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QUESTION D'ACTU

Danger planétaire

Les antibiotiques automatiques peuvent devenir dangereux

La consommation d’antibiotiques a augmenté de 9% en 10 ans. Mais la situation devient réellement intolérable pour les spécialistes des maladies infectieuses qui s'interrogent : doit-on craindre une épidémie planétaire contre laquelle les antibiotiques ne pourront rien ? La réponse est oui. Explications et surtout examen des responsabilités qui ne concerne pas que le monde médical... Loin de là.

Les antibiotiques automatiques peuvent devenir dangereux NikD51/Epictura




La France est le 4ème plus gros consommateur européen d’antibiotiques. Une mauvaise performance compte tenu des efforts déployés pour apprendre aux Français à moins les consommer. Un collectif de médecins, conscients de la responsabilité du corps médical et de l’utilisation assassine de ces produits par l’agro-alimentaire, lance une alerte par la voix du professeur Eric Sonneville, dans les colonnes du Parisien."Si la résistance aux antibiotiques continue à progresser à ce niveau d’intensité, sans autre option de soin, il y aura bientôt des infections banales que l’on ne pourra plus soigner".

Chaque année on essaie de renvoyer la faute sur les consommateurs, à coup de grandes campagnes de l'assurance maladie qui sont certainement décidées de bonne foi mais qui ratent leur cible. On pourrait s'interroger sur leur inefficacité relative et surtout commencer par analyser les raisons de cette consommation inflationniste.

Certes les malades font pression pour obtenir la prescription, penser faire tomber la fièvre d'un enfant qui va mal ou d'une toux du grand-père qui ne cesse pas. Mais une simple réflexion: ce n'est quand même pas le malade qui tient le stylo du médecin qui prescrit! Le responsable principal est donc celui qui ordonne les antibiotiques et qui n'a pas le courage d'assumer la non-prescription.

Il faut que des campagne l'aide mais le ménage doit aussi commencer dans le cabinet du médecin. et dans sa tête, parce qu'un des arguments développé par le corps médical est d'insinuer que, même si l'effort vient de lui, la résistance des microbes aux principaux antibiotiques  continuera en raison des tonnes d'antibiotiques utilisée par l'agro alimentaire.

Des tonnes  d’antibiotiques dans des produits à boycotter!

Les éleveurs gavent  chaque année les poulets, les veaux, les lapins, les porcelets mais aussi, c'est moins connu, les poissons d’élevage, dans l'impunité la plus totale parce que les règles sont floues.

Les chiffres sont là, moins connus que ceux pour l'homme:  résistance aux antibiotiques chez les animaux a progressé de 28%  alors que la résistance aux antibiotiques chez les humains a baissé sur la même période (1997/2007) de 16%. En clair, même si une famille est vigilante et aide son médecin à ne pas prescrire d'antibiotiques inutiles, la consommation familiale restera préoccupante à travers son alimentation.

LA conclusion est simple: il faut avertir les gens, aider les médecins, et surtout légiférer et contrôler d'urgence ce que l'on distribue dans l'alimentation. Comme toujours c'est de la colère populaire et du boycotte des produits assassins que viendra la solution 

Un combat inégal

Les antibiotiques sont pourtant une des plus belles invention de l'intelligence humaines mais le combat contre les microbes, que l’on pouvait espérer terminé, est loin d’être gagné. C’est même un combat très inégal : il réside un million de milliards de millions de microbes un peu partout sur notre planète pour 6 milliards et demi d’individus qui croyaient, il y a 70 ans, avoir gagné le combat avec la découverte des antibiotiques. 

Des centaines de milliers de tonnes de ces médicaments ont été déversées dans la nature ou consommées  par les humains, sans réserve ni précautions. Conséquence, les bactéries ont mutées et sont devenues résistantes. Un microbe n’est pas un organisme frustre, mais une machine infernale rompue à la guerre et dotée d’une vraie intelligence qui nous dépasse, compte tenu de sa taille et de sa simplicité. Chaque nouvel antibiotique est salué, quelques années plus tard, par la transformation du microbe qui apprend à lui résister. Nos militaires sont moins rapides contre les nouvelles méthodes de guerre…

12000 morts par an et 150 000 infections…

Nous arrivons aujourd’hui à un stade impensable lors de la découverte de ces médicaments qui semblaient à l'époque, d’une puissance incroyable : l’homme risque un jour de décéder d’infections jugées banales il y a encore quelques années, uniquement parce qu’un microbe sera devenu resistant à tous les produits disponibles. Ce scénario qui paraissait impossible, n’a rien de la science fiction : on note une augmentation des cas et des morts par infection nosocomiale, ces infections que l’on attrappe à l’hôpital alors que l’on est hospitalisé pour une autre raison (12000 morts par an et 150 000 infection). Le monde hospitalier est un gigantesque bouillon de culture, une base arrière de microbes qui y puisent la force de devenir des agents dévastateurs.

La pression des malades doit cesser

Si le combat est perdu d’avance, on peut se poser la question de savoir à quoi servent ces spots publicitaires - "les antibiotiques, c’est pas automatique" - que l'on connait tous et qui prônent la lutte contre la prescription abusive d’antibiotiques ? Ils ont d’abord eu le mérite d’aider le médecin pour qui le refus de prescrire reste un moment délicat. Aujourd’hui c’est même un peu l’inverse, celui qui prescrit des antibiotiques passerait presque pour un ringard. Mais avec le mauvais temps et le retour des bobos de l’hiver, la demande des patients reste pressante, en particulier en cas d’angine. Pourtant, le paracétamol, associé à l’aspirine (seulement chez l’adulte) règle le problème dans 80 % des cas, puisqu’il s’agit d’une angine due à des virus sur lesquels les antibiotiques n’ont aucun effet.

Faire  aussi pression sur la recherche des firmes pharmaceutiques

Mais même s’ils coûtent cher à la collectivité, les antibiotiques sont encore indispensables et la recherche doit se poursuivre. Les laboratoires ont cessé de chercher en raison du prix de vente trop faible des antibiotiques, mais il y a là certainement matière à réfléchir. Pour notamment que le génie de l’homme continue à posséder une avance sur le génie du microbe qui, de façon incessante, apprend à résister au point d’avoir rendu certains des plus anciens médicaments totalement inefficaces. Depuis vingt ans, la consommation globale des antibiotiques a diminué de 17% et l’on réfléchit aussi à une nouvelle durée de prescription : les médecins insistaient autrefois sur un minimum de 7 jours mais prescrire mieux et moins, n’est-ce pas donner des produits plus efficaces et moins longtemps ?

Si un peu d’ordre doit être mis dans l’utilisation médicale des antibiotiques, il parait important de s’attaquer aux millions de tonnes déversées dans la nature, principalement dans le domaine de l’élévage des animaux consommés par l’homme. Mais c’est un débat qui échappe au monde de la santé…

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