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Epidémie

Rougeole : plus de la moitié des départements sont concernés, surtout dans le sud

L'épidémie de rougeole fait rage en Nouvelle-Aquitaine, mais ce n'est pas la seule région concernée : plus de 500 cas ont été comptabilisés en France en 2017 par Santé Publique France, surtout dans le sud de la France, et 75% concernaient des personnes non-vaccinées. Agnès Buzyn, la ministre de la santé appelle les français au "rattrapage" de la vaccination.

Rougeole : plus de la moitié des départements sont concernés, surtout dans le sud Santé Publique France


  • Publié le 14.02.2018 à 17h03
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  • Mise à jour le 15.02.2018 à 14h36
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Entre le 1er novembre 2017 et le 18 janvier 2018, 123 cas de rougeole ont été recensés dont 81% en Nouvelle-Aquitaine, selon l'ARS de cette région. Les départements de la Gironde et de la Vienne sont les plus touchés, mais plus de la moitié des départements ont signalé des cas isolés de rougeole et ceux-ci peuvent donc apparaître à tout endroit et déclencher une épidémie.

En Nouvelle-Aquitaine, l'épidémie continue sa progression avec un doublement des cas depuis un mois : 269 cas au total sont désormais recensés désormais dans la région. La maladie est grave car près d'un quart des malades sont hospitalisés : 66 malades ont été hospitalisés et quatre ont été placés en réanimation, dont une jeune femme non vaccinée de 32 ans qui est décédée.

Parallèlement, d’après Santé Publique France, c’est 519 cas qui ont été déclarés en France en 2017, dont 41% ont du être hospitalisés, principalement chez les moins de 5 ans et les plus de 20 ans. Hormis 2 foyers situés en Moselle et en Alsace, la majorité des cas est observée au sud de la Loire.

Une maladie qui conduit à l'hospitalisation

En France, en 2017, la rougeole n’est certainement pas anodine : sur les 208 malades hospitalisés, on trouve surtout des enfants de moins de 5 ans ou des adultes de plus de 20 ans. Parmi ces derniers, 27%, soit 53 malades, ont eu des complications graves : 4 encéphalites et 38 pneumonies graves.

Six malades ont du être admis en réanimation et un malade est mort. La population la plus touchée est sans conteste les enfants de moins de 1 an avec 12% des cas déclarés (61 cas).

Si la maladie est en train de galoper en Nouvelle-Aquitaine, plus de la moitié des départements français ont déclaré au moins un cas de rougeole. Les foyers épidémiques se développent surtout dans les lieus de regroupement selon Santé Publique France : crèches, écoles, universités, établissements de soins, communautés de gens du voyages… 

Une couverture vaccinale française très en retard

Surtout, il apparaît que, sur les cas de rougeole 2017, deux tiers n’étaient pas du tout vaccinés et seuls 8% ont déclaré avoir reçu les 2 doses nécessaires au vaccin.

Or, selon tous les experts, avec un virus aussi contagieux que celui de la rougeole, un virus qui circule en Europe de l'est, il est nécessaire d’avoir au moins 95% de la population vaccinée pour enrayer cette épidémie de rougeole et protéger les enfants de moins de 12 mois qui ne peuvent être vaccinés.

L’interruption de la circulation endémique de la rougeole est un des objectifs de l’OMS pour la région Européenne. En France, un plan national d’élimination a été mis en place en 2005 fixant notamment un objectif de couverture vaccinale de 95 % à l’âge de 2 ans.

Malheureusement, en 2017, aucun département n'atteint les objectifs de 95% et la France reste donc un pays endémique pour la rougeole. Selon une enquête SpF-Dees, seulement 90,5% des enfants de 2 ans ont reçu une dose et 78,8% les 2 doses nécessaires. Pour les soignants, ce n'est pas mieux en dehors des sages-femmes qui sont presque aux objectifs (92,7%). Et c’est en contraste flagrant avec les pays du nord de l’Europe, comme les Pays-Bas qui, en atteignant une couverture vaccinale de 95%, ont éradiqué la maladie chez eux.

Agnès Buzyn invite au rattrapage de la vaccination

Mercredi matin, sur France Inter, la ministre de la santé, Agnès Buzyn, venue parler de la réforme de la santé. Elle a été interrogée sur le cas de la femme de 32 ans décédée de la rougeole dans la Vienne et qui aurait été contaminée à l’hôpital. Elle a réservé son jugement sur la contamination éventuelle de cette jeune femme à l’hôpital car elle est en attente d’une remontée d’information de la part du personnel soignant.

Par contre, elle a été beaucoup plus affirmative sur la nécessité de faire un rattrapage vaccinal chez les personnes non-vaccinées, en plus de la vaccination obligatoire des enfants depuis le 1er janvier. En effet, avec la contestation et le relâchement de la politique vaccinale de ces dernières années, il y a toute une frange de la population jeune qui n’est pas vaccinée (entre 15 et 20%), alors que les contre-indications réelles sont extrêmement rares.

Un relâchement généralisé vis-à-vis de la vaccination

Plusieurs explications sont avancées par les uns et les autres à cette situation française : effondrement de la médecine scolaire avec suivi des enfants moins rigoureux, banalisation du risque et indifférence des parents, sentiment général anti-vaccins relayé par les réseaux sociaux... Selon l'adage du "il n'y a pas de fumée sans feu", beaucoup de parents qui lisent içi ou là des diatribes anti-vaccins se disent qu'il y a peut-être quelque chose.

Résultat, toute une frange de la population n'a pas été vaccinée et elle a entre 20 et 40 ans, un âge où la rougeole est grave quand elle est contractée, ce qui explique le taux très inhabituel d'hospitalisations. Alors qu'une épidémie généralisée de rougeole a toutes les conditions nécessaires pour arriver (couverture insuffisante, migrations de population, précarité de certaines populations), la vaccination obligatoire des enfants ne suffira pas et un rattrapage est bien nécessaire.

Un rattrapage généralisé est à faire

Les professionnels de santé, en particulier, doivent absolument mettre à jour leurs vaccinations, car ils seront les premiers exposés et les vecteurs potentiels auprès des sujets fragilisés. Interrogée par un auditeur sur le cas d’une personne qui a déjà fait la rougeole, la ministre a déclaré sur France Inter que quelques cas de personnes ayant contracté la rougeole dans l’enfance, et donc "naturellement immunisées" avaient quand même fait une rougeole car mais immunité s’était ensuite perdu du fait du vieillissement du système immunitaire avec un risque de vulnérabilité tel qu’il convenait de vacciner l’entourage pour les protéger.

La Haute Autorité de Santé (HAS) rappelle qu’il est possible de vacciner dans les 72 heures qui suivent le contact avec un malade infecté les personnes de plus de 6 mois non protégées contre la rougeole.

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