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Epidémie de rougeole : décès d'une jeune adulte non vaccinée en Nouvelle-Aquitaine

L'Agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine a annoncé, le décès dans les suites d'une rougeole d'une femme de 32 ans. L'épidémie de rougeole continue de s'étendre en Nouvelle-Aquitaine. En 2011, dix décès avaient été recensés. Les cas chez l'adulte sont plus graves et conduisent à une hospitalisation une fois sur 2.

Epidémie de rougeole : décès d'une jeune adulte non vaccinée en Nouvelle-Aquitaine sudok1/Epictura


  • Publié le 13.02.2018 à 13h05
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  • Mise à jour le 13.02.2018 à 22h37
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Une femme de 32 ans atteinte de la rougeole est décédée au CHU de Poitiers, a annoncé l'Agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine ce mardi. Hospitalisée le 1er février, elle avait été placée en réanimation le lendemain. La date exacte de son décès n’a pas été communiquée, mais l’ARS précise qu’elle n’était pas vaccinée.

L’épidémie qui sévit en Nouvelle-Aquitaine depuis novembre 2017 ne faiblit pas : 269 cas sont désormais recensés dans la région (contre une centaine il y a seulement un mois), 66 malades ont été hospitalisés et quatre ont été placés en réanimation, dont la jeune femme de 32 ans, qui elle est décédée. Les cas chez les personnes de plus de 15 ans sont généralement plus sévères que chez les enfants et conduisent à une hospitalisation une fois sur 2.

Les microbes frappent les groupes

La rougeole est une maladie infectieuse d’origine virale, qui donne une éruption cutanée évocatrice seulement dans une deuxième phase de la maladie et qui est surtout très contagieuse. L'infection est provoquée par un "paramyxovirus".

Elle se transmet principalement par la respiration, par exemple lorsqu’un malade contagieux tousse, il envoie dans l’air des micro-gouttelettes de salive infectées par le virus.
Il est possible également de contracter la rougeole après contact avec une surface contaminée par des sécrétions nasales et les expectorations.

Pour se disséminer, le virus aime donc la promiscuité, les groupes, les réunions. Quoi de plus favorable qu’un campus d’étudiants ? Et c’est de celui du campus universitaire de Bordeaux qu’est partie l’épidémie actuelle. La phase de contagiosité du malade démarre la veille de l’apparition des premiers signes non-spécifiques de la maladie (bien avant l'éruption sur la peau) et s’étend jusqu’à 5 jours après le début de l’apparition des boutons sur la peau. Ainsi, une personne contaminée, selon les spécialistes, en contamine 15 à 20 autres.

Contagieux 4 à 5 jours avant l'éruption

Les signes de la rougeole sont typiques et suivent une chronologie précise en rapport avec le développement du virus dans l’organisme.
La « période d’incubation » du virus de la rougeole est de 10 à 12 jours pendant laquelle aucun signe n’apparaît. C’est une période muette pendant laquelle le virus se multiplie, mais le malade est contagieux la veille de la déclaration des signes de la maladie.
Les premiers signes se déclenchent lors de la « phase d’invasion ». Elle dure 3 à 4 jours avec une fatigue, de la fièvre à 38°5-40°, une toux sèche, les yeux rouges et le nez qui coule. Les enfants peuvent souvent en plus se plaindre d’un mal de ventre. Dans la bouche, on retrouve des petits points blancs sur la muqueuse des joues, c’est « le signe de Köplik ».
L’éruption cutanée caractéristique arrive de façon brutale au 15ème jour après la contagion, c’est « l’exanthème morbiliforme ». Elle commence derrière les oreilles et descend rapidement sur le visage et le tronc puis sur le corps tout entier. Les boutons sont des taches roses bombées irrégulières, « les maculo-papules », séparées par des intervalles de peau saine. Elles ne démangent pas et disparaissent en 5 à 6 jours.

Seule protection : la vaccination

Il n'y a pas de traitement antiviral spécifique du virus de la rougeole. Les antibiotique ne servent qu'en cas de surinfection des poumons avec une bactérie. Le seul moyen d’éviter de contracter la rougeole est donc de se faire vacciner. Très efficace, la vaccination est seulement contre-indiquée chez l’allergique au blanc d’œuf, chez l’immunodéprimé, et pendant la grossesse.

Traditionnellement, le schéma vaccinal consiste en l’injection d’une dose de vaccin ROR (Rougeole, Oreillons, Rubéole) à 12 mois puis une deuxième injection entre 16 et 18 mois. Pour les personnes n’ayant jamais été vaccinées contre la rougeole, un rattrapage est possible. Il consiste en l’injection de deux doses de vaccin à au moins un mois d’intervalle.

En cas d’épidémie, il est possible de recevoir le vaccin jusqu’à 72 heures après avoir été en contact avec une personne souffrant de la rougeole pour éviter la survenue de la maladie (vaccination de rattrapage).

Un échec de la politique vaccinale en France

En 1980, avant que la vaccination ne se généralise, on recensait 600 000 cas de rougeole en France. Situation qui s'est très largement améliorée après l'instauration de la vaccination. Par contre, la vaccination s'est beaucoup relâchée en France. L’épidémie actuelle montre que la France est toujours en situation endémique vis-à-vis de la rougeole et qu'elle n’est pas à l’abri d’une nouvelle épidémie d’ampleur car la carte des infections de 2017 fait apparaître que les diagnostics se répartissent de manière plutôt homogène sur le territoire.

Le scénario d’une épidémie est d’autant plus crédible que la couverture vaccinale est trop faible actuellement. Seuls 79 % des bébés de 2 ans sont vaccinés. Or, avec un virus du niveau de contagiosité du "paramyxovirus" de la rougeole, il faudrait atteindre 95 % de couverture vaccinale sur l'ensemble de la population afin d’empêcher toute circulation du virus en France.

Une couverture vaccinale recherchée en Europe

La France est loin d'être isolée face à cette résurgence de la rougeole. Nos voisins italiens, belges et allemands ont été confrontés à une hausse brutale des cas. Plus à l'est, la Roumanie doit elle aussi combattre une épidémie très active. Les pays du nord de l'Europe, qui ont renforcé la vaccination comme les Pays-Bas, sont débarrassés de cette infection.

En Europe, un plan d’élimination de la rougeole a donc été mis en place entre 2005 et 2010. On parle d'élimination quand aucune épidémie – même minime -  n’a lieu pendant un an ou plus. Il repose sur la vaccination, d'où la logique de l'obligation vaccinale en France à partir de 2018.

La rougeole n’est pas une maladie bénigne

Lors de l'épidémie de 2011 en France, plus de 15 000 personnes ont été contaminées et 10 décès avaient été recensés. Depuis 2008, plus de 23 000 cas de rougeole ont été déclarés en France et plus de 1000 cas de rougeole ont conduit à des complications et des séquelles.

La rougeole peut se compliquer, en particulier chez des nourrissons ou chez des personnes fragiles, et conduire à une hospitalisation. C’est tout d’abord une pneumonie en rapport avec le virus puis une surinfection par une bactérie. Il s’agit d’une infection grave du poumon qui peut conduire le malade en réanimation. C’est ensuite un risque d’infection virale du cerveau ("encéphalite") avec des séquelles neurologiques et un risque de cécité. Ces complications peuvent entraîner le décès et donner des séquelles pulmonaires et neurologiques à vie.

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