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La cigarette électronique n'augmente pas le risque de cancers et de maladies cardiaques

Selon une nouvelle étude menée sur des souris, vapoter exposerait à un risque de cancers et de maladies cardiovasculaires. La fausse rumeur se répand : Il ne s'agit que de "souris vapoteuses" qui auraient des lésions de leur ADN, facteur de risque de cancer et de maladies cardiaques. On entend tout et son contraire, surtout si c'est sensationnel, sur la E-cigarette : elle-t-elle dangereuse ? Efficace ? Incitative ? On fait le point mais d'emblée, le conditionnel aurait été de mise. 

La cigarette électronique n'augmente pas le risque de cancers et de maladies cardiaques innovatedcaptures/epictura


  • Publié le 31.01.2018 à 19h40
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  • Mise à jour le 01.02.2018 à 21h23
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Dans une étude chez la souris et sur des cultures de cellules humaines, parue dans PNAS, une revue scientifique de bon niveau, des chercheurs mettent en évidence les effets délétères de la vapeur de nicotine. 
La nicotine abimerait l'ADN des cellules du poumon, du cœur et de la vessie des souris, et perturberaient leur capacité à se régénérer, ce qui pourrait aboutir, in fine, à une augmentation du risque de cancer. Mais les souris vapoteuses ne sont pas vraiment typiques de ce qui se reproduit quand on utilise une e-cigarette pour arrêter de fumer, e-cigarette qui est, de l'avis de nombreux experts, bien préférable à la cigarette.
Extrapoler un modèle expérimental pour porter des affirmations de risque de cancer ou de maladie cardiaque est au minimum une erreur grammaticale. Le conditionnel serait de rigueur. Au maximum, je vous laisse juger. Au-delà du sensationnel, il reste de l'avis des experts tabacologues que la e-cigarette, prise avec des produits contrôlés par la France, reste le moyen le plus efficace et le moins toxique pour arrêter de fumer. Car la cigarette, elle, tue vraiment.

Le vapotage est-il dangereux ?

La réponse est peut-être. Des études récentes suggèrent des conséquences. Cancer et maladies cardiaques pour l’étude la plus récente de PNAS. Mais il s’agit d’effets délétères sur des souris ou des cultures de cellules humaines. Rappelons que des études sur des vers de terre avaient, en leur temps, désigné le téléphone portable comme susceptible de déclencher des tumeurs au cerveau. Des recherches jamais confirmées, heureusement, chez l’homme.
Plus préoccupant, la présence de diacétyle, une substance chimique interdite en France, présente dans les liquides de vapotage trouvés sur internet et qui exposerait à des maladies graves du poumon.

Toxicité du diacétyle

Le diacétyle est utilisé dans l’industrie alimentaire, notamment aux Etats-Unis, pour fabriquer du popcorn. De fait cette substance chimique donne à la nourriture un goût crémeux, proche du beurre. Mais son inhalation a provoqué chez des ouvriers une maladie des poumons : la bronchiolite oblitérante, appelée « maladie du travailleur du pop-corn ».
Une étude publiée par Environmental Health Perspectives en 2015 révélait la présence de diacétyle dans une majorité des e-liquides trouvés sur internet. En effet sur 51 produits analysés, 39 en contenaient à des doses variables. Pour l’heure, les chercheurs ne savent pas à partir de quel seuil, le risque de développer une maladie des poumons apparaît.

Le vapotage est-il une vraie alternative contre le tabagisme ?

C’est désormais une certitude, la e-cigarette a sauvé plus de vies que toutes les méthodes similaires, gommes et autre patches. De nombreuses études le montrent. Par rapport à ses concurrents de substitution, le vapotage amène aussi le geste de fumer, si cher aux fumeurs.
C’est aussi une des critiques que l’on peut apporter : il y a désormais des « vapoteurs chroniques » qui ne cesseront jamais de vapoter. Et tant que l’on vapote, la menace de la vraie cigarette reste présente.

Le vapotage incite-t-il les non-fumeurs à franchir le pas ?

La réponse est indiscutablement, et malheureusement, oui. Probablement plus tôt pour les futurs fumeurs et surtout chez des gens qui n’auraient peut-être jamais fumé. 
Le geste de fumer, l’imitation des « grands », qui est souvent pour les adolescents le principal motif, est considéré comme sans danger par le jeune vapoteur. Or même si elle contient peu, voire pas de nicotine, la cigarette électronique peut induire un comportement addictif, lié au geste, qui peut ensuite conduire à la cigarette : 90% des fumeurs ont fumé leur première cigarette avant d’avoir 18 ans.
Pour les scientifiques, il existe un véritable enjeu dans le fait de comprendre ce qui peut favoriser le tabagisme chez les plus jeunes. Une étude publiée dans le JAMA montre que les produits alternatifs au tabac chez les adolescents, comme la e-cigarette, le tabac à mâcher ou à chiquer, favorise le passage au tabagisme un an plus tard. Plus les adolescents utilisent des dérivés de la cigarette, plus ils ont des risques de devenir fumeur par la suite.
Début janvier, une autre étude publiée par le Journal of the American Medical Association montrait que les jeunes qui vapotent la cigarette électronique sont deux à trois fois plus susceptibles de devenir fumeurs que ceux qui n’ont jamais fumé la e-cigarette.

Faut-il se méfier des produits achetés sur internet ?

La réponse est indiscutablement oui. Certaines études montrent que le diacétyle est souvent retrouvé dans les e-liquides achetés sur internet alors qu'il est interdit en France. L’Association française de normalisation a créé des normes pour la production, une première mondiale.
Mais sur internet, les consommateurs de e-liquides peuvent acheter des produits qui ne sont pas fabriqués dans l’hexagone. Il faut donc rester vigilant sur l’origine de ces produits afin de connaître les normes en vigueur dans le pays de production et surtout bien regarder la liste des composants du produit.

La meilleure des attitudes reste l’abstinence

Si l’homme arrêtait de fumer en une seconde, il contribuait à faire plus de progrès dans le domaine de la santé que ne l'a fait la recherche médicale du 20ème siècle. Simple… et pourtant !

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