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Epidémie

Zika : l'infection au 1er trimestre de la grossesse est la plus redoutable

Une équipe de l’Inserm a évalué avec précision le risque de malformation congénitale chez les bébés de mères infectées par le Zika pendant la grossesse. Une très belle étude qui a les honneurs du New England Journal of Medicine et démontre que le risque prédomine au 1er trimestre.

Zika : l'infection au 1er trimestre de la grossesse est la plus redoutable abadonian/istock


  • Publié le 15.03.2018 à 07h50
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  • Mise à jour le 16.03.2018 à 07h39
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Le risque de complications neurologiques graves au virus Zika est de 7% chez les bébés, mais il est de 12,7% quand l'infection survient dans les 3 premiers mois de grossesse. Avec un risque concernant plus 1 d'enfant sur 10, le 1er trimestre de la grossesse est donc la période la plus à risque de malformations congénitale.

Ce sont les résultats d’une étude française menée pendant l'épidémie de Zika aux Antilles-Guyane françaises sur les femmes enceintes et leurs enfants à naître, par les chercheurs, de l'Inserm, de l'Institut Pasteur et du CHU de la Guadeloupe. Ces travaux sont publiés dans le New England Journal of Medicine.

Des taux divergents

En 2016, face à l'augmentation du nombre de personnes infectées par le virus Zika et pour établir le lien exact entre le virus et les complications neurologiques, le risque de malformations congénitale variant entre 6 et 42% selon les études, l'Inserm aidé du consortium REACting, a mis en place un suivi de cohorte de femmes enceintes exposées au virus Zika dans les Antilles-Guyane françaises.

La cohorte a porté sur les femmes qui ont eu une infection au virus Zika confirmée biologiquement (PCR) entre mars 2016 et novembre 2016. Elles ont été suivies tous les mois jusqu'au terme de leur grossesse. Toutes les complications et traitements reçus ont été consignés et si une anomalie fœtale était détectée lors d'une échographie, un examen supplémentaire du fœtus était réalisé par IRM.

Des taux précis en fonction du terme

Le taux d'anomalies neurologiques congénitales observées chez les fœtus et les bébés issus de cette cohorte de femmes enceintes dont l’infection au Zika a été prouvée par PCR, est de 7 %. Ce taux est beaucoup plus faible que ce qui a été initialement observé au Brésil et proche de ce qui a été observé dans le registre américain.

L'étude confirme que le risque est surtout important lorsque l'infection survient au cours du premier trimestre de grossesse : la fréquence des complications neurologiques est de : 12.7% lorsque la mère est infectée au cours du 1er trimestre de grossesse, 3.6% au cours du 2ème et 5.3% au cours du 3ème.

Concernant, le pourcentage de microcéphalies graves, il est globalement de 1,6% et de 3,7% lorsque la mère est infectée au cours du 1er trimestre de grossesse, 0,8% au cours du 2ème et nul au cours du 3ème.

Premiers résultats

« Ce sont les premiers résultats issus des analyses de cette cohorte car les bébés sont encore très jeunes, mais le suivi de l’ensemble des enfants sera indispensable pour identifier d’éventuelles complications plus tardives », d’après Bruno Hoen, médecin chercheur à l’Inserm et au CHU de la Guadeloupe et investigateur principal de l’étude.

« Même si ces taux de complications sont faibles par rapport à d’autres infections virales chez la femme enceinte, ils restent préoccupants car, en phase épidémique, le virus Zika peut contaminer plus de 50% d’une population », commente Arnaud Fontanet, responsable de l’unité d’Epidémiologie des maladies émergentes à l’Institut Pasteur, et co-investigateur de l’étude.

(d’après un communiqué de l’Inserm).

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