsque la vie de la mère est menacée par une grossesse qui irait à terme – comme dans le cas d’un diabète mal équilibré ou d’une hypertension très grave.

La plupart des césariennes sont programmées ?

Oui, elles le devraient, ce qui autorise le choix de l’anesthésie que de plus en plus de mères choisissent “locale” pour ne rien perdre du plaisir de la naissance de leur enfant. Une naissance qui s’effectue en un peu moins d’une heure grâce à une incision horizontale le long des poils du pubis, ce qui laissera une cicatrice très solide et très esthétique. Peu de complications… quelques infections et pour certaines mamans, surtout en cas d’anesthésie générale, le début de la relation mère-enfant perturbée, mal vécue. Le retour à la maison se fait, dans la grande majorité des cas, en 5 à 6 jours… presque comme un accouchement normal !

On disait autrefois “césarienne un jour, césarienne toujours…” ?

C‘est aujourd’hui totalement faux. Plus de 60 % des femmes “césarisées” – qui ont une césarienne, à ne pas confondre avec l’actrice qui aurait eu un César – accouchent la fois suivante normalement. 

On dit que c’est parce qu’il n’est pas né par les voies naturelles que César, l’empereur romain, a donné son nom à la césarienne ?

La réalité est beaucoup moins poétique… En effet, en latin, caesare, cela veut dire… couper ! C’est donc parce que l’on coupe la peau, puis l’utérus, que cette méthode d’accouchement est devenue la césarienne…

 

 

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